Vietnam – Royaume-Uni : intensifier la coopération dans le domaine des semi-conducteurs

Le Vietnam et le Royaume-Uni renforcent leur coopération dans l’industrie des semi-conducteurs. L’ambassadeur du Royaume-Uni au Vietnam, Iain Frew, a partagé son point de vue sur l’état actuel de cette coopération et sur ses perspectives pour les années à venir.

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L’ambassadeur du Royaume-Uni au Vietnam, Iain Frew. Photo : Baodautu.

Le mois dernier, au Centre national d’innovation (NIC) à Hanoï, une délégation britannique est venue rencontrer les autorités vietnamiennes, les entreprises et le milieu académique afin d’échanger sur l’industrie des semi-conducteurs. Il s’agissait du premier séminaire de ce type entre les deux pays, rassemblant des entreprises et institutions britanniques telles qu’Arm, l’Université de Liverpool, des sociétés du groupe Oxford Instruments, ainsi que plusieurs autres partenaires. Tous ont exprimé leur volonté d’établir des relations de coopération avec des entreprises vietnamiennes.

Selon l’ambassadeur Iain Frew, le Royaume-Uni dispose de ressources humaines expérimentées, d’un solide écosystème de recherche et d’un cadre politique favorable, ce qui en fait l’une des nations technologiques de premier plan, avec plus de 1 000 milliards de livres sterling investis dans le secteur.

Les entreprises vietnamiennes nourrissent également de grandes ambitions. La meilleure manière de se connecter avec les partenaires britanniques reste la participation à des missions, forums et séminaires, qui permettent de partager l’expertise et d’identifier opportunités et défis. Le diplomate encourage les entreprises vietnamiennes à poursuivre l’élargissement de leurs relations à travers des visites au Royaume-Uni, des projets de recherche, des programmes de formation et des partenariats commerciaux afin de transformer ce potentiel en résultats concrets.

Concernant la formation des ressources humaines, l’ambassadeur a rappelé que le Vietnam s’est fixé pour objectif de former 50 000 ingénieurs en semi-conducteurs, en cohérence avec sa stratégie nationale et en phase avec les atouts britanniques.

Les établissements de formation au Royaume-Uni offrent déjà une large gamme de cursus techniques et académiques contribuant à l’émergence d’une nouvelle génération de talents. À titre d’exemple, Arm déploie le programme Clemson Access Programme qui fournit aux universités les outils pédagogiques, les certifications et les modules spécialisés nécessaires pour former des experts. Au-delà de la formation, de nombreuses opportunités existent pour renforcer la coopération en recherche entre enseignants, spécialistes et chercheurs du secteur.

Le Royaume-Uni possède une expertise diversifiée, allant des semi-conducteurs composites au pays de Galles aux technologies avancées de test et d’assemblage. Alors que le Vietnam vise à progresser dans la chaîne de valeur, l’ambassadeur souhaite voir se développer des collaborations dans ces domaines spécialisés.

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L’industrie des semi-conducteurs ouvre de larges perspectives de coopération entre le Vietnam et le Royaume-Uni. Photo d’illustration : NDEL.

Par ailleurs, la coopération pourrait également s’étendre à d’autres secteurs technologiques d’avenir. Le Royaume-Uni a récemment publié sa stratégie industrielle moderne, identifiant huit domaines prioritaires, dont les semi-conducteurs. Ces derniers constituent en outre la base d’autres secteurs, tels que l’intelligence artificielle (IA). Début 2025, la Semaine de la technologie Royaume-Uni – Asie du Sud-Est organisée à Hô Chi Minh-Ville a réuni de nombreux experts en IA, qui s’appuient sur les semi-conducteurs pour développer les innovations de demain.

D’autres champs de coopération prometteurs incluent les technologies médicales, l’exploitation des données et des outils numériques pour proposer de nouvelles solutions aux entreprises, au système de santé et au secteur éducatif. Un autre développement notable est l’annonce par le Vietnam de son projet de créer des centres financiers internationaux. Cette initiative facilitera les flux d’investissement vers les projets technologiques. Fort de son rôle de hub financier et technologique mondial, le Royaume-Uni souhaite établir des liens avec ces futurs centres afin de garantir l’afflux de capitaux vers les technologies d’avenir, y compris la fintech.

L’ambassadeur Iain Frew estime que le Vietnam dispose de nombreux atouts pour développer l’industrie des semi-conducteurs : position géographique stratégique, main-d’œuvre jeune et abondante, accès aux matières premières et rôle croissant dans la chaîne d’approvisionnement mondiale. Tous ces facteurs constituent une base favorable pour bâtir un secteur à forte valeur ajoutée. Toutefois, il s’agit d’un domaine hautement concurrentiel, dans lequel de nombreux pays investissent massivement dans la production, les tests, l’assemblage et la formation. Pour réussir, le Vietnam devra mettre en place un cadre politique adapté, capable d’attirer et de fidéliser les investisseurs tout en développant les compétences de sa main-d’œuvre.

Le diplomate souligne que le potentiel de coopération entre le Vietnam et le Royaume-Uni est considérable. Le Vietnam peut compter sur une jeunesse dynamique, tandis que le Royaume-Uni dispose d’une industrie des semi-conducteurs mature, à même de partager son expérience et de favoriser l’émergence de nouvelles idées, entreprises et partenariats durables. Dans les prochaines années, il espère que des rencontres comme celle organisée au NIC se traduiront par des projets concrets.

Selon l’ambassadeur Iain Frew, l’accompagnement des pouvoirs publics à travers des politiques adaptées, conjugué aux initiatives des entreprises et du milieu de la recherche, constituera la clé pour transformer ce potentiel en réalité.

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