Dans un contexte où de nombreux défis économiques et géopolitiques mondiaux menacent les objectifs climatiques et de développement, l’Alliance mondiale pour l’énergie (anciennement Alliance mondiale pour l’énergie des peuples et de la planète – GEAPP) souhaite démontrer l’efficacité d’une coopération approfondie entre les gouvernements, les fondations philanthropiques et le secteur privé.
Son action vise à transformer les systèmes énergétiques et à créer des millions d’emplois pour mieux répondre au changement climatique, notamment dans les économies émergentes.
Nécessité de promouvoir le modèle de partenariat public-privé-philanthropique
Selon le Rapport d’impact 2025, le modèle de partenariat public-privé-philanthropique initié par la GEA repose sur des coalitions dirigées par les pays eux-mêmes, en mobilisant à la fois les financements catalytiques et l’expertise technique pour accélérer la construction d’un avenir énergétique durable.
Depuis sa création lors du 26e Sommet des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP26) en 2021, l’alliance a accordé 503 millions de dollars de financements catalytiques. Elle a contribué à mobiliser 7,8 milliards de dollars de capitaux d’investissements et à déployer 137 projets dans plus de 30 pays à travers le monde.
Ces capitaux ont permis d’améliorer l’accès à l’électricité pour 91 millions de personnes, de créer 3,1 millions d’emplois et d’éviter les émissions de 296 millions de tonnes de CO₂.

« Les conclusions du rapport démontrent l’efficacité du modèle de partenariat public-privé-philanthropique, et confirment que la transition énergétique juste constitue une force motrice pour la création d’emplois et la croissance économique », a souligné Woochong Um, directeur général de la GEA.
« Lorsque les gouvernements, les investisseurs, les innovateurs et les collectivités locales agissent ensemble, nous pouvons générer des changements systémiques grâce à la mise en œuvre des solutions adaptées localement, mais reproductibles à l’échelle mondiale », a-t-il ajouté.
Le rapport insiste également sur plusieurs leçons : combiner financement et expertise technique est crucial pour édifier des projets solides et accélérer leur adoption ; les projets fonctionnent mieux lorsqu’ils sont pilotés par les pays, alignés sur les priorités nationales ; et les partenariats de long terme sont la clé des changements systémiques.
Asie du Sud-Est, un axe prioritaire
Depuis sa création, la GEA a fait de l’Asie du Sud-Est une priorité, en raison d’une électrification rapide, mais encore très dépendante des énergies fossiles, d’un réseau électrique insuffisamment modernisé et de difficultés d’accès au financement climatique.
L’alliance a aidé les pays d’Asie du Sud-Est à mobiliser avec succès 1,7 milliard de dollars et à lancer 37 projets dans le domaine des énergies, ce qui a permis d’améliorer l’accès à l’électricité pour 4 millions de personnes, de créer 77 000 emplois et de réduire les émissions de 18 millions de tonnes de CO₂.
Elle a notamment appuyé la plateforme du partenariat pour la transition énergétique en Asie (FAST-P), une initiative de finance mixte regroupant des acteurs publics, privés et philanthropiques pour renforcer la réduction des émissions et la résilience climatique en Asie. Cette plateforme a aidé les pays d’Asie du Sud-Est à surmonter les obstacles financiers dans leurs actions climatiques.
En coopération avec la Banque asiatique de développement (BAD), la GEA a lancé la plateforme ENABLE (Enhancing Access to BESS for Low-carbon Economies), qui vise à faciliter l’accès aux projets de stockage d’énergie (BESS), en finançant et en accompagnant les premières initiatives régionales dans ce domaine.
« La transition vers les énergies propres en Asie du Sud-Est ne peut se faire isolément, elle exige une coopération et une action concertée entre les gouvernements, les banques de développement, le secteur privé et les collectivités locales. Dans le cadre de la GEA, nous nous engageons à établir des partenariats stratégiques pour débloquer des financements pour le climat, moderniser les réseaux électriques et accélérer le déploiement des énergies renouvelables », a souligné Kitty Bu, vice-présidente de la GEA pour la région Asie du Sud-Est.


Focus sur le Vietnam : accélérer le stockage d’énergie
Au Vietnam, la GEA accompagne la mise en place d’une feuille de route pour intégrer le stockage par batteries à grande échelle dans le réseau électrique national. Un groupe de travail dédié au BESS a été créé, avec pour mission d’élaborer des normes techniques, des cadres juridiques et des modèles financiers afin d'accélérer la mise en œuvre des objectifs de stockage du pays d’ici 2030.
Ces initiatives renforcent non seulement la confiance des investisseurs, mais assurent également la transition vers un approvisionnement électrique stable pour les ménages et les entreprises.

« Le Vietnam a pris des mesures décisives pour intégrer le stockage dans son système énergétique. Cela prouve que l’innovation et la politique peuvent avancer de pair. La création du groupe de travail dédié au BESS permet de poser les bases solides pour le développement d'un réseau électrique stable, alimenté par des énergies renouvelables, qui favorise la croissance économique et la résilience climatique. Ces initiatives serviront de base au déploiement à grande échelle des solutions de stockage à l'échelle nationale », a déclaré Nguyen Thi Thanh Minh, directrice de la GEA au Vietnam.
À l'avenir, l’accent sera mis sur une participation accrue du secteur privé, car la transition énergétique s’accélère et les besoins financiers et technologiques augmentent.
En s’appuyant sur le projet d’ASEAN Power Grid, dirigé par le secrétariat de l’ASEAN avec l’appui de la BAD et de la Banque mondiale, la GEA entend fournir des financements catalytiques aux gouvernements régionaux. Ces efforts pourraient permettre de réduire les émissions de 100 millions de tonnes supplémentaires et d’ajouter plus de 13 GW de capacités renouvelables.
Avec plus de 1,7 milliard de dollars mobilisés par la GEA, des dizaines de projets d’énergie propre en cours et de nouvelles politiques façonnant l’avenir du secteur de l’électricité, les pays d’Asie du Sud-Est, dont le Vietnam, sont devenus une destination attrayante pour les flux mondiaux de financements climatiques.