Le Vietnam à l’avant-garde de la lutte contre la cybercriminalité

En évoquant la « Convention de Hanoï », M. Matt Thistlethwaite, vice‑ministre australien des Affaires étrangères et du Commerce, a souligné qu’il s’agissait d’« un tournant d’envergure mondiale », illustrant le rôle pionnier du Vietnam dans le renforcement de la coopération multilatérale en matière de cybersécurité.

M. Matt Thistlethwaite, vice‑ministre australien des Affaires étrangères et du Commerce. Photo : Trung Hung.
M. Matt Thistlethwaite, vice‑ministre australien des Affaires étrangères et du Commerce. Photo : Trung Hung.

En évoquant la Convention des Nations unies contre la cybercriminalité (la « Convention de Hanoï »), M. Matt Thistlethwaite, vice‑ministre australien des Affaires étrangères et du Commerce, a souligné qu’il s’agissait d’« un tournant d’envergure mondiale », illustrant le rôle pionnier du Vietnam dans le renforcement de la coopération multilatérale en matière de cybersécurité.

Le journaliste du Journal Nhân Dân s’est entretenu avec M. Matt Thistlethwaite à l’occasion de sa participation à la cérémonie d’ouverture de la signature de la Convention de Hanoï.

Journaliste : Monsieur, quel est votre sentiment en participant à Hanoï à cette cérémonie de signature de la Convention des Nations unies contre la cybercriminalité ?

Matt Thistlethwaite : Tout d’abord, je tiens à féliciter le Vietnam d’avoir accueilli cette cérémonie majeure de l’ONU en matière de cybersécurité. Il s’agit d’un jalon important, non seulement pour le Vietnam, mais aussi pour le monde entier, alors que les États unissent leurs efforts pour faire face à la menace croissante de la cybercriminalité et garantir la sécurité des citoyens.

Ce n’est pas ma première visite au Vietnam. Il y a vingt ans, ma femme et moi avons voyagé « en routard » à travers votre magnifique pays. Je suis profondément attaché au peuple vietnamien, à la beauté naturelle et à la riche culture de votre pays.

J’ai également été très heureux de l’accueil chaleureux qui m’a été réservé, et j’ai été particulièrement impressionné par le développement spectaculaire du Vietnam au cours des deux dernières décennies, notamment à Hanoï. Je considère que c’est aussi l’une des raisons pour lesquelles le Vietnam a été choisi pour abriter cette importante cérémonie. Cela reflète l’engagement fort du pays dans la lutte contre la cybercriminalité, tant dans la région que sur le plan global, ainsi que son attachement multilatéral. L’Australie adresse ses sincères remerciements à cet égard.

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M. Matt Thistlethwaite, vice‑ministre des Affaires étrangères et du Commerce australien, signe la Convention de l’ONU sur la cybercriminalité. Photo : VNA

Cela témoigne aussi du développement socio‑économique impressionnant du Vietnam, l’une des économies phares de la région Asie et un partenaire que l’Australie souhaite continuer à étroitement associer à l’avenir. On compte actuellement environ 380 000 Vietnamiens d’origine vivant en Australie, qui contribuent activement à notre économie, ainsi que quelque 35 000 étudiants vietnamiens inscrits dans nos établissements et travailleurs, apportant des contributions notables à notre système éducatif et sociétal.

C’est pourquoi je tiens à remercier le Vietnam, remercier votre gouvernement pour son engagement en faveur du multilatéralisme, pour ses efforts de renforcement de la cybersécurité dans la région, et pour avoir accueilli cette cérémonie de signature majeure.

Journaliste : L’Australie fait partie des pays ayant activement participé aux négociations et à l’élaboration de la Convention de l’ONU sur la cybercriminalité. Quel est votre regard sur la portée de cette Convention pour l’effort mondial de lutte contre la cybercriminalité et pour bâtir un espace numérique sûr, transparent et fiable ?

Matt Thistlethwaite : C’est un moment clé où le monde agit conjointement pour combattre la cybercriminalité. Pour la première fois, la communauté internationale dispose d’une convention exhaustive portant spécifiquement sur la prévention, l’investigation et la poursuite judiciaire des infractions liées à la cybersécurité, couvrant tant les infractions dépendantes de la technologie (comme les cyberattaques) que les infractions facilitées par la technologie (telles que la traite des enfants ou la diffusion d’images sensibles). Plus encore, le monde entier reconnaît désormais clairement que ces actes constituent des crimes et nécessitent un cadre commun pour enquêter et poursuivre efficacement.

La Convention prévoit également en détail les modalités d’échange et de protection des preuves, assurant la transparence et l’efficacité dans les systèmes juridiques des États‑parties. C’est véritablement un tournant global dans la lutte contre la cybercriminalité, et le Vietnam occupe un rôle de premier plan dans cette dynamique, les responsables du pays peuvent en être pleinement fiers.

Journaliste : La cybersécurité est aujourd’hui l’un des piliers principaux de la coopération entre le Vietnam et l’Australie. Comment évaluez‑vous le rôle du Vietnam dans l’organisation de cette cérémonie ?

Matt Thistlethwaite : Au début de l’année, l’Australie et le Vietnam ont signé un protocole d’entente (MOU) sur la coopération en matière de cybersécurité et de technologies critiques, ce qui traduit l’engagement de nos deux gouvernements à partager l’information, renforcer les capacités des citoyens et coordonner nos efforts dans des forums multilatéraux comme celui‑ci. C’est un exemple concret d’une coopération efficace entre nos deux pays visant à protéger les citoyens, les entreprises et l’économie contre les risques de la cybercriminalité.

L’Australie s’engage aussi au niveau régional, par le biais de sa politique étrangère tournée vers l’Asie du Sud‑Est et le Pacifique. Nous consacrons 85 millions de dollars australiens pour aider les pays partenaires, dont le Vietnam, à renforcer leurs capacités de prévention et de lutte contre la cybercriminalité, afin de protéger leurs populations et leurs économies.

Journaliste : Après la cérémonie de signature, quelles seront les étapes concrètes de coopération envisagées entre l’Australie, le Vietnam et les autres États parties pour la mise en œuvre de la Convention ?

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M. Matt Thistlethwaite, vice‑ministre des Affaires étrangères et du Commerce australien, répond à une interview. Photo : Trung Hung

Matt Thistlethwaite : J’ai hâte de visiter l’université RMIT Vietnam, un établissement australien à Hanoï, pour rencontrer les étudiants vietnamiens participant à un hackathon simulant attaque et défense numériques.

De telles activités permettent aux étudiants de mettre en œuvre les principes de sécurité évoqués dans la Convention de Hanoï, contribuant ainsi à garantir la sûreté de l’espace numérique à l’avenir.

C’est un exemple concret de la façon dont l’Australie et le Vietnam travaillent ensemble pour renforcer les capacités, échanger les informations et les compétences, afin de protéger les populations de la cybercriminalité. Nous nous réjouissons que les établissements australiens au Vietnam apportent une contribution active à ce processus.

Journaliste : Selon vous, quelles sont les principales menaces en matière de cybersécurité dans la région Asie‑Pacifique, et comment la Convention de Hanoï aidera‑t‑elle à les relever ?

Matt Thistlethwaite : Je considère que la cybercriminalité ne connaît pas de frontières nationales. C’est un problème global auquel toutes les économies sont confrontées.

L’Australie a elle‑même subi de nombreuses cyberattaques importantes ciblant les télécommunications, l’assurance et même sa compagnie aérienne nationale. La majeure partie de ces attaques provenait de l’étranger. Cela illustre qu’aucun pays ne peut faire face seul, c’est précisément pourquoi la Convention de Hanoï et la cérémonie d’ouverture revêtent une telle importance : le monde a reconnu l’ampleur du problème et se mobilise collectivement pour bâtir un mécanisme de coopération pour y répondre.

Concrètement, pour mettre en œuvre l’esprit de la Convention, et pour promouvoir la coopération Vietnam‑Australie dans la lutte contre la cybercriminalité, l’Australie souhaite travailler étroitement avec le Vietnam dans le cadre de cette Convention, afin d’échanger des renseignements et coordonner les actions, afin de protéger les deux pays de cette menace commune.

Journaliste : Les femmes et les enfants sont parmi les groupes les plus vulnérables dans l’espace numérique. L’Australie a‑t‑elle des initiatives pour permettre au Vietnam de mieux protéger ces catégories ?

Matt Thistlethwaite : L’espace numérique facilite non seulement les attaques techniques, mais aussi les crimes transfrontaliers, comme la diffusion de pornographie enfantine ou le partage non autorisé d’images privées. Ces crimes se développent partout dans le monde. C’est pourquoi les gouvernements se mobilisent.

La Convention de Hanoï est l’action concrète visant à protéger les citoyens contre ces crimes en ligne, grâce à l’échange d’informations, à la coopération dans l’investigation et la poursuite, non seulement des cyberattaques directes, mais aussi des infractions à composante technologique, telles que le partage d’images sensibles, l’exploitation sexuelle et la traite d’enfants. Il s’agit d’un engagement mondial commun que nous devons concrétiser au plus tôt.

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