Le Vietnam apprécie le retour des Vietnamiens de l’étranger

Dans le contexte d’une concurrence acharnée pour la « matière grise » dans le monde, les grandes puissances élaborent toujours de nombreux mécanismes et politiques attrayants afin d’attirer les personnes talentueuses pour la recherche et le travail.
Le Vietnam déroule le « tapis rouge » visant à inciter les intellectuels vietnamiens résidant à l’étranger à retourner dans leur pays natal. Photo: VinBigdata
Le Vietnam déroule le « tapis rouge » visant à inciter les intellectuels vietnamiens résidant à l’étranger à retourner dans leur pays natal. Photo: VinBigdata

Le Vietnam ne peut pas rester à l’écart de cette tendance. Grâce à des mécanismes et des politiques attractifs, il a déroulé le « tapis rouge » visant à inciter les intellectuels vietnamiens résidant à l’étranger à retourner dans leur pays natal.

1. « On dit souvent : les pays développés offrent un environnement favorable à la recherche médicale. Cependant, la recherche dans ces pays se concentre souvent sur des maladies rares ou susceptibles d’apporter des bénéfices économiques. Au contraire, les problèmes, tels que la mauvaise utilisation des antibiotiques et les médicaments pour traiter les épidémies, font l’objet d’une attention particulière au Vietnam. C’est également une très bonne condition pour développer des projets de recherche », a affirmé le Dr Truong Thanh Tung, l’un des 10 jeunes visages typiques du Vietnam en 2022.

​Après avoir préparé une maîtrise en République de Corée, obtenu un doctorat au Danemark et passé de nombreuses années à travailler et à effectuer des recherches dans des pays développés tels que la Finlande, le Royaume-Uni et les États-Unis, il a quand même décidé de retourner dans son pays natal.

Selon les estimations du Comité d’État chargé des Vietnamiens d’outre-mer, environ 5,3 millions de compatriotes vivent, étudient et travaillent à l’étranger. Parmi ceux-ci, les personnes titulaires d’un diplôme universitaire ou postuniversitaire représentent plus de 10 %, soit 600 000 intellectuels.

Chaque année, on estime que des centaines de milliers d’hommes d’affaires retournent à leur pays natal à la recherche d’opportunités et de relations commerciales. Des milliers d’experts et d’intellectuels participent à la coopération en matière de recherche scientifique, d’éducation, d’enseignement et de transfert de technologie au Vietnam. Rien qu’à Hô Chi Minh-Ville, il existe plus de 3 000 entreprises investies par une équipe d’intellectuels et d’hommes d’affaires vietnamiens d’outre-mer avec un capital social de plus de 45 000 milliards de dongs.

2. Comme le Dr Tung, le Dr Le Thi Phuong a passé 10 ans à travailler et à effectuer des recherches en République de Corée. Elle possède deux brevets internationaux, trois brevets nationaux et 27 articles scientifiques publiés dans des revues internationales concernant la technologie des nouveaux matériaux.

Ces réalisations lui ont permis de recevoir le titre de Femme scientifique pour ses recherches exceptionnelles de la part de l’Association sud-coréenne des biomatériaux en 2021. En 2022, elle a également eu l’honneur de recevoir le Golden Globe Award du ministère de la Science et de la Technologie, décerné par l’Union centrale de la jeunesse communiste Hô Chi Minh.

Selon le professeur agrégé, Dr Tran Ngoc Quyen, directeur de l’Institut des sciences appliquées des matériaux, malgré une carrière ouverte et une très bonne rémunération en République de Corée, le Dr Phuong a quand même accepté son invitation à retourner au Vietnam. La décision de refuser l’opportunité de travailler dans les pays développés est non seulement pour réaliser son rêve de contribuer et de servir le pays, mais aussi pour le désir de maîtriser sa propre direction de recherche, ainsi que de propager la passion pour les sciences auprès des jeunes.

3. « En réalité, la vie au Vietnam n’est généralement pas aussi bonne que celle des pays développés. Cependant, les revenus pour des scientifiques revenant de l’étranger sont suffisants pour garantir une bonne vie », a commenté le Dr Tung.

Dès le retour au pays, ce n’était pas facile d’attirer l’attention des ministères, des organes et des fonds de recherche, car ces intellectuels n’étaient pas largement connus. Il a fallu du temps pour que de nombreuses organisations soient prêtes à investir dans leurs recherches. En outre, les difficultés proviennent également du fait que le Vietnam manque encore des équipements. Cependant, de jeunes scientifiques comme le Dr Tung ont décidé quand même de s’engager et d’être pionniers dans tous les secteurs.

Lors de la Conférence sur la participation des intellectuels vietnamiens à l’étranger à la construction et au développement du pays, le professeur et docteur Nguyen Van Phuoc, président de l’Union des associations scientifiques et technologiques de Hô Chi Minh-Ville, a affirmé que sa localité comptait plus de 400 experts travaillant de longue date et près de 200 intellectuels collaborant directement avec des universités, des hôpitaux, et des parcs de haute technologie.

Le problème est de savoir comment évaluer correctement le potentiel et le rôle des experts et des scientifiques, afin de proposer des mécanismes d’incitation correspondants.

Les politiques visant à attirer les talents, telles que la réduction de l’impôt sur le revenu, le logement et les salaires, sont considérées comme extrêmement attractives.

Les scientifiques recommandent que le gouvernement vietnamien sélectionne un certain nombre de domaines prioritaires et clés, créant une percée pour à inciter davantage d’intellectuels vietnamiens résidant à l’étranger à retourner dans leur pays natal.