Le Vietnam est la porte d’entrée des entreprises canadiennes pour conquérir le marché de l’Asie-Pacifique

Le Vietnam est en passe de devenir une destination prometteuse pour les investissements manufacturiers canadiens, en particulier pour ceux qui souhaitent exploiter les marchés lucratifs de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) et de la région Asie-Pacifique au sens large.
Un stands d'entreprises canadiennes participant à l'exposition Food Hotel Vietnam 2022. Photo : baoquocte.vn
Un stands d'entreprises canadiennes participant à l'exposition Food Hotel Vietnam 2022. Photo : baoquocte.vn

Dans une interview accordée à la presse vietnamienne, Ashley Kanary, directrice de l’agroalimentaire mondial à Exportation et développement Canada (EDC), a mis en lumière la stratégie du Canada visant à diversifier ses marchés au-delà des États-Unis. Cette stratégie accorde la priorité aux produits agricoles et aux aliments transformés, en mettant l’accent sur l’expansion des exportations vers la région indopacifique tout en renforçant les activités de production et de commerce.

EDC met en œuvre cette stratégie en Asie du Sud-Est, en particulier dans les pays ayant conclu des accords de libre-échange bilatéraux et multilatéraux avec le Canada. Parmi ces pays, le Vietnam se distingue comme une destination clé. Les entreprises canadiennes considèrent le Vietnam non seulement comme un marché intéressant, mais aussi comme une porte d’entrée vers l’ensemble de l’ASEAN et de la région Asie-Pacifique. Le Vietnam est l’un des rares pays de l’ASEAN à partager l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP) avec le Canada, ce qui renforce encore son attrait.

Kanary a déclaré que le Canada disposait de points forts qui lui permettent de rivaliser efficacement sur n’importe quel marché, en particulier le blé, les pois, les céréales et l’orge. Les fruits de mer canadiens, comme le crabe, le homard et le saumon, sont également parmi les meilleurs au monde, ce qui les rend très compétitifs.

Il a souligné que le renforcement de la connectivité bilatérale dans la production agricole et les aliments transformés devrait offrir des opportunités importantes pour les deux économies, en particulier dans le commerce et la sécurité alimentaire.

La conseillère commerciale vietnamienne au Canada, Tran Thu Quynh, a noté que les produits agricoles du Vietnam et du Canada se complétaient plutôt qu’ils se concurrençaient. Cette synergie, facilitée par des accords de libre-échange partagés comme le CPTPP, offre une opportunité unique aux entreprises des deux pays de tirer parti des règles d’origine cumulatives. En intégrant ces règles dans la production agricole transformée, elles pouvaient augmenter la valeur ajoutée des produits agricoles traditionnels du Vietnam.

Selon la responsable, le Bureau commercial du Vietnam au Canada considère le Vietnam comme une porte d’entrée pour les entreprises canadiennes pour accéder aux marchés de l’ASEAN et de l’Asie-Pacifique. Les investissements continus du Vietnam dans les infrastructures, notamment les ports maritimes, les routes et les technologies de télécommunication, fournissent une base solide aux entreprises canadiennes pour y investir. Ce développement des infrastructures positionne le Vietnam comme une plaque tournante idéale pour exporter vers les marchés régionaux ou vice versa.

Nathan Andrew Nelson, directeur de l’innovation indopacifique et représentant en chef du Vietnam d’EDC, prévoit une augmentation du nombre d’entreprises canadiennes qui s’implantent au Vietnam. Ces entreprises considèrent le Vietnam non seulement comme un centre de fabrication, mais aussi comme un centre de transformation potentiel pour le secteur agroalimentaire.

Auparavant, les entreprises canadiennes avaient délocalisé leur production vers des pays comme la Chine pour profiter de coûts plus bas avant d’exporter vers l’Amérique du Nord et l’Europe. Aujourd’hui, elles envisagent le Vietnam comme une nouvelle base de production, avec la possibilité d’exporter vers l’Indonésie, les Philippines et d’autres marchés régionaux, a ajouté Nathan Andrew Nelson.