Le Vietnam est très attractif pour les investisseurs étrangers

Le journal « Industrie et Commerce » a échangé avec M. Bjoern Koslowski, chef adjoint du Bureau de l’Industrie et du Commerce d’Allemagne au Vietnam, au sujet des résultats récents de la coopération Vietnam–Allemagne dans le commerce et le ferroviaire, ainsi que des orientations de développement pour les prochaines années.

Le Vietnam est très attractif pour les investisseurs étrangers

Journaliste : L’Allemagne est un partenaire de longue date du Vietnam dans les secteurs de l’industrie et de la logistique. Selon vous, quel est le potentiel du secteur ferroviaire vietnamien pour contribuer à la croissance du commerce bilatéral ?
M. Bjoern Koslowski : Le Vietnam entre actuellement dans une nouvelle phase, au moment où le gouvernement vietnamien et de nombreux investisseurs privés s’emploient à promouvoir vigoureusement le secteur ferroviaire.

L’objectif n’est pas seulement de maintenir les infrastructures existantes, mais aussi de développer de nouvelles liaisons en intégrant les technologies les plus avancées.

Sur ce plan, l’Allemagne peut apporter une contribution importante, notamment par l’intermédiaire du secteur privé.
Nous disposons de nombreuses entreprises spécialisées dans les infrastructures – creusement de tunnels, installation de voies ferrées – avec une vaste expérience en exploitation de systèmes, conception, services et normes de sécurité.

Par ailleurs, les entreprises allemandes fabriquent également des locomotives, des wagons, des systèmes de signalisation ainsi que de nombreuses technologies de pointe.
Outre le secteur privé, l’Allemagne dispose également d’organismes de soutien en matière réglementaire et financière.

Par exemple, la Banque allemande de Développement (KfW) propose des prêts de gouvernement à gouvernement ; des organisations comme IPAC participent à l’investissement dans les infrastructures et peuvent garantir des prêts bénéficiant d’une garantie publique, un mécanisme dont de nombreuses entreprises, en particulier les investisseurs privés vietnamiens, ont réellement besoin.
De plus, le Vietnam doit renforcer la formation des ressources humaines pour la construction, l’exploitation et la maintenance du système ferroviaire.

L’Université des Transports de Ha Noi coopère déjà avec l’Université de Dresden (Allemagne), mais le potentiel d’expansion demeure considérable, notamment en matière de recherche, de formation et de développement.

Dans l’enseignement professionnel, nous collaborons également, avec plusieurs organisations, à l’élaboration de programmes de formation allant de la conduite des trains à la maintenance technique.
On peut dire qu’une « chaîne de coopération de valeur » est en train de se former entre les entreprises allemandes et leurs partenaires vietnamiens, tant publics que privés, afin d’accompagner le développement du secteur ferroviaire vietnamien.


Journaliste : Selon vous, quels sont les défis et les opportunités permettant au Vietnam de s’intégrer plus profondément dans les chaînes d’approvisionnement mondiales à travers la coopération ferroviaire et logistique avec l’Allemagne ?
M. Bjoern Koslowski : Je travaille au Vietnam depuis dix ans et ce que je souhaite réellement, c’est que les petites et moyennes entreprises vietnamiennes puissent accéder aux marchés internationaux.

Actuellement, environ 75 % des exportations du Vietnam sont réalisées par des entreprises étrangères et 50 % de la production industrielle est également entre les mains d’investisseurs étrangers.
Le Vietnam offre un environnement très attractif pour les investisseurs internationaux ; néanmoins, les PME locales ne suivent pas encore ce mouvement. C’est un point à améliorer, d’autant que les entreprises allemandes recherchent des fournisseurs au Vietnam.

Aujourd’hui, beaucoup d’entre elles doivent encore importer la majorité de leurs produits de Chine, mais elles souhaitent diversifier leurs chaînes d’approvisionnement et réduire les risques. Si les entreprises vietnamiennes se renforcent, le Vietnam pourrait devenir un partenaire stratégique.
En termes de solutions, de nombreuses entreprises allemandes sont déjà présentes au Vietnam, soutenant le transfert de technologies, le conseil en gestion, le financement et la formation à travers divers programmes de coopération au développement.

L’Allemagne peut fournir un soutien financier supplémentaire dans une certaine mesure, mais il serait excellent que le gouvernement vietnamien facilite davantage l’accès des PME aux prêts préférentiels et renforce la formation des ressources humaines.
En réalité, des progrès positifs ont été enregistrés ; par exemple, cette année, les frais de scolarité des établissements de formation professionnelle ont été rendus plus transparents. C’est un signe encourageant, montrant que le Vietnam construit progressivement une base solide pour ses entreprises nationales.


Journaliste : Pourriez-vous partager quelques exemples ou programmes de coopération que les entreprises allemandes mettent en œuvre afin de soutenir la modernisation de la logistique et du transport au Vietnam ?
M. Bjoern Koslowski : Je vis au Vietnam depuis de nombreuses années et j’ai accueilli plusieurs délégations allemandes venues travailler dans le domaine ferroviaire. Toutefois, le problème est que de nombreux projets ne sont pas allés plus loin après ces visites.
Ces dernières années, le Vietnam a toutefois enregistré certains projets marquants, notamment les lignes de métro n°1 et n°3 à Ha Noi. Le métro Cat Linh – Ha Dong en est un exemple typique. Cependant, une dynamique généralisée de nouveaux projets ferroviaires ne s’est pas encore manifestée.
Néanmoins, de nombreux signaux positifs sont visibles : la coopération entre l’Université des Transports de Ha Noi et l’Université de Dresden (Allemagne), ou encore le projet entre SMS Group (Allemagne) et Hoa Phat (Vietnam) visant à produire de l’acier conforme aux normes ferroviaires avec des technologies allemandes.

Par ailleurs, l’entreprise allemande EIVU participe également à la modernisation du système de signalisation de la ligne ferroviaire Nord–Sud.
Ces avancées témoignent d’une dynamique claire. Cette exposition démontre que les entreprises allemandes sont très attentives et prêtes à accompagner le Vietnam dans la prochaine phase de développement du secteur ferroviaire.


Journaliste : À l’avenir, selon vous, quel rôle joueront la logistique verte et la transformation numérique dans l’approfondissement des relations commerciales entre le Vietnam et l’Allemagne ?
M. Bjoern Koslowski : Le Vietnam est aujourd’hui le pays doté de la plus grande capacité totale d’énergies renouvelables en Asie du Sud-Est.

En Europe, l’Allemagne reste considérée comme un pays pionnier dans ce domaine. C’est un point de départ idéal pour renforcer la coopération bilatérale.
De nombreuses entreprises allemandes fournissent non seulement des technologies – turbines éoliennes, modules photovoltaïques, systèmes d’installation – mais partagent également leurs expériences et modèles de développement.

Les groupes Enertrag, P&E ou Ecoligo sont déjà présents au Vietnam et contribuent activement au marché.
Concernant le secteur ferroviaire, en Allemagne, le rail électrifié joue un rôle essentiel dans la stratégie de réduction des émissions de carbone, en substituant le transport routier largement dépendant des carburants fossiles.

Aujourd’hui, environ 20 % des marchandises sont transportées en Allemagne par chemin de fer neutre en carbone.
Le Vietnam suit également cette orientation. À l’avenir, la ligne Nord–Sud de 1 500 km ne servira pas seulement au transport de passagers, mais aussi au transport de marchandises, contribuant ainsi à une réduction notable des émissions.

De même, les liaisons telles que Kunming – Hai Phong ou Vientiane – Vung Ang joueront un rôle significatif dans le réseau régional de transport vert.

NDEL
Back to top