C’est l’un des contenus abordés lors d’une conférence sur le potentiel d’investissement et de coopération commerciale du marché ouest-africain dans le secteur agricole, qui a eu lieu à Hô Chi Minh-Ville, le 2 novembre.
Le Vietnam a toujours maintenu sa position de premier exportateur mondial de noix de cajou au cours des 15 dernières années, représentant 80 % des exportations mondiales. La noix de cajou a rejoint le groupe des produits agricoles affichant une valeur d’exportation de plus d’un milliard de dollars en 2010 et sa valeur a grimpé de 20 % par an depuis cette date.
En outre, l’importation de noix de cajou brutes a également augmenté de manière continue, atteignant un niveau record de 2,9 millions de tonnes en 2021, soit une multiplication par 7,4 par rapport aux chiffres de 2011.
Cependant, la valeur des exportations de noix de cajou vietnamiennes a subi une baisse en raison de l’impact du conflit russo-ukrainien, de la fluctuation des taux de change, de la hausse de l’inflation et de la baisse de la demande des consommateurs dans le monde entier.
Parallèlement à cela, les entreprises dépendent principalement des matières premières pour la transformation, 70 % des noix de cajou brutes étant importées, principalement de pays d’Afrique de l’Ouest, tels que la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Nigéria.
Un défi majeur auquel est confrontée l’industrie nationale de la noix de cajou est une pénurie générale de matières premières pour la transformation, car de nombreux fournisseurs de matières premières en Afrique réorientent leurs investissements dans la transformation nationale, a déclaré Bach Khanh Nhut, vice-président de l’Association vietnamienne de la noix de cajou.
Il a donc suggéré que le secteur agricole vietnamien mette en œuvre rapidement une stratégie de développement local des matières premières, tout en coopérant avec les pays qui disposent d’un approvisionnement abondant en matières premières sur la base d’un développement mutuellement bénéfique.
Jasveer Singh, directeur du développement du développeur d’infrastructures panafricaines ARISE IIP, a déclaré que l’Afrique est actuellement confrontée à deux problèmes majeurs, à savoir un manque d’emplois pour les jeunes et une pénurie de produits alimentaires et pharmaceutiques à la suite de la pandémie de COVID-19.
Dans ce contexte, Jasveer Singh a souligné que les gouvernements des pays africains tentent de surmonter ces difficultés en améliorant la capacité de production nationale. En effet, certains pays envisagent d’interdire l’exportation de noix de cajou brutes pour garantir un approvisionnement suffisant pour la production et la transformation nationales, le Bénin étant le premier à avoir annoncé cette interdiction, qui sera effective à partir de 2024.
Cette décision aura certainement un impact sur l’importation et l’exportation de produits agricoles, en particulier en ce qui concerne les partenaires commerciaux de l’Afrique, dont le Vietnam, a-t-il averti.
Selon Nguyên Thi Tuong Vi, chef du bureau de représentation d’ARISE au Vietnam, les écosystèmes de transformation de la noix de cajou sont en cours de développement dans de nombreux pays africains.
En outre, les gouvernements des pays africains ont également introduit des politiques préférentielles spécifiquement pour les investisseurs, telles que l’exonération de la taxe d’établissement, l’exonération de l’impôt foncier, l’exonération des droits de douane pour les machines de transformation de la noix de cajou et les pièces détachées, ainsi que l’exonération de la taxe pour la valeur ajoutée pour l’électricité et d’autres services publics.
Elle a suggéré que les entreprises vietnamiennes envisagent de créer des bureaux en Afrique de l’Ouest afin d’acheter des matières premières comme moyen de résoudre le problème immédiat d’approvisionnement en matières premières.