Le Vietnam et le Laos coopérèrent pour le développement durable et l’économie verte

En collaboration avec le Laos, le Vietnam a lancé un ambitieux projet de reforestation à Mahaxay, une région fortement touchée par la déforestation. Ce projet vise à restaurer les écosystèmes dégradés, à améliorer les conditions de vie des populations locales et à promouvoir un développement économique durable.
Photo d'illustration: thoidai
Photo d'illustration: thoidai

La région de Mahaxay, au Laos, a longtemps souffert de la déforestation, mettant en péril la vie des habitants qui dépendent largement de l’agriculture et des ressources naturelles. Les conséquences du changement climatique et de la déforestation se font sentir de manière significative, avec une perte d’environ 30 % de la forêt primaire en 20 ans.

L’érosion des sols agricoles, les inondations récurrentes et les sécheresses ont considérablement réduit les rendements agricoles, rendant la vie difficile aux habitants qui peinent à trouver des moyens de subsistance stables. La déforestation a également entraîné des répercussions négatives sur des secteurs économiques prometteurs, comme le tourisme écologique.

Coopérant avec le peuple laotien, le Vietnam a lancé en 2022 un ambitieux projet de reforestation à Mahaxay, visant à lutter contre la déforestation et le changement climatique. Celui-ci, mis en œuvre par la société vietnamienne de crédits carbone, vise à restaurer les forêts dégradées et à développer une économie verte.

Ce projet innove par rapport aux projets de reforestation traditionnels en offrant aux communautés locales la possibilité de s’impliquer dans un modèle économique durable. Au-delà de la plantation d’arbres, il intègre le développement des crédits carbone, permettant aux communautés de gagner des revenus supplémentaires en protégeant et en restaurant les forêts, ouvrant ainsi la voie à une économie verte.

Selon Mai Ha Phuong, représentante de société vietnamienne de crédits carbone, après deux ans de mise en œuvre, le projet a aidé de restaurer 150 hectares de forêt et d’apporter des revenus stables à 200 ménages grâce à la vente de crédits carbone et au développement du tourisme écologique. En parallèle, des formations ont été dispensées aux populations locales pour améliorer leurs connaissances et leurs compétences en matière de gestion forestière, contribuant ainsi à la restauration de la biodiversité et à l’équilibre écologique de Mahaxay.

Somchan Vieng, un habitant de Mahaxay, a fait savoir que sa famille dépendait entièrement de l’agriculture. Chaque saison, elle attend des conditions favorables, une seule sécheresse ou inondation pouvant tout détruire. Grâce à ce projet, les communautés locales bénéficient désormais de revenus stables et d’une meilleure sécurité alimentaire.

« Depuis le lancement du projet de reforestation et de crédits carbone soutenu par le Vietnam, la vie de notre famille a complètement changé. Nous avons maintenant un emploi stable et de nouvelles sources de revenus en plus de l’agriculture. Ce travail m’a permis de mieux comprendre l’importance de protéger l’environnement. Voir la forêt renaître me remplit de fierté, car je contribue à préserver l’environnement et l’avenir de mes enfants », a déclaré Somchan Vieng.

Mai Ha Phuong, représentante de la société vietnamienne de crédits carbone, a présenté le projet de reforestation et de développement des crédits carbone à Mahaxay comme un projet ambitieux s’étalant sur 30 ans, divisé en cinq phases. Avec un coût initial estimé à 1,5 million de dollars et des coûts d’exploitation annuels de 300 000 dollars, ce projet vise à restaurer 10 000 hectares de forêt au cours des cinq prochaines années, générant ainsi entre 200 000 et 350 000 crédits carbone par an, ce qui équivaut à une réduction des émissions de 200 000 à 350 000 tonnes de CO₂.

Pour optimiser l’efficacité du projet, des technologies de pointe telles que l’IA et les SIG sont utilisées. L’IA aide à calculer et à surveiller la quantité de carbone absorbée par la forêt, garantissant ainsi la transparence et l’exactitude du processus d’émission des crédits carbone. Le système d’information géographique (SIG) est utilisé pour suivre l’évolution de la superficie forestière et analyser les données géographiques afin d’optimiser les efforts de restauration.

Xaybandith Rasphone, vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie du Laos (LNCCI), a affirmé que ce projet pourrait devenir un modèle pour le développement forestier et les crédits carbone dans d’autres régions du Laos. Le gouvernement lao vise à atteindre un taux de couverture forestière de 70 % d’ici 2035. Pour atteindre cet objectif, il a encouragé les entreprises vietnamiennes à soutenir le Laos en matière de transfert de technologies et d’expertise dans le développement des projets forestiers et des crédits carbone.

Outre les projets de boisement, le Vietnam mène également de nombreuses autres activités pour aider le Laos à protéger et régénérer les forêts. Actuellement, l’Université forestière du Vietnam organisera un cours de formation pour améliorer les capacités des techniciens agricoles laotiens. Celui-ci se déroulera sur 2 mois, du 29 octobre au 28 décembre, axé sur les techniques de culture, de multiplication et de protection des plantes.

De nombreuses localités du Vietnam et du Laos ont signé des protocoles d’accord de coopération pour échanger des informations et des expériences afin de prévenir la déforestation, l’exploitation minière illégale, le braconnage et le commerce illégal de la faune, du bois et des produits forestiers. Les deux parties renforcent également la communication sur la prévention des incendies de forêt et sensibilisent les populations frontalières à la protection des ressources naturelles et de la biodiversité. En cas d’infraction, les deux parties s’informent mutuellement et coordonnent leurs actions.

La vente de crédits carbone est un moyen de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Une forêt nouvellement plantée ou bien protégée absorbe le CO₂ de l’atmosphère. Chaque fois que cela se produit, nous pouvons mesurer et calculer un « crédit carbone » correspondant. Les entreprises ou les pays qui émettent beaucoup de CO₂ peuvent acheter ces crédits pour compenser leurs émissions. C’est comme s’ils payaient pour que les arbres purifient l’air.