Le Vietnam progresse dans ses politiques d'égalité des genres, les efforts demeurent

La récente enquête nationale sur l’égalité des genres menée par l’Académie des sciences sociales du Vietnam (ASSV) sert de base scientifique pour évaluer la mise en œuvre des engagements internationaux du Vietnam en matière d’égalité des genres et formuler des recommandations politiques pour promouvoir le développement durable.
Une entreprise de menuiserie dirigée par une femme dans la province de Hung Yên. Améliorer l’accès des femmes aux opportunités commerciales et au financement est considéré comme un axe important de l’égalité des genres. Photo : VNA.
Une entreprise de menuiserie dirigée par une femme dans la province de Hung Yên. Améliorer l’accès des femmes aux opportunités commerciales et au financement est considéré comme un axe important de l’égalité des genres. Photo : VNA.

Malgré les progrès réalisés dans les politiques d’égalité des genres, le Vietnam présente encore d’importantes disparités entre les sexes en matière de leadership, de revenus et de soins de santé, ainsi que de ressources économiques et d’accès à l’éducation.

Les stéréotypes de genre continuent également d’affecter les droits décisionnels et la répartition des tâches au sein du ménage, selon une récente enquête nationale sur l’égalité des genres publiée mardi par l’Académie des sciences sociales du Vietnam (ASSV).

Au total, 9.094 personnes de six régions socio-économiques du pays ont participé à cette recherche, qui analyse les questions de genre dans sept domaines clés : politique, leadership et gestion ; éducation, formation, sciences et technologies ; économie, travail et emploi ; santé ; famille ; réponse et prévention des violences sexistes ; et réponses au changement climatique, aux catastrophes naturelles, aux épidémies et aux catastrophes environnementales.

Les résultats de la recherche serviront de preuves scientifiques pour évaluer la mise en œuvre des engagements internationaux du Vietnam en matière d’égalité des sexes et formuleront des recommandations politiques pour promouvoir le développement durable.

S’exprimant lors du séminaire annonçant les résultats de l’enquête mardi, le président de l’ASSV, Phan Chi Hiêu, a déclaré que le Vietnam était l’un des pays où l’écart entre les sexes se réduisait le plus rapidement en Asie du Sud-Est.

Le Vietnam s’est classé 72e dans le rapport mondial 2023 sur l’écart entre les sexes du Forum économique mondial (FEM), gagnant 11 places par rapport à l’année précédente.

Le pays a conservé ce classement en 2024 avec un score de parité de 71,5 %, supérieur à la moyenne mondiale et régionale de l’Asie de l’Est et du Pacifique.

La Dr Trân Thi Minh Thi, directrice adjointe de l’Institut d’information en sciences sociales de l’ASSV et auteure principale de l’étude, a déclaré que l’égalité des sexes n’est pas seulement une question d’équité, mais aussi un moteur important pour la promotion du développement durable.

Selon la responsable, le développement rapide des technologies de l’information peut faciliter l’accès des femmes au savoir, à l’emploi et aux opportunités commerciales, mais il peut aussi accroître les inégalités si elles ne disposent pas des compétences et des connaissances nécessaires pour s’adapter à l’évolution du marché du travail.

Le Vietnam doit adopter des politiques qui soutiennent les femmes dans l’accès aux technologies et l’amélioration de leurs qualifications professionnelles et de leurs compétences numériques, a-t-elle indiqué, expliquant que cela contribuerait non seulement à réduire l’écart entre les sexes, mais aussi à maximiser le potentiel des femmes dans le développement socio-économique.

L’évolution des perceptions sociétales de l’égalité des sexes joue également un rôle important, a-t-elle ajouté. Il est nécessaire de renforcer les campagnes de communication et de sensibilisation afin d’éliminer les stéréotypes sexistes traditionnels qui entravent l’épanouissement des femmes.

Les délégués au séminaire ont également souligné l’importance de politiques de soutien qui renforcent la présence des femmes aux postes de direction et de gestion, et améliorent leur accès au financement de leurs entreprises.

La réduction de l’écart entre les sexes dans l’éducation devrait également être une priorité, notamment en offrant aux femmes et aux filles la possibilité d’accéder à une éducation de qualité dans les domaines des sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques (STEM).

D’autres domaines d’intérêt comprennent les services de protection sociale ainsi que les conditions de travail, la qualité de l’emploi et la protection des droits des travailleuses, en particulier dans le secteur informel.

VNA/NDEL