Les fruits vietnamiens s’engagent dans la course à la valeur ajoutée

Les fruits vietnamiens ont reçu des « visas » vers de grands marchés. C’est un signe positif qui montre que le secteur des légumes et fruits est sur la voie du développement durable. Cependant, pour atteindre l’objectif d’exporter pour 6,5 milliards de dollars d’ici 2030, certains changements sont nécessaires.
Les légumes et les fruits figuraient parmi les 3 premières exportations agricoles du Vetnam. Photo : Congthuong.vn
Les légumes et les fruits figuraient parmi les 3 premières exportations agricoles du Vetnam. Photo : Congthuong.vn

Les fruits sont les principaux produits d’exportation de l’agriculture vietnamienne. En 2013, l’exportation de légumes et de fruits, principalement des fruits, a officiellement rejoint le « club du milliard de dollars ».

En maintenant son taux de croissance des exportations, ce groupe de produits a rapporté 2,4 milliards de dollars en 2016 et 3,15 milliards de dollars en 2017. L’année suivante, ce chiffre a été passé à 3,8 milliards de dollars.

Les légumes et les fruits figuraient parmi les 3 premières exportations agricoles, derrière le bois et les fruits de mer.

Les exportations de légumes et de fruits devaient dépasser la barre des 4 milliards de dollars en 2020, mais en raison de la pandémie et de l’ajout de nouvelles barrières techniques par la Chine, les revenus d’exportation de légumes et de fruits ont chuté à 3,25 milliards de dollars en 2020, puis ont augmenté à 3,52 milliards de dollars en 2021.

En 2022, les recettes d’exportation de la plupart des produits agricoles se sont redressées, mais pas pour les légumes et les fruits. À la fin de l’année, la valeur des exportations de ces produits a été estimée à 3,36 milliards de dollars, soit une baisse de 5,35 % en glissement annuel et de 11,5 % par rapport au pic de 2018.

Des experts, des entreprises et des autorités ont expliqué pourquoi les exportations de fruits du Vietnam ont diminué ces dernières années.

Parmi les raisons indiquées, ils mettent l’accent sur l’état d’esprit des agriculteurs vietnamiens qui privilégient encore la quantité plutôt que la qualité et préfèrent vendre ce qu’ils ont plutôt que les produits favorisés par le marché. Ils préfèrent également vendre des produits frais plutôt que des produits profondément transformés.

Une autre raison est que les commerçants et les entreprises vietnamiennes préfèrent exporter ces produits vers la Chine par des canaux non officiels plutôt que par des canaux officiels. Lorsque la Chine — le plus gros client du Vietnam — a relevé ses normes, durcit les barrières techniques et restreint les importations à petite échelle, les fruits vietnamiens ont rencontré des difficultés.

Les experts et les responsables du secteur agricole affirment que les tendances de consommation dans le monde ont changé. Les clients exigent non seulement des aliments bons et sains, mais également des produits pratiques adaptés à leur rythme de vie rapide. C’est pourquoi les fruits vietnamiens doivent s’engager dans la course à la valeur ajoutée plutôt que privilégier le volume.

Selon les statistiques, en 2022, les exportations de fruits et légumes frais ont chuté de 10,7 %, tandis que les produits de fruits transformés ont augmenté de 9,8 % par rapport à la même période de 2021. Cela montre que les fruits transformés sont de plus en plus privilégiés. Cependant, la proportion de fruits transformés est encore trop modeste, il est donc difficile de gagner des parts de marché à l’export.

14 fruits sont des produits phares

Mme Nguyên Ngoc Huyên, PDG de Mia Group, a déclaré qu’avec la position géographique et les conditions climatiques du Vietnam, les fruits vietnamiens sont beaucoup plus diversifiés que ceux des autres pays. Cependant, les problèmes sont une échelle de production fragmentée et petite, le manque de normes agricoles, une coopération insuffisante entre les partenaires concernés et la faible proportion de produits transformés.

« Lorsque les agriculteurs coopèrent avec les entreprises, les produits de vente seront divisés en plusieurs types. Ceux qui ont une belle apparence seront vendus comme produits frais et les autres seront transformés pour créer des produits à valeur ajoutée », a déclaré Huyên.

Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Lê Minh Hoan, a souligné que le potentiel des fruits vietnamiens était énorme. Pourtant, au lieu de se concentrer sur la production, les agriculteurs et les entreprises doivent ajouter de la valeur à leurs produits. Chaque type de fruit doit être une denrée dont la stratégie de développement répond aux normes de chaque marché.

Au cours des derniers mois de 2022, après que les durians et les bananes fraîches ont disposé d’un « visa » pour entrer sur le marché chinois et que les zones de production et les installations de conditionnement nationales ont appliqué des méthodes avancées, les exportations de ces fruits ont été en forte hausse, les prix ont également augmenté, profitant ainsi aux agriculteurs.

Au début de 2022, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a lancé un projet pilote visant à construire des zones de matières premières standardisées dans la région du nord et dans la région de Dông Thap Muoi.

À la fin du mois d’octobre 2022, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a décidé de développer des arbres fruitiers clés jusqu’en 2025 et 2030. 14 espèces d’arbres à fort chiffre d’affaires à l’exportation ont été sélectionnées comme produits clés.

Ce programme vise à développer une superficie totale d’arbres fruitiers de 1,2 million d’hectares d’ici 2025, avec une production de plus de 14 millions de tonnes. Sur cette superficie, 14 arbres fruitiers clés seront cultivés sur 960 000 hectares, avec une production prévue de 11 à 12 millions de tonnes. Le chiffre d’affaires des exportations de fruits dépassera les 5 milliards de dollars d’ici 2025.

D’ici 2030, la superficie des arbres fruitiers sera de 1,3 million d’hectares, avec une production de plus de 16 millions de tonnes. Les 14 arbres fruitiers clés couvriront 1 million d’hectares de cette zone, avec une production de 13 à 14 millions de tonnes. Le chiffre d’affaires à l’exportation atteindra 6,5 milliards de dollars.

Pour chaque arbre fruitier clé, l’échelle de la zone de production concentrée avec le code de zone de plantation sera clairement déterminée, et une chaîne de production, des matières premières jusqu’à la mise sur le marché sera mise en place. Les produits consommés sur le marché intérieur et destinés à l’exportation auront des marques associées à des indications géographiques.

Selon les experts, les fruits sont une marchandise saisonnière à forte pression de consommation tandis que le comportement d’achat est susceptible d’évoluer à tout moment. Pour continuer d’évoluer dans ce nouveau contexte, les exportateurs doivent faire preuve d’une grande capacité d’adaptation et d’anticipation. Si les produits exportés s’adaptent à des marchés aux attentes très différentes, ils auront une forte valeur ajoutée.