Croissance impressionnante des exportations de crevettes et de pangasius
Selon les estimations de l'Association vietnamienne des exportateurs et producteurs de fruits de mer (VASEP), le volume total des exportations de produits de la mer a atteint environ 5,11 milliards de dollars au premier semestre 2025, soit une augmentation de 16 % par rapport à la même période en 2024.
Dans ce total, les exportations de crevettes ont enregistré une croissance impressionnante de près de 2,14 milliards de dollars (en hausse de 30,4 %), tandis que le pangasius a rapporté environ 925 millions de dollars (en hausse de 8 %).
Le chiffre d'affaires des exportations de crevettes devrait atteindre entre 4 et 4,3 milliards de dollars cette année.
Nguyen Hoai Nam, secrétaire général de la VASEP, attribue ces résultats à la reprise des marchés internationaux, aux efforts incessants des entreprises vietnamiennes et au soutien actif des représentations du Vietnam à l'étranger, en particulier des bureaux commerciaux.
Lors de nombreuses missions de promotion commerciale sur les marchés clés, les ambassades et les bureaux commerciaux ont accompagné et soutenu efficacement les entreprises de produits de la mer dans leurs efforts de promotion, de connexion et d'expansion de marché.
Toujours selon Nguyen Hoai Nam, les accords de libre-échange (ALE) négociés et signés par le Gouvernement vietnamien se révèlent particulièrement efficaces, apportant des avantages tangibles à l'industrie.
Les préférences tarifaires, les conditions d'accès facilitées aux marchés et les engagements d'ouverture commerciale aident les entreprises à renforcer leur compétitivité et à augmenter leurs exportations.
Défis et solutions pour atteindre les objectifs
Cependant, malgré ces signes positifs, l'industrie de la pêche est toujours confrontée à de nombreux défis.
Nhu Van Can, directeur adjoint du Département de la Pêche et de l'Inspection des Pêches, a souligné que les barrières tarifaires et le maintien du carton jaune par la Commission européenne (CE) pour les produits de la pêche sauvage, continuent d'affecter la réputation internationale des produits de la mer vietnamiens.
En outre, les exigences croissantes des marchés importateurs en matière de traçabilité et de légalité des produits exercent une pression considérable sur le secteur.
Ngo Hong Phong, directeur général du département de la qualité, de la transformation et du développement du marché (ministère vietnamien de l'Agriculture et de l'Environnement), estime que l'objectif d'exportation de 10 milliards de dollars en 2025 est un défi majeur, en particulier dans un contexte de difficultés persistantes sur le marché des États-Unis.
Par conséquent, des solutions concrètes et innovantes sont nécessaires pour atteindre cet objectif au cours du second semestre.
L'une des orientations clés est de promouvoir la réouverture du marché chinois pour la langouste ornée, ce qui, en cas de succès, créerait un nouveau moteur de croissance.
Par ailleurs, le marché brésilien offre également de nouvelles opportunités à la suite de l'assouplissement officiel des réglementations physico-chimiques concernant le pangasius et l'autorisation d'importer du tilapia vietnamien.
Quant à Nguyen Hoai Nam, la VASEP espère de nouvelles préférences lors des prochaines révisions des ALE, notamment pour les produits phares, comme les crevettes et le thon, qui sont essentiels pour les moyens de subsistance des agriculteurs et pêcheurs vietnamiens.
Plus précisément, l'Association propose d'augmenter les quotas de crevettes dans l'ALE avec la Corée du Sud et d'élargir les quotas de thon dans l'ALE avec l'Union européenne (UE).
Une innovation technologique et une intégration efficace comme levier
Pour atteindre le taux de croissance de 4,35 % assigné pour 2025, Phung Duc Tien, vice-ministre du ministère de l'Agriculture et de l'Environnement, a insisté sur la nécessité de se concentrer sur l'aquaculture, où la question des semences (alevins et post-larves) est un facteur clé de l'efficacité de la production.
L'amélioration de la qualité et l'autonomie en matière de semences nécessitent un engagement plus fort du secteur privé.
Pour l'aquaculture marine, il est essentiel de renforcer l'application des technologies et d'encourager les grandes entreprises à investir massivement dans la modernisation des équipements et des technologies d'élevage en mer.
Parallèlement à cela, il est crucial de construire des chaînes de valeur solides entre l'élevage, la transformation et la consommation.
Le vice-ministre a également mis un accent particulier sur le développement des algues marines comme une direction stratégique à fort potentiel dans le contexte du changement climatique.
Le secteur de la pêche doit également connaître des transformations importantes, notamment dans la conception et la construction de navires de pêche modernes, l'investissement dans des équipements de conservation et de pré-transformation à bord.
La formation des capitaines et des chefs mécaniciens doit également être renforcée pour améliorer l'efficacité opérationnelle et la durabilité de la pêche.
En ce qui concerne la conservation des ressources halieutiques, le vice-ministre a souligné la nécessité de procéder à un examen complet des aires marines protégées existantes et d'évaluer leur efficacité réelle. Cela permettra de proposer des mesures appropriées, garantissant un équilibre entre exploitation et conservation.
Concernant la question de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), le ministère de l'Agriculture et de l'Environnement continuera d'intensifier les inspections et la surveillance dans les localités, et mettra en œuvre avec détermination toutes les solutions nécessaires pour atteindre l'objectif de levée rapide du carton jaune de la CE.