Une agricultrice travaillant dans une rizière à Hoi An (province de Da Nang, au Centre). Photo : Tuoitre.
Une agricultrice travaillant dans une rizière à Hoi An (province de Da Nang, au Centre). Photo : Tuoitre.

Tracer la voie du riz vietnamien sur la scène mondiale

La promotion de la signature des accords et protocoles d’accord sur le commerce du riz constitue une stratégie essentielle permettant au Vietnam d’élargir ses débouchés et d’améliorer les revenus des agriculteurs.

Du 5 au 7 juillet, en marge du Sommet élargi des BRICS à Rio de Janeiro (Brésil), le Premier ministre vietnamien Pham Minh Chinh a eu des rencontres bilatérales avec les dirigeants du Brésil, de la Malaisie et de l’Indonésie. Sur la base de ses propositions, le Vietnam est parvenu à d’importants accords.

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Le Premier ministre Pham Minh Chinh (à gauche) rencontre le président indonésien Prabowo Subianto. Photo : VGP/Nhat Bac.

Ainsi, avec le Brésil, les deux parties sont convenues de conclure un accord de coopération visant à garantir durablement la sécurité alimentaire, selon lequel le Vietnam exportera du riz de manière stable vers ce marché de plus de 200 millions d’habitants, un acteur stratégique en Amérique du Sud.

Concernant la Malaisie, le Vietnam s’engage à assurer un approvisionnement régulier en riz dans le cadre d’une coopération à long terme.

Avec l’Indonésie, les deux pays sont tombés d’accord pour promouvoir la signature d’un accord commercial sur le riz, en vue de stabiliser durablement l’offre et les prix.

Lors de la conférence tenue dans la soirée du 22 juillet avec les chefs des missions diplomatiques vietnamiennes à l’étranger sur le renforcement de la diplomatie économique afin de contribuer à la réalisation des objectifs de croissance pour les six derniers mois de l’année et de créer une dynamique vers une croissance à deux chiffres lors de la prochaine phase, le Premier ministre a souligné la nécessité, pour les entités concernées, de promouvoir la conclusion d’accords commerciaux sur le riz avec cinq pays : l’Indonésie, les Philippines, la Malaisie, Singapour et le Brésil.

Ces derniers temps, le ministère de l’Industrie et du Commerce a mis en œuvre des activités de promotion commerciale et d’élargissement des marchés en signant des protocoles d’accord (MoU) et en avançant vers la conclusion d’accords commerciaux sur le riz avec certains marchés potentiels. En particulier, le ministère a, en temps opportun, adressé une note diplomatique accompagnée d’un projet de dispositions de référence aux cinq pays suivants : Indonésie, Philippines, Malaisie, Singapour et Brésil.

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Le protocole d’accord vise à renforcer les bonnes relations économiques et commerciales entre les deux pays, à contribuer à la diversification des marchés d’exportation du riz, ainsi qu’à ouvrir de nouveaux débouchés pour la filière rizicole et les agriculteurs vietnamiens. Photo : Congthuong.

Tout récemment, dans le cadre de la visite officielle au Sénégal du président de l’Assemblée nationale vietnamienne et de son épouse, du 22 au 24 juillet 2025, et par délégation du ministre vietnamien de l’Industrie et du Commerce, le vice-ministre Nguyen Sinh Nhat Tan et le ministre sénégalais de l’Industrie et du Commerce, Serigne Gueye Diop ont signé, le 23 juillet 2025, un protocole d’accord sur le commerce du riz.

La cérémonie de signature et d’échange des documents de coopération entre les deux parties s’est tenue à la Primature sénégalaise, en présence du président de l’Assemblée nationale du Vietnam Tran Thanh Man et du Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko.

Selon le protocole, en fonction des conditions de production, de la situation du marché et des prix internationaux au moment des transactions, la partie vietnamienne s’engage à exporter vers le Sénégal 100 000 tonnes de riz par an.

Les opérations d’achat et de vente dans le cadre de ce protocole d’accord seront réalisées au moyen de contrats écrits conclus entre l’entité exportatrice et les importateurs sénégalais, conformément aux pratiques et aux réglementations du commerce international.

Le riz vietnamien à la conquête du marché mondial

Au premier semestre 2025, les exportations de riz ont atteint 4,9 millions de tonnes pour une valeur de 2,54 milliards de dollars, soit une hausse de 7,6 % en volume mais une baisse de 12,2 % en valeur par rapport à la même période de 2024.

Les Philippines, premier importateur mondial de riz depuis de nombreuses années, demeurent un client traditionnel du Vietnam.

Selon les données du Département des douanes (ministère des Finances), au cours des six premiers mois de l’année, les exportations de riz du Vietnam vers le marché philippin ont augmenté de 8,7 %, atteignant 2,1 millions de tonnes, soit 45 % du volume total des exportations.

Au cours des cinq premiers mois de 2025, les exportations vietnamiennes de riz vers l’Indonésie se sont élevées à 8,23 millions de dollars pour un volume de 18.427 tonnes, soit une baisse de 98 % en valeur et de 97,28 % en volume.

Le deuxième importateur mondial de riz en 2023 et 2024, l’Indonésie a toutefois porté ses réserves à 4,2 millions de tonnes début juillet 2025.

Il s’agit d’un niveau record de réserves, rendu possible grâce à des conditions climatiques favorables et à l’expansion de la production.

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La promotion de la conclusion d’accords et de protocoles d’accord sur le commerce du riz constitue une stratégie essentielle permettant au Vietnam d’élargir ses débouchés et d’améliorer les revenus des agriculteurs.

Le Vietnam, l’un des principaux exportateurs mondiaux de riz, est confronté à un paradoxe préoccupant dans un contexte de fortes turbulences sur le marché mondial.

La pression concurrentielle intense – en particulier de l’Inde, premier exportateur mondial de riz, qui a assoupli ses restrictions à l’exportation – a fortement impacté les coûts et la part de marché du riz vietnamien.

Dans un contexte d’abondance de l’offre mondiale de riz et de tendance à la baisse des prix, les principaux pays importateurs du riz vietnamien, tels que les Philippines et l’Indonésie, expriment constamment leur volonté de diversifier leurs sources d’approvisionnement et de renforcer leur autosuffisance en riz. Ces dynamiques risquent d’avoir un impact sur les activités d’exportation du riz vietnamien.

Selon l’expert agricole Hoang Trong Thuy, l’histoire du riz vietnamien qui conquiert le monde ne s’arrête pas aux champs : c’est aussi une histoire de marché, de prix, de concurrence, de sens du timing et d’anticipation des tendances — parfois même, c’est une affaire de solidarité et de liens d’amitié.

Il a indiqué : « En 1999, le Vietnam est officiellement devenu l’une des grandes puissances exportatrices de riz dans le monde.

En 2011, le riz vietnamien a établi un record de production avec 7,1 millions de tonnes, pour un chiffre d’affaires de 3,65 milliards de dollars, soit un prix moyen à l’exportation de 495 dollars/tonne.

En 2024, le pays a battu un nouveau record avec 9 millions de tonnes exportées, générant 5,7 milliards de dollars. Le prix moyen à l’exportation a atteint son niveau le plus élevé avec 627,9 dollars/tonne, soit une hausse de 10,6 % par rapport à 2023. »

Le riz vietnamien est désormais présent sur les étals de 150 marchés, pays et régions à travers le monde. « Quand le monde parle de riz, il pense au Vietnam ! »

Ce succès est le fruit des efforts constants et de la détermination inlassable du gouvernement, du ministère de l’Industrie et du Commerce, du ministère de l’Agriculture et de l’Environnement dans les négociations, l’ouverture et le développement des marchés.

Il est aussi le résultat de l’implication active des entreprises, des associations professionnelles, et surtout du travail assidu des agriculteurs sur les rizières du pays.

En ce qui concerne les solutions pour surmonter les difficultés liées aux exportations de riz en 2025, outre le maintien des marchés traditionnels, il est essentiel d’intensifier les négociations en vue de l’ouverture de nouveaux marchés, afin de garantir des exportations durables à long terme. Parallèlement, sur le plan de la production, il convient d’accorder une attention particulière au réajustement de la structure et des variétés de riz, en plaçant la qualité au premier plan.

La mise en place d’un écosystème permettant de tirer parti des accords de libre-échange (ALE) constitue un levier important pour les exportations de riz vietnamien. Parallèlement, la signature de protocoles d’accord ainsi que l’accélération de la conclusion d’accords commerciaux sur le riz revêtent une importance stratégique : non seulement ces démarches contribuent à garantir la sécurité alimentaire et à stabiliser le marché du riz dans un contexte de changements climatiques et de catastrophes naturelles de plus en plus complexes, mais elles renforcent également les relations économiques et commerciales entre le Vietnam et ses partenaires.

En outre, elles permettent au pays de diversifier ses marchés d’exportation, d’élargir les débouchés pour la filière rizicole et d’améliorer les revenus des agriculteurs.

Depuis 1999, le Vietnam est devenu l’un des plus grands exportateurs de riz au monde.

En 2024, les exportations de riz ont atteint un niveau record avec 9 millions de tonnes, pour un chiffre d’affaires de 5,7 milliards de dollars et un prix moyen historique de 627,9 dollars la tonne. Le riz vietnamien est désormais présent dans 150 pays et territoires.

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