Au total, le Vietnam a exporté 8,21 milliards de dollars de bois et produits dérivés au premier semestre, un chiffre en hausse de 8,9 %. Les États-Unis représentent désormais 55,6 % des exportations nationales, confirmant leur position de premier marché pour le secteur. Le Japon et la Chine suivent en seconde et troisième position, avec respectivement 12,6 % et 10,4 % des parts d’exportation.
Selon le Département des importations et exportations (ministère de l’Industrie et du Commerce), cette dynamique de croissance sur le marché américain traduit à la fois une reprise de la demande américaine pour les meubles, et une capacité d’adaptation efficace des entreprises vietnamiennes face aux barrières tarifaires et exigences plus strictes.
Dans la catégorie des produits exportés vers les États-Unis, les meubles en bois de type mobilier domestique dominent largement, représentant 85,7 % du total pour les cinq premiers mois de l’année. Les chaises en structure bois se distinguent particulièrement, avec des exportations atteignant près de 1,2 milliard de dollars, en hausse de 14,9 %, ce qui en fait le quatrième produit à la croissance la plus rapide du secteur.
D’autres meubles, comme les meubles de salon, de salle à manger ou de chambre à coucher enregistrent également de bonnes performances, avec 793,1 millions de dollars et 664 millions de dollars d’exportations respectivement.
En plus des meubles, le Vietnam exporte vers les États-Unis du bois brut, des panneaux et du bois de parquet (377,2 millions de dollars), des portes en bois (14,3 millions de dollars) et des objets d’artisanat en bois (11,2 millions de dollars). Seule la catégorie portes en bois connaît une légère baisse de 1 %, tandis que les autres produits progressent entre 5,1 et 54,2 %.
Le secteur du bois figure parmi les cinq principales filières d’exportation pour le Vietnam, générant un chiffre d’affaires annuel supérieur à 14 milliards de dollars. Les entreprises du secteur investissent massivement dans les technologies vertes, la traçabilité et la transformation responsable pour répondre aux normes américaines et internationales toujours plus strictes.
À l’intérieur des ateliers de Dai Thanh, une entreprise majeure du meuble située à Binh Dinh, les efforts pour moderniser la production et garantir une chaîne d’approvisionnement transparente sont palpables. D’après Nguyen Chanh Phuong, vice-président de l’Association vietnamienne de l’ameublement (HAWA), si un droit compensatoire de 20 % était imposé, les importateurs américains en supporteraient d’abord le coût. Toutefois, une partie, environ 5 à 7 %, pourrait être répercutée sur les producteurs vietnamiens. Malgré cela, si les entreprises optimisent leurs coûts, elles pourraient conserver leur compétitivité.
En 2024, le Vietnam a importé plus de 6,5 millions de mètres cubes de bois brut pour plus de 2,6 milliards de dollars, principalement en provenance des États-Unis, d’Europe et d’Afrique, régions offrant des traçabilités garanties. Le pays revend même en excédent vers la Chine, avec des exportations de deux milliards de dollars contre seulement 800 millions de dollars d’importations, sans aucun signe de transit illicite.
Environ 60 à 65 % des matières premières utilisées dans le secteur sont d’origine nationale, le reste étant importé de façon contrôlée. De nombreuses entreprises locales maîtrisent désormais les composants métalliques ou accessoires du mobilier, augmentant ainsi la valeur ajoutée locale.
Cependant, la concurrence reste intense, non seulement avec la Chine continentale, mais aussi avec les entreprises étrangères installées au Vietnam, qui exploitent main-d’œuvre et matières premières locales tout en disposant d’avantages en capitaux et expertise opérationnelle.
À court terme, HAWA prévoit de collaborer avec les associations de logistique pour former les entreprises à la traçabilité et à la certification de l’origine des produits, afin de prouver la valeur ajoutée locale dans les chaînes d’approvisionnement.
À long terme, M. Phuong préconise que le gouvernement intensifie la promotion commerciale, simplifie les procédures d’exportation et négocie activement des règles d’origine spécifiques avec les membres de l’Association européenne de libre-échange (AELE), ce qui pourrait offrir des opportunités de régimes préférentiels si les États-Unis adoptent des politiques tarifaires plus souples.
Pour le second semestre, la plupart des experts s’attendent à la poursuite d’une reprise de la demande américaine et européenne, susceptible de soutenir les exportations vietnamiennes. Néanmoins, les risques de contrôles commerciaux, de surtaxes ou de sanctions douanières sont réels. Les entreprises devront donc intensifier leurs efforts dans l’investissement technologique et le contrôle des chaînes d’approvisionnement pour conserver leur position sur le marché export principal.