L'occasion de promouvoir la culture vietnamienne à l'étranger

La participation d'organisations et d'artistes internationaux contribue à valoriser Photo Hanoi'23 et l'image de la capitale Hanoï du Vietnam.
Photo Hanoi'23, le rendez-vous des artistes vietnamiens et étrangers. Photo : Photo Hanoi'23/CVN.
Photo Hanoi'23, le rendez-vous des artistes vietnamiens et étrangers. Photo : Photo Hanoi'23/CVN.

Photo Hanoi'23, le premier festival international de photographie de la capitale Hanoï, se déroulant sous forme de biennale, touche bientôt à sa fin. Pendant plus d'un mois (depuis le 21 avril), Hanoï a été animée par une ambiance particulière avec plus de 40 événements (expositions, colloques, tables rondes, ateliers, etc.) organisés dans toute la ville. Preuve de l'ambition du Comité d'organisation de faire de Hanoï une ville photographique majeure en Asie.

Levier pour la photographie vietnamienne

Les festivals de cinéma les plus célèbres du monde ont contribué à renforcer le prestige des villes hôtes. On peut citer des exemples tels que Cannes (France), Venise (Italie), Toronto (Canada), Busan (Corée du Sud), etc. De même, les biennales artistiques de premier plan sont étroitement liées aux localités qui les accueillent, comme Berlin (Allemagne), Paris (France), Sydney (Australie) ou Venise. Il en va de même pour les biennales de photographie, telles que la biennale de Bamako (Mali), Objectifs (Singapour), Kyotographie (Japon) ou Photo Phnom Penh (Cambodge).

L'efficacité de ces événements a incité l'ambassade de France au Vietnam à collaborer avec le Comité populaire de la ville de Hanoï pour organiser la biennale internationale de photographie Photo Hanoi'23. L'objectif est de donner une visibilité accrue à ce qui se passe au Vietnam et de permettre aux photographes et au public vietnamiens d'être exposés à des événements internationaux, favorisant ainsi le dialogue entre les arts vietnamiens et ceux d'autres régions du monde.

Thierry Vergon, directeur de l'Institut français de Hanoï et coordinateur général du projet Photo Hanoi'23, souligne que cela favorise une meilleure compréhension de la culture de l'autre et contribue à la maturité de la scène artistique en montrant des œuvres du monde entier, tout en abordant des aspects importants tels que la promotion de la photographie en tant qu'art.

Lorsque la communication est bien réalisée et réussie, un événement tel que celui-ci devient un outil d'attractivité très important pour une ville comme Hanoï, notamment en termes de tourisme, car la culture est un moyen puissant de promouvoir une ville.

Philippe Marinig, un célèbre photographe français, approuve cette idée en soulignant que les festivals culturels et artistiques internationaux offrent toujours des avantages économiques et sont un moyen efficace de promouvoir l'image des localités.

Pendant quelques semaines à quelques mois, les artistes, les curateurs d'exposition et les collectionneurs du monde entier se rassemblent dans la ville qui accueille la biennale, ce qui génère des recettes touristiques et stimule la consommation.

Selon Philippe Marinig, la biennale est une excellente occasion de valoriser la culture, les individus et le pays. Il voit de grandes opportunités pour le Vietnam et la scène photographique locale, considérant la photographie comme un meuble aux multiples tiroirs qui ouvrent sur différents aspects de la vie.

Incubateurs des jeunes artistes

La biennale Photo Hanoi'23 revêt une importance affirmée, mais valoriser et améliorer l'organisation des prochaines biennales restent un défi complexe pour les organisateurs. Selon les experts, la continuité, le professionnalisme, la formation et la communication sont des points essentiels.

En référence à Photo Phnom Penh, qui existe depuis 2008, Valentin Rodriguez, attaché culturel auprès de l'ambassade de France au Cambodge, souligne l'importance de la continuité. Selon lui, ce festival est organisé de manière constante, même pendant la période de la pandémie de COVID.

Au cours des 15 dernières années, plus de 200 artistes de différentes nationalités (Cambodge, Chine, Japon, Thaïlande, et même le Vietnam) ont présenté leurs œuvres lors de ce festival. Cet événement est devenu un "incubateur pour les jeunes artistes".

Le diplomate apprécie également le rôle de la communication dans l'intérêt grandissant du public pour la photographie. Une communication bien menée peut attirer davantage de personnes.

En ce qui concerne les revenus des artistes, Valentin Rodriguez suggère l'organisation d'ateliers et de workshops dans le cadre des festivals, animés par les artistes eux-mêmes. Il considère cela comme un facteur important pour construire un écosystème photographique professionnel et cohérent.

Nguyên Thi Thu Hà, directrice de Vicas Art Studio (l'Institut national de la Culture et des Arts du Vietnam), partage son expérience dans l'organisation d'événements tels que la Semaine du design du Vietnam (Vietnam Design Week) et le Festival du design créatif du Vietnam. Elle affirme qu'il est nécessaire de s'appuyer sur des études concrètes pour construire un festival sur le modèle de Photo Phnom Penh. Elle souligne également l'importance de mobiliser au maximum les ressources nationales et internationales en coopérant avec des organisations étrangères, surtout lorsque les ressources culturelles et artistiques au Vietnam restent encore modestes.

CVN/NDEL