De nombreux pays à travers le monde appliquent des politiques de contrôle du tabac fondées sur des données scientifiques et conformes aux directives de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT).
Ces mesures contribuent à réduire le taux de consommation de tabac à l’échelle mondiale, ce qui équivaut à sauver des millions de vies en prévenant des maladies et des décès prématurés liés au tabagisme.
Les résultats obtenus dans la lutte contre les méfaits du tabac à travers le monde sont considérés comme l’une des réalisations majeures dans le domaine de la santé publique.
Environ 5,6 milliards de personnes (soit 71 % de la population mondiale) bénéficient d’au moins une politique de contrôle du tabac conforme à la Convention-cadre pour la lutte antitabac.
Des organisations internationales de renom ont apporté une contribution active, créative et constante à la coopération avec les États afin de mettre en œuvre des interventions efficaces.
Lors de la conférence mondiale sur la lutte contre les méfaits du tabac, les délégués ont unanimement convenu que, malgré les progrès réalisés, la lutte antitabac doit encore être renforcée.
La mise en œuvre des politiques de santé publique reste confrontée à de nombreux défis.

Dans certains pays, l’industrie du tabac utilise diverses stratégies marketing sophistiquées telles que la promotion sur les réseaux sociaux, des produits aux arômes attrayants et le positionnement de marques afin d’attirer les jeunes, en particulier à proximité des écoles.
Investir dans le contrôle du tabac présente des avantages évidents : protection de la santé, réduction des coûts médicaux, augmentation des recettes fiscales issues du tabac, ainsi qu’un large soutien de la population.
Dans un contexte de budgets de santé limités, c’est une solution raisonnable et durable, à condition qu’elle s’accompagne d’une volonté politique affirmée et d’une coordination intersectorielle renforcée.
Au Vietnam, sous la direction du Parti communiste du Vietnam et du gouvernement, la lutte contre les méfaits du tabac a obtenu des résultats remarquables.
Mme Phan Thi Hai, vice-directrice du Fonds de lutte contre les méfaits du tabac (du Ministère vietnamien de la Santé), souligne que l’engagement fort du gouvernement est l’un des facteurs clés.
Le Vietnam a promulgué la Loi sur la prévention des méfaits du tabac (en 2012) et créé le Fonds de lutte contre les méfaits du tabac (en 2013). Ce Fonds est alimenté par les contributions obligatoires des producteurs et importateurs de tabac.
Outre le mécanisme financier, le modèle de gestion du Fonds est également très apprécié pour son caractère multisectoriel, sa transparence et son fondement scientifique.
Placé sous la responsabilité du Ministère vietnamien de la Santé avec la participation de plusieurs ministères et secteurs, il fonctionne selon un principe de financement basé sur les résultats.
Les procédures de sélection, de planification, de supervision et d’évaluation sont menées de manière publique et scientifique, avec des programmes élaborés et mis en œuvre sur la base de données fiables et de preuves concrètes.
Grâce à cela, le taux de tabagisme chez les adultes a diminué, passant de 23,8 % en 2010 à 20,8 % en 2021. Le taux d’exposition à la fumée de tabac secondaire a également fortement baissé, de 73,1 % en 2010 à 45,6 % en 2021.

En novembre 2024, l’Assemblée nationale du Vietnam a adopté la résolution n° 173/2024/QH15 interdisant à partir de 2025 la production, la commercialisation, l’importation, la détention, le transport et l’utilisation des cigarettes électroniques, des tabacs chauffés, ainsi que de tout gaz ou substances psychoactives ou nocives pour la santé humaine.
En juin 2025, l'Assemblée nationale a adopté la loi relative à la taxe spéciale sur la consommation (modifiée), incluant la mise en place d’un système de taxation spéciale mixte sur la consommation à partir de 2027, ainsi qu'une feuille de route pour une augmentation progressive des taxes sur le tabac jusqu'en 2031, afin de contribuer à réduire la consommation et de protéger la santé publique.
Un représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Vietnam a affirmé que les preuves issues du monde entier démontrent que l’intervention la plus efficace et la moins coûteuse pour réduire la consommation de tabac est l’augmentation des taxes et des prix.
Des taxes plus élevées - et donc des prix plus élevés - encouragent les fumeurs à arrêter et dissuadent les jeunes de commencer.
La taxe sur le tabac agit comme un vaccin contre les méfaits du tabac sur la santé des adolescents en les empêchant de commencer à fumer. Nous les aidons ainsi à se prémunir contre les risques d’un usage prolongé du tabac.
Une réforme fiscale permettrait d’aboutir à une situation gagnant-gagnant, en réduisant la consommation de tabac – et donc ses effets néfastes sur la santé – tout en générant des recettes fiscales supplémentaires pouvant être investies dans les priorités nationales.