Nha Nhac, musique de cour vietnamienne

Nhân Dân en ligne - Le 7 novembre 2003, lors de la deuxième session officielle à Pari, l’UNESCO a nommé 28 chefs d’œuvre dans la liste les patrimoines culturels immatériels et oraux de l’humanité dont le Nha Nhac-La Musique de Cour du Vietnam est préservé et développé par Huê.

Le Nha Nhac - musique de cour vietnamienne.
Le Nha Nhac - musique de cour vietnamienne.

Ordinairement, la “Musique de Cour ” est considérée comme des genres de musique, y compris la musique pour accompagner la danse et l'opéra, utilisés lors des cérémonies de culte, des séances de la cour, des festivités ou des enterrements organisés par le Roi et la famille royale. Mais le terme Nha Nhac était utilisé par les dynasties vietnamiennes depuis celle des Hô avec différentes significations, par exemple pour indiquer quelques fois la musique de cour en général, ou parfois la musique de rite royal en particulier; ou pour préciser un groupe de musique, et même un orchestre concret.
La Musique de cour de Huê a pris forme officiellement avec la fondation de la dynastie des Nguyên au début du 19e siècle. Pourtant, ses fondations du ont été jetées dès 17e siècle, sous le règne des empereurs Nguyên Dang Trong et le Nha nhac a connu ses heures de gloire du début du 19e siècle, jusqu'au temps du Rois Tu Duc (1848 - 1883). Vers 1947-1948, Madame Tu Cung (la mère du roi Bao Dai) avait rassemblé certains artistes de musique de cour, permettant ainsi le maintien de certains genres de la Musique de Cour de Huê. Les années 1980 du 20e siècle, cette musique a commencé à attirer l'attention du Ministère de la Culture et des autorités locales. Les années 1990, elle a connu sa période de renaissance. Depuis, la Musique de Cour de Huê a fait le tour du monde.
Les genres différents de la musique de Cour de Huê comprennent musique de culte, musique de rite royal, danses de cour, musique de chambre et opéra (ou tuông de cour).
Autrefois, la Musique de Cour de Huê comprenait plusieurs genres. Giao Nhac était utilisée dans les rites de sacrifice au Ciel et à la Terre. Mieu Nhac était jouée lors des cérémonies de culte aux temples. Ngu Tu Nhac se pratiquait dans les cérémonies de sacrifice en l'honneur des Génies tutélaires de l'agriculture, du village, du royaume. Dai Trieu Nhac servait les grandes occasions royales ou les réceptions données aux messagers étrangers. Thuong Trieu Nhac était pour les rites ordinaires de la cour, Yen Nhac pour les banquets royaux, Cung Nhac pour les activités dans la Cité interdite.
Les danses de cour de Huê d'autrefois étaient riches et interprétées pour différentes occasions. Onze danses de cour qui restent jusqu'à nos jours sont Bat dat utilisée les cérémonies de sacrifice au Ciel et à la Terre, aux temples, au royaume, aux rois ancestraux et à Confucius; Luc cung, Tam tinh, Bat tiên, Dau chiên thang Phat, Tu linh, Tam quoc tay du représentée lors des cérémonies d'anniversaire du roi, de la reine-mère et de la reine et en l'honneur des Déesses pour chasser les mauvais esprits; Trinh tuông tap khanh pour souhaiter la prospérité du pays, lors des jubilés et fêtes nationales; Nu tuông xuat quan, pour les jours de la victoire, l'anniversaire de la Dynastie ou de la montée au trône du roi Nguyên qui tombe au 2e jour de la 5e lune, lors des dîners et des banquets en l'honneur des messagers étrangers; Vu phien, réservée aux reine-mère, reine, concubines du roi, princesses lors des banquets de noces; Luc triet hoa ma dang, pour les spectacles publics lors de la fête de la Dynastie, devant la Tour du Drapeau.
Le répertoire des genres de musique de cour susmentionné consistait en pièces de variété musicale. Cependant, pendant les étapes de déclin, nombre de pièces ont perdu ; seulement les textes en sont maintenus. Les pièces préservées sont Muoi ban ngu (Pham tuyêt, Nguyên tiêu, Ho quang, Liên hoan, Binh ban, Tay mai, Kim tiên, Xuân phong, Long ho, Tâu ma), Long dang, Long ngam, Phu luc, Tiêu khuc Tam luân cuu chuyên, Dang dan cung, Dang dan don, Dang dan kep, Thai binh co nhac, Bong, Ma vu, Man et quelques autres pièces de musique de chambre telles que Nam Binh et Nam Ai, etc.
Les orchestres de cour de la dynastie des Nguyên étaient divers en type et en nombre d'instruments, dépendant des formes de rituels et distractions royaux. Il y avait plusieurs sortes d'orchestres, par exemple, Nha nhac, Huyên nhac, Ti truc te nhac, Tiêu nhac, Dai nhac, Co xuy dai nhac, Nhac Thieu, Bat am, Ty chung, Ty khanh, Ty co, etc.
La Musique de Cour de Huê consiste en succession et en valorisation des quintessences de la musique de cour de Thang Long. Ces réalisations et contributions consistent à : Maintenir certains orchestres de musique de cour des dynasties précédentes, et créer de riches variantes sur la base des orchestres de la dynastie des Le ; continuer à utiliser plusieurs instruments usuels de la musique de cour de Thang Long relatifs aux orchestres de Bat am des Chinois utilisés sous les Le postérieurs…) ; entretenir et diversifier certaines danses de cour existantes et en même temps créer de nouvelles danses ; créer un nouveau type de musique de chambre (don ca Huê) et développer la musique instrumentale du Vietnam à un plus haut niveau en technique de représentation et en formes de concert ; hériter l'art Hat boi du Dang Ngoai (Nord) et l'épanouir tout en formant une nouvelle tendance de tuông d'un style particulier : tuông Kinh (le tuông de la capitale royale) ayant l'aspect du “tuông van” civil ; hériter avec diversification le système de tons principaux appliqué depuis l'année Hong Duc sous les Le, en deuxième moitié du XVe siècle et développer le langage et les théories musicales; Continuer les traditions d'apprendre, d'assimiler et de vietnamiser les éléments de musique étrangère qui ont pris forme dans la musique vietnamienne en général, et dans la musique de cour de Thang Long en particulier.
Les traits spéciaux de la Musique de Cour de Huê sont présentés ci-après :
La Musique de Cour de Huê renferme en elle le processus d'intégration, d'adoption des cultures chinoise et du Champa et des influences du Bouddhisme et du Confucianisme.
Rapports étroits avec l'art de tuông (hat boi).
La Musique de Cour de Huê englobe en elle l'abondance et la diversité sous plusieurs aspects – en formes d'expression; en genres; en sortes d'instruments et de timbres ; en répertoires, en structure de l'orchestre et en formes de concert; en milieux de représentations; en mélodies.
Ainsi, la Musique de Cour de Huê peut satisfaire les auditeurs et spectateurs par ses “plats à divers goûts”.
Envergure importante et haut professionnalisme : Comme musique officielle de l'Etat, la Musique de Cour de Huê consiste en orchestres de taille, en nombre de numéros d'envergure mobilisant un grand nombre d'instrumentistes, de danseurs, de chanteurs.
Haut degré d'improvisation et de fantaisie dans l'interprétation
Erudition
Le 7 novembre 2003, lors de la deuxième session officielle à Pari, l’UNESCO a nommé 28 chefs d’œuvre dans la liste les patrimoines culturels immatériels et oraux de l’humanité dont le Nha Nhac-La Musique de Cour du Vietnam est préservé et développé par Huê. C’est le premier patrimoine immatériel du Vietnam reconnu dans cette liste, tout en reconnaissant les réalisations des 10 années d’efforts, la préparation sans cesse du pouvoir central, local et de la centre de la conservation des monuments de Huê.