Perspectives de l’« ouverture » pour de nouveaux projets russes-vietnamiens

Les discussions de haut niveau à Moscou entre le président Vladimir Poutine et le secrétaire général To Lam devraient contribuer à stimuler les accords conclus ces dernières années et ouvrir la porte à de nouveaux projets, allant du commerce et de la haute technologie aux questions de sécurité.
Un spectacle des artistes vietnamiens lors de la cérémonie d'ouverture des Journées culturelles vietnamiennes en Russie en 2024. Photo : NDEL.
Un spectacle des artistes vietnamiens lors de la cérémonie d'ouverture des Journées culturelles vietnamiennes en Russie en 2024. Photo : NDEL.

C'est l'opinion de deux auteurs russes : Artem Lukin, professeur, docteur en sciences politiques et Danil Ukhalov, maître, de l'Institut d'études orientales de l'Université fédérale d'Extrême-Orient, lorsqu'ils parlent des perspectives des relations russo-vietnamiennes dans les temps à venir.

Ce commentaire a été fait dans une analyse publiée sur le site web du Conseil des affaires internationales de Russie avant la visite officielle du secrétaire général To Lam et de son épouse avec une délégation vietnamienne de haut rang du 8 au 11 mai et pour assister au 80e anniversaire de la Victoire sur le nazisme.

Selon les auteurs, les relations entre la Russie et le Vietnam entrent actuellement dans une nouvelle phase. Cette rencontre entre les deux dirigeants russe et vietnamien se déroule dans le contexte où les deux pays célébraient de nombreux événements historiques extrêmement importants, elle revêt donc une grande signification symbolique et est très spéciale.

Les fondements des relations entre Moscou et Hanoï ont été construits au fil des décennies. Le haut niveau de confiance politique entre la Russie et le Vietnam est confirmé par des contacts réguliers au plus haut niveau.

La période 2024-2025 marque un nouvel élan dans le dialogue entre Moscou et Hanoï. En juin 2024, le secrétaire général To Lam et le président Vladimir Poutine se sont entretenus à Hanoï. En janvier de cette année, le Premier ministre Mikhaïl Michoustine a effectué une visite officielle au Vietnam, etc.

Les auteurs ont commenté que, héritant des orientations politiques importantes définies du vivant du défunt secrétaire général Nguyen Phu Trong, la nouvelle direction, dirigée par le secrétaire général To Lam, se montre prête à mener les réformes nécessaires pour développer davantage le pays.

L’une des initiatives importantes est la réorganisation des unités administratives à tous les niveaux. Le nombre de provinces et de villes sera réduit de 63 à 34, et le modèle d’organisation administrative passera des quatre niveaux actuels à trois niveaux, dont le niveau central, le niveau provincial/municipal et le niveau communal/district. Cette « réforme » découle de la nécessité d’optimiser l’appareil d’État pour atteindre l’objectif de croissance économique et d’amélioration du niveau de vie de la population.

La restructuration territoriale reflète la nouvelle étape de développement du pays. La construction d’autoroutes, d’autres améliorations des infrastructures physiques et l’application des technologies de l’information pour mettre en place un gouvernement électronique ont considérablement augmenté le « niveau de connectivité » interne entre les régions du pays. Sur le plan économique et infrastructurel, le Vietnam moderne devient de plus en plus intégré, ce qui nécessite des changements dans sa structure de gestion.

Citant les récents indicateurs de développement économique du Vietnam, les deux auteurs ont souligné que la modification des réglementations appropriées et l'amélioration de l'environnement des affaires portaient leurs fruits. La stabilité politique intérieure et les réformes approfondies créaient une base solide pour une politique étrangère active, renforçant la réputation internationale du Vietnam.

En ce qui concerne la politique étrangère, les chercheurs russes estiment que sous la direction du Parti communiste du Vietnam, dirigé par le secrétaire général To Lam, le Vietnam continue d’adhérer à une politique étrangère indépendante et autonome, de multilatéralisation, de diversification, d’intégration proactive, active, complète et approfondie, dans la communauté internationale, en étant un partenaire fiable, membre actif et responsable de la communauté internationale.