Partant d’une économie agricole arriérée, dotée d’infrastructures socio-économiques limitées et d’un revenu par habitant modeste, le Vietnam s’est hissé parmi les économies à la croissance la plus rapide au monde.
En seulement quarante ans, depuis le processus du Renouveau (Doi Moi), le PIB vietnamien a été multiplié par près de cent. Le revenu moyen par habitant est passé de moins de 100 dollars à près de 5 000 dollars, permettant au pays de franchir le seuil du revenu intermédiaire et de se rapprocher du groupe de revenu intermédiaire supérieur.
Mariam Sherman, directrice de la Banque mondiale pour le Vietnam, le Cambodge et le Laos, a souligné : « L’ambition du Vietnam repose sur des bases solides. Depuis le Doi Moi, le pays a enregistré une croissance économique remarquable et une réduction de la pauvreté impressionnante. Son PIB a fortement progressé, l’économie s’est développée rapidement, permettant à des millions de personnes d’échapper à la pauvreté. Le taux de population vivant dans l'extrême pauvreté est passé de 48 % en 1992 à moins de 1 % en 2020, faisant du Vietnam l’un des pays ayant réduit la pauvreté le plus rapidement de l’histoire. »
Dans son récent rapport, le Bureau de recherche macroéconomique de l’ASEAN+3 (AMRO) a relevé sa prévision de croissance du Vietnam pour 2025 à 7 %, le taux le plus élevé de la région, dépassant de 1,4 point de pourcentage le pays arrivé en deuxième position.
Outre cette performance, le Vietnam affirme sa position en figurant parmi les vingt premières économies mondiales en termes de commerce extérieur.
Grâce à un environnement d’investissement stable, il demeure l’un des vingt pays les plus attractifs pour les flux d’IDE.
Les entreprises étrangères saluent les conditions d’affaires, estimant que le gouvernement vietnamien a créé un environnement favorable, proactif et réactif face aux fluctuations mondiales.
Álvaro Pereira, économiste en chef de l’OCDE au Vietnam, a déclaré : « J’ai observé de nombreux pays dans le monde, de l’Australie à l’Amérique du Nord, de l’Asie à l’Afrique et à l’Amérique latine, et rares sont ceux qui m’ont autant impressionné que le Vietnam. Sa croissance est extrêmement rapide : tous les dix ans, le revenu moyen par habitant double. Ce succès résulte d’une gestion macroéconomique remarquable, de politiques judicieuses menées par le gouvernement et d’un formidable dynamisme populaire. Le Vietnam est aujourd’hui l’un des pays à la croissance la plus rapide au monde. »
Selon lui, la réforme institutionnelle et la réorganisation de l’appareil administratif portent leurs fruits.
Le pays prend des mesures vigoureuses pour accélérer les réformes : rationalisation des structures, raccourcissement des procédures administratives, modification du cadre juridique, promulgation de nouveaux décrets pour lever les obstacles et créer des conditions favorables aux entreprises.
L'ambassadeur de Suisse au Vietnam, Thomas Gass, a déclaré que la mise en œuvre de réformes d'envergure en peu de temps constituait un défi majeur, mais que le Vietnam y était parvenu grâce au consensus du gouvernement et de la population.
« On peut dire que le Vietnam est un pays fort, dynamique et résilient. Je tiens à féliciter le Vietnam pour la manière dont il a restructuré l'appareil d'État en si peu de temps. C’est une tâche immense – réorganiser l’administration et les différents niveaux de gouvernement. Je ne connais aucun autre pays capable de le faire aussi vite et efficacement », a confié Álvaro Pereira.
Quant à elle, l’ambassadrice d’Afrique du Sud au Vietnam, Vuyiswa Tulelo, a souligné que pour un développement global, il faut non seulement des politiques, mais aussi des dirigeants qui agissent véritablement, avec le soutien unanime de la population. C’est, selon elle, ce que le Vietnam a réussi à accomplir.
« Ce que nous constatons chez le Secrétaire général To Lam, c'est son dévouement et son engagement constants envers le Vietnam, avec des orientations et des politiques judicieuses pour développer le pays. Les dirigeants vietnamiens ne se contentent pas de paroles : ils agissent véritablement », affirme-t-elle.
L’intégration internationale reste un axe stratégique apprécié.
À ce jour, le Vietnam a signé 17 accords de libre-échange avec plus de 60 grandes économies du monde, élargissant considérablement ses partenariats et ses marchés d’exportation.
Selon les économistes, cette intégration régionale et mondiale est un facteur clé ayant permis au pays de maintenir son élan de croissance, notamment depuis son adhésion à l’OMC en 2007.
Selon Shatanu Chakraborty, directeur national de la Banque asiatique de développement au Vietnam, les liens établis par le Vietnam avec de nombreux partenaires commerciaux pour diversifier les sources d'approvisionnement et les marchés d'exportation, ainsi que pour maintenir les flux de capitaux d'IDE, est très judicieuse.
« C’est une stratégie avisée, parfaitement adaptée aux défis actuels. On peut dire que l’intégration économique et régionale a joué un rôle essentiel dans la croissance du Vietnam ces dernières années, surtout depuis son entrée à l’OMC en 2007. Le commerce et l’investissement étranger constituent de puissants moteurs de croissance. Je pense que l’orientation actuelle des dirigeants vietnamiens, visant à poursuivre l’intégration à l’économie mondiale, est une étape très importante », observe-t-il.
Dans un contexte économique mondial instable, le Vietnam se trouve face à une formidable opportunité de se transformer encore plus radicalement, vers une économie durable, innovante et inclusive.
Fort d’une stabilité macroéconomique, d’une volonté affirmée de réforme et d’une gouvernance efficace à tous les niveaux, le pays dispose aujourd’hui d’une occasion historique pour accélérer sa transformation.
Le chemin à venir comportera sans doute des défis, mais avec son aspiration à un développement durable et à une intégration intégrale, le Vietnam a toutes les chances d'affirmer avec confiance sa position de plus en plus importante sur la scène internationale.
