Malgré ce contexte mondial difficile, le riz vietnamien a vu ses prix augmenter d’environ 10 dollars la tonne au début du mois d’août, principalement grâce à une forte demande des importateurs philippins qui anticipent une suspension temporaire des importations de 60 jours, à partir du 1er septembre. Cette demande soutenue, combinée à une production en baisse pour la récolte d'automne, a permis au Vietnam de ne pas subir de pression sur ses stocks.
L'offre indienne ne constitue pas une menace directe, car le riz indien ne se situe pas dans le même segment de marché que le riz vietnamien. Cependant, lorsque l'offre sera abondante, le prix du riz baissera progressivement pour atteindre un nouveau niveau plus bas, a déclaré Pham Thai Binh, président du Conseil d'administration de la société de l’agriculture de haute technologie Trung An.
Selon Dô Hà Nam, président de l'Association vietnamienne des produits alimentaires (VFA), cette résilience s'explique par la capacité du Vietnam à se créer un "terrain de jeu unique" grâce à ses variétés de riz de haute qualité telles que le DT, l'OM et le ST.
Il a affirmé que les exportations vietnamiennes avaient déjà dépassé les 5,5 millions de tonnes et devraient atteindre 8 millions de tonnes en 2025, permettant au pays de s'assurer pour la première fois la position de deuxième exportateur mondial. Le prix moyen d'exportation du riz vietnamien, à 514 dollars la tonne, reste par ailleurs supérieur à celui de ses concurrents.
Pour consolider cette position, le Vietnam mise sur le projet de développement durable d’un million d’hectares de riziculture de haute qualité et à faibles émissions.
Bui Ba Bông, président de l'Association de la filière du riz (VIETRISA), a qualifié cette initiative de "super zone de matière première". Ce programme vise à garantir une qualité élevée et des coûts de production bas, ouvrant ainsi la voie à des marchés à forte valeur ajoutée comme le Japon, la République de Corée et l'Union européenne.