S'exprimant lors du séminaire intitulé « Promouvoir la finance verte vers l’objectif Net-zero au Vietnam », tenu récemment à Hanoi, le professeur associé, docteur Bui Huu Toan – président du Conseil d’administration de l’Académie bancaire du Vietnam – a souligné :
« En tant que système circulatoire de l’économie nationale, le secteur bancaire joue un rôle crucial dans la promotion de la finance verte et la garantie d’un développement durable. Les banques ont lancé et développé des offres de crédit préférentiel dans des domaines clés tels que les énergies renouvelables, l’énergie propre, les technologies de captage et de stockage du carbone, ainsi que la transformation numérique du secteur financier, afin d’améliorer l’efficacité opérationnelle et d’optimiser les processus ».
Selon lui, le développement du crédit vert reste également une priorité importante pour soutenir les entreprises dans leurs efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
En outre, les banques ont accompagné le gouvernement dans la réalisation des objectifs de neutralité carbone, de transition énergétique et de développement de l’économie verte.
La banque HSBC s’est engagée à mobiliser 12 milliards de dollars d’ici 2030 pour accompagner les entreprises vietnamiennes dans leur transition énergétique et leur adaptation au changement climatique.
La banque commerciale par actions d’Investissement et de Développement du Vietnam (BIDV) est l’une des institutions financières nationales pionnières dans le financement de projets verts, avec près de 2 milliards de dollars de prêts.
La banque commerciale par actions du Vietnam pour l'Industrie et le Commerce (VietinBank) a mis en œuvre des projets verts d'une valeur de près de 27 000 milliards de VND depuis la conférence COP26.
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L'absence d'un système de critères clairs rend difficile l'accès au capital pour les entreprises. Photo : NLĐ. |
Cependant, selon un représentant d’une banque commerciale par actions, il n’existe pas encore de décret ni de système de classification officiel pour déterminer les projets éligibles au crédit vert. Cette lacune empêche de nombreux prêts potentiels d’être correctement recensés ou mis en œuvre selon les politiques en vigueur.
Il est donc nécessaire de publier rapidement un cadre de classification verte unifié avec des critères clairs, afin que les banques puissent évaluer et octroyer les financements en toute transparence.
Bui Huu Toan a souligné que l'absence d'un système de critères clairs rend difficile l'accès au capital pour les entreprises.
« Lorsque les entreprises demandent un prêt, les banques leur demandent sur quelle base un projet est qualifié de "vert". Nombre d’entre elles ne peuvent répondre. Cela complique le travail des banques, qui ont besoin de critères objectifs pour évaluer et approuver un prêt », a-t-il expliqué.
Nguyen Tuan Quang, directeur adjoint du Département du changement climatique du ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement, a indiqué que, pour permettre aux entreprises de bénéficier de la finance verte, premièrement, il est indispensable de perfectionner le cadre juridique. Actuellement, les concepts liés à la finance verte demeurent flous et peu exhaustifs ; il est donc urgent d’élaborer un cadre juridique clair et complet.
Le ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement a récemment soumis au Premier ministre une proposition visant à définir les critères environnementaux applicables aux projets éligibles au crédit vert ou à l’émission d’obligations vertes.
Une fois cette décision promulguée, elle fournira un cadre de référence pour faciliter l’accès des projets aux financements verts, et complétera les critères environnementaux applicables aux projets de production destinés à l’exportation.
Il est prévu que 45 types de projets d’investissement dans 7 secteurs puissent répondre aux critères liés à l’environnement pour bénéficier du crédit vert ou des obligations vertes.
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Les projets d’investissement ne doivent pas seulement contribuer aux objectifs de développement, mais aussi être liés aux engagements mondiaux en matière de climat et d’environnement. Photo : Dantri. |
Deuxièmement, il est nécessaire de soutenir les entreprises dans le développement d’infrastructures vertes, à faibles émissions de carbone, permettant l’absorption du carbone et la restauration des écosystèmes naturels, via des produits financiers verts. Les projets d’investissement ne doivent pas seulement contribuer aux objectifs de développement, mais aussi être liés aux engagements mondiaux en matière de climat et d’environnement.
Troisièmement, il convient d’améliorer la sensibilisation et les capacités des organes de régulation, des institutions financières, des entreprises et de la population (en particulier les consommateurs) quant à l’importance de la finance verte dans la mise en œuvre du développement durable et des engagements climatiques. Cela peut se faire via les médias, les programmes de formation et les séminaires.
Quatrièmement, il faut encourager la recherche et le développement de modèles de finance verte adaptés aux spécificités du Vietnam. Le partage d’expériences internationales et la coopération avec les organisations mondiales ou les pays développés sont également des leviers importants pour faire progresser la finance verte dans le pays.