Rechercher des solutions pour renforcer les exportations des produits électroniques du Vietnam vers l’Europe et les États-Unis

Un colloque intitulé « Renforcer les capacités des entreprises vietnamiennes d’électronique dans les chaînes d’approvisionnement : mise à jour des réglementations d’exportation vers l’Europe et les États-Unis » s’est tenu le 4 novembre.
Lors du colloque. Photo: congthuong
Lors du colloque. Photo: congthuong

Cet évènement a vu la présence de Trinh Thi Thu Hien, vice-directrice du Département du commerce extérieur du ministère de l’Industrie et du Commerce, de Can Van Luc, économiste en chef de la Banque commerciale par actions d’investissement et de développement du Vietnam (BIDV), membre du Conseil consultatif de politique monétaire et financière nationale, de Michael Hack, secrétaire général de l’Association internationale du brome, de Klaus Rothenbacher, conseiller juridique de la BSEF et de Le Dinh Thang, représentant de TÜV SÜD au Vietnam..

Difficultés rencontrées dans les exportations d’électronique vers l’Europe et les États-Unis

Lors de son discours d’ouverture, Trinh Thi Thu Hien a souligné que l’industrie électronique était un secteur clé de l’économie, un indicateur du niveau de développement économique et technique d’un pays et avait un impact important sur les autres industries. Les produits électroniques représentent une part de plus en plus importante du commerce extérieur total et ont un impact significatif sur la croissance globale des exportations nationales, a-t-elle indiqué.

Les exportations d’ordinateurs, de produits électroniques et de composants ont atteint 33,66 milliards de dollars US au cours des six premiers mois de 2024, soit une hausse de 31,5 % par rapport à la même période de 2023. Les exportations des entreprises à investissement direct étranger ont atteint plus de 32,8 milliards de dollars US, soit une hausse de 30,81 % par rapport à la même période de 2023.

En termes de marchés d’exportation, les exportations vers les grands marchés ont toutes enregistré une croissance par rapport à la même période de 2023. Celles vers les États-Unis ont été les plus importantes, atteignant 8,9 milliards de dollars, puis celles de la Chine avec 4,75 milliards de dollars, Hong Kong (Chine) avec 3 milliards de dollars, l’UE avec 2,8 milliards de dollars et la République de Corée avec 2,2 milliards de dollars. Il est à noter que les États-Unis et l’UE ont enregistré une croissance assez forte par rapport à la même période de 2023. Certains produits ont enregistré des exportations élevées, notamment les microprocesseurs, les mémoires, les modules de tous types, les ordinateurs portables, les tablettes et les écrans de tous types.

Dans ce contexte, l’organisation par l’Association de l’électronique du colloque « Renforcer les capacités des entreprises vietnamiennes d’électronique dans les chaînes d’approvisionnement : mise à jour des réglementations d’exportation vers l’Europe et les États-Unis » est considérée comme une activité significative, aidant les entreprises à tirer davantage parti des opportunités d’exportation vers ces marchés cibles.

Can Van Luc a souligné que les entreprises exportatrices en général et les entreprises exportatrices de produits électroniques en particulier étaient confrontées à de nombreux risques externes, notamment les risques liés à la géopolitique, au protectionnisme commercial et au changement climatique. En outre, la croissance économique mondiale (en particulier dans certains partenaires commerciaux clés, tels que la Chine, l’UE et les États-Unis) ralentit, affectant la reprise des exportations et des investissements. De plus, la croissance des investissements privés et la consommation restent faibles.

Parallèlement, le taux de décaissement des investissements publics reste lent et inégal. Les entreprises doivent faire face à de nombreuses difficultés juridiques, aux coûts de matières premières élevés, à la reprise des commandes peu durable, à la pénurie de main-d’œuvre, à une faible productivité, et à l’augmentation de la demande de numérisation et de verdissement.

En outre, le cadre réglementaire pour les nouveaux secteurs (économie numérique, économie verte, économie circulaire, entre autres) est lent à être promulgué.

Partageant des informations plus précises sur les tendances des marchés européen et américain pour les produits importés, Le Dinh Thang a indiqué que l’Europe était en train d’unifier les réglementations et les normes pour ses États membres, afin de garantir des conditions de concurrence équitables pour les entreprises et les consommateurs. Ce travail comprend des efforts de standardisation des réglementations sur les produits, des normes de sécurité et des spécifications techniques.

Actuellement, les produits exportés vers le marché européen doivent répondre à des exigences spécifiques. Les produits importés doivent être conformes à la directive CE (Norme européenne). Certains produits doivent être conformes à plusieurs directives CE simultanément. Les produits doivent être conformes à toutes les réglementations pertinentes avant d’être marqués CE. Les marchés exigent l’interdiction de munir les étiquettes CE sur les produits qui ne sont pas soumis à la directive CE.

Par ailleurs, la Commission européenne a adopté une réglementation relative à la directive sur les équipements radioélectriques (RED), afin d’améliorer le niveau de cybersécurité des produits sans fil commercialisés sur le marché européen. Ces nouvelles exigences entreront en vigueur à partir du 1er août 2025.

En outre, l’Europe a adopté un nouveau règlement sur les piles et les accumulateurs (Règlement 2023/1542) pour remplacer la directive actuelle sur les piles (2006/66/EC) et introduire de nouvelles exigences visant à améliorer la durabilité, la sécurité et les exigences d’étiquetage et d’information pour tous les types de piles. Contrairement à la directive, ce règlement européen a une valeur juridique et, lorsqu’il entrera en vigueur, s’appliquera automatiquement et de manière uniforme dans tous les États membres sans qu’il soit nécessaire de le transposer dans la législation nationale. Ce nouveau règlement a été mis en œuvre par étapes à partir du 18 février 2024. Il existe également des exigences en matière de démontage et de remplacement ; de tests de sécurité (SBESS) ; d’évaluation ; d’objectifs de recyclage et de récupération de matériaux ; d’informations et d’étiquetage ; et de transport des piles usagées.

Les marchés américain et canadien ont également des exigences spécifiques pour les produits de consommation. Conformément aux dispositions de la Loi sur la sécurité des produits aux États-Unis et au Canada, les entreprises sont tenues d’effectuer des évaluations pour garantir la sécurité des produits et de signaler rapidement tout incident lié à la sécurité des produits à la Commission de sécurité des produits de consommation des États-Unis (CPSC) ou à Santé Canada.

Pour les produits utilisés dans les bureaux, l’Occupational Safety and Health Administration (OSHA) et les autorités locales compétentes (AHJ) exigent une certification d’un laboratoire de test reconnu à l’échelle nationale (NRTL) pour les équipements électriques utilisés sur les lieux de travail afin de garantir la sécurité d’utilisation.

Ces deux marchés ont également des exigences spécifiques en matière de normes environnementales, d’efficacité énergétique et de gestion des déchets.

« En général, le défi pour les entreprises exportatrices de produits électroniques vers ces marchés réside dans la complexité et l’évolution constante des réglementations. Les entreprises manquent également de personnel qualifié. Le défi consiste également à concevoir un produit qui, tout en respectant les réglementations, garantisse la sécurité, la qualité et l’esthétique, ainsi que la pression pour réduire les coûts et augmenter les profits », a déclaré Le Dinh Thang.

Quelles solutions pour les entreprises ?

Dans un contexte de défis et d’opportunités entrelacés, Can Van Luc a estimé que les entreprises devaient se concentrer sur le modèle 6R signifiant : Réagir (s’adapter aux nouvelles tendances et au nouveau contexte), Récupérer (se rétablir aussi rapidement que possible), Réinventer (innover, s’adapter ; y compris le changement de modèle et de stratégie d’entreprise vers une « transformation numérique » plus poussée), Restructurer (restructurer l’organisation, les opérations, les finances, les produits… pour devenir plus efficace), Résilience (renforcer la résilience, la capacité à résister aux chocs externes), et Gestion des risques (renforcer la gestion des risques dans un environnement opérationnel incertain).

En outre, il est nécessaire de saisir les tendances du commerce et des investissements mondiaux et de ses principaux partenaires, de tirer pleinement parti des politiques de soutien en matière de taxes, de frais, de taux d’intérêt pour accélérer la transformation numérique, l’économie circulaire, d’augmenter l’utilisation de matières premières propres et locales, et de promouvoir le développement de l’industrie de soutien. Les entreprises doivent également intégrer les facteurs ESG et le développement durable dans leur stratégie commerciale, a-t-il déclaré.

Parallèlement, il faut diversifier les marchés, les partenaires, les chaînes d’approvisionnement, les produits et services, et les sources de financement viables pour la transition verte et l’économie circulaire, les crédits carbone. Il est nécessaire d’améliorer la qualité de la gouvernance d’entreprise et la gestion des risques, notamment les risques juridiques, financiers, cybernétiques, liés aux informations et aux données, à l’origine des marchandises et aux exigences de verdissement.

Les entreprises doivent être proactives, anticiper les tendances technologiques, en particulier dans les domaines des nouvelles technologies, tels que l’IA, la réalité virtuelle, l’automatisation, le cloud computing, et la cybersécurité, s’intégrer plus profondément dans les chaînes de valeur mondiale, dont les semi-conducteurs et développer des ressources humaines répondant aux nouvelles exigences.