Aux frontières de la vie et de la mort
Lors de son voyage au Vietnam, M. Janusz (69 ans), en bonne santé, a soudainement ressenti une douleur thoracique intense se propageant au dos et à l'abdomen.
Après avoir reçu un diagnostic de dissection de l'aorte thoraco-abdominale de type Stanford B dans un hôpital international, il a été immédiatement transféré à l'hôpital Bach Mai.
Là, des examens approfondis, notamment un scanner (CT), ont révélé une double catastrophe : en plus de la dissection compliquée, M. Janusz présentait une « véritable bombe à retardement », un anévrisme géant de l’aorte abdominale mesurant jusqu’à 9 cm de diamètre (soit trois fois la taille normale), avec des signes imminents de rupture et un hématome rétro-péritonéal.
Le Dr Ngo Gia Khanh, chef du Département de chirurgie thoracique et vasculaire, a souligné la gravité extrême de la situation.
Une rupture totale de l’anévrisme aurait pu provoquer un choc hémorragique mortel instantané.
Une intervention chirurgicale d’urgence pour remplacer le segment aortique lésé était impérative pour espérer sauver le patient.
L’opération s’annonçait comme un véritable combat pour la vie. La combinaison d’une dissection et d’un anévrisme de taille exceptionnelle augmentait considérablement les risques : hémorragies incontrôlables, atteintes des artères rénales et des intestins, défaillances multiviscérales postopératoires, voire décès sur la table d’opération.
Une consultation d'urgence à l'échelle de l'hôpital a été organisée, mobilisant les meilleurs experts en anesthésie-réanimation, hématologie, cardiologie et médecine interne pour élaborer le protocole chirurgical optimal, avec une réserve massive de sang récoltée à l’avance.
Les événements au bloc opératoire se sont révélés encore plus critiques que prévu. Dès l’ouverture de l’abdomen, l’équipe chirurgicale s’est retrouvée face à une urgence extrême : l’anévrisme avait déjà rompu, entraînant une hémorragie dans l’espace rétro-péritonéal. Le temps se comptait en secondes.
Forts du courage et de l'expérience acquise au cours de milliers d'interventions chirurgicales complexes, les chirurgiens du départenemt de chirurgie thoracique et vasculaire ont rapidement maîtrisé le point de rupture et ont appliqué des clamps pour un contrôle temporaire de l’hémorragie.
Fait remarquable : ils ont réussi cette prouesse tout en préservant les branches artérielles vitales - les artères rénales et l’artère mésentérique inférieure -, éléments essentiels pour éviter une défaillance multiviscérale ultérieure.
Ils ont ensuite procédé au remplacement du segment aorto-iliaque endommagé par une prothèse vasculaire synthétique. Chaque anastomose a été réalisée avec une précision extrême sous microscope chirurgical.
Pour assurer une hémostase maximale, une colle biologique de dernière génération a été utilisée.
Pendant toute l’opération, grâce à la coordination parfaite avec l’équipe d’anesthésie-réanimation, la tension artérielle et le rythme cardiaque du patient ont été maintenus stables et les pertes sanguines compensées à temps.
Une récupération qualifiée de « miraculeuse »
La convalescence de M. Janusz a été qualifiée de miraculeuse. Un jour seulement après l'opération, la sonde endotrachéale a été retirée et le patient a été sevré de la ventilation mécanique.
Deux jours plus tard, il a quitté les soins intensifs pour rejoindre une chambre ordinaire.
Réveillé et en voie de rétablissement rapide, le patient n’a pas caché son émotion : « J'ai l'impression de renaître, de vivre une seconde vie au Vietnam. Les médecins ici sont formidables ! »
Son épouse était émue : « Nous sommes infiniment reconnaissants envers les médecins et le personnel infirmier de Bach Mai. Leur dévouement, leur haut niveau de compétence et leur réactivité ont sauvé la vie de mon mari. Les soins, avant, pendant et après l’intervention, ont largement dépassé nos attentes. »
Rehausser la qualité des soins, attirer les patients étrangers
Le Dr Ngo Gia Khanh a indiqué que le cas de M. Janusz est emblématique d’une pathologie aortique complexe et rare : une association dangereuse entre une dissection thoraco-abdominale et un anévrisme géant déjà rompu.
« Ces lésions évoluent souvent silencieusement chez les personnes âgées atteintes de pathologies chroniques, comme l’hypertension, l’hyperlipidémie, le diabète mal contrôlé, ou chez les fumeurs de longue date. Les symptômes peuvent surgir brutalement, s’aggraver rapidement, avec un taux de mortalité très élevé si une intervention n’est pas réalisée rapidement dans un centre spécialisé », a expliqué le Dr Khanh.
Le succès de cette opération illustre une fois de plus le haut niveau de compétence professionnelle, la capacité à mobiliser rapidement les ressources interdisciplinaires, les protocoles de soins postopératoires optimisés et la prise en charge efficace des cas complexes et rares de l’hôpital Bach Mai.
Cette performance témoigne non seulement du professionnalisme de l'hôpital Bach Mai, mais aussi de la position de la médecine vietnamienne sur la scène internationale, offrant une lueur d’espoir aux patients dans les situations les plus critiques.
