Avec un sommet culminant à 205 m d’altitude, l’île de Hon Chuôi est une des localités pauvres du pays. Ses habitants, qui tirent leurs maigres revenus de la pêche, sont principalement issus de l’ethnie khmère. La plupart ne savent ni lire ni écrire.
Les cadres du poste frontalier 704, relevant de la Ve Région militaire, avaient commencé en 1995 à y ouvrir des classes d’alphabétisation, mais sans succès. En 2009, lors d’une mission à Hon Chuôi, Trân Binh Phuc avait constaté que la situation des personnes âgées mais aussi des jeunes ne s’était pas améliorée. Il s’est donc décidé de s’établir dans cette région reculée pour donner les clés de la lecture et de l’écriture à la population locale. Aujourd’hui, ses classes comptent 19 enfants, âgés de 6 à 15 ans.
Et qu’importe les salles nues et le manque d’outils didactiques. «Mes élèves sont très sympathiques. Chacun a une situation particulière. Par exemple, Kim Ngoc Tho a commencé à apprendre à lire et à écrire à 13 ans. Elle souffre d’une encéphalopathie congénitale, un fardeau considérable. Au début, c’était très difficile pour elle. Mais aujourd’hui, elle se débrouille très bien», partage-t-il.
Il confie encore: «J’enseigne avec le cœur d’un militaire. Je veux faciliter leur avenir. Mes élèves sont désavantagés par rapport à ceux issus du continent. J’espère vraiment que l’État et les autorités locales apporteront un réel soutien dans notre résolution d’alphabétiser les habitants de l’île de Hon Chuôi».