Une femme vietnamienne s’installe au Japon pour faire de l’agriculture

Surmontant les différences en termes de mode de vie et de culture, une femme vietnamienne est devenue un personnage important de la compagnie de la famille de son mari au Japon.
il s'agit des images simples, familières et amicales réalisées par Bùi Ngoc Thuy suscitant l’intérêt de nombreux gens. Photo : Vietnamnet.vn
il s'agit des images simples, familières et amicales réalisées par Bùi Ngoc Thuy suscitant l’intérêt de nombreux gens. Photo : Vietnamnet.vn

De nombreux Vietnamiens au Japon connaissent Bùi Ngoc Thuy, d’origine de Long Khanh (province de Dông Nai, au Sud du Vietnam) grâce à des vidéos clips sur la vie quotidienne d’une famille d’agriculteurs au Japon. Ces images simples, familières et amicales réalisées par Bùi Ngoc Thuy suscitent l’intérêt de nombreux gens.

Abandonner tout au Vietnam pour suivre son mari au Japon et travailler comme agricultrice

Bùi Ngoc Thuy est une belle propriétaire du système de salon de beauté à Hô Chi Minh-Ville et à Dông Nai. Elle parle très bien le japonais et a été ainsi sollicitée par son partenaire pour guider le groupe japonais de Murakami Kazuyuki (50 ans) pour visiter Hô Chi Minh-Ville.

"La rencontre prédestinée de 2016 a réuni deux personnes de ces deux pays étrangers. Quand Murakami Kazuyuki est revenu au Japon, nous sommes restés en contact", a déclaré Bùi Ngoc Thuy.

La famille de Bùi Ngoc Thuy. Photo : Vietnamnet.vn
La famille de Bùi Ngoc Thuy. Photo : Vietnamnet.vn

Grâce à des recherches, elle ne savait que Murakami avait étudié aux États-Unis, travaillant dans une entreprise agricole de sa famille. Toute sa famille a dû travailler très dur pour rétablir l'économie après le tsunami dévastateur de 2012.

Plus d'un an après la rencontre, Bùi Ngoc Thuy s’est rendu au Japon pour se marier. Elle ne pensait pas que la famille de son mari possède une très large ferme agricole de 50 hectares, dont 40 hectares sont spécialisés dans la culture du riz.

En hiver 2017, elle a décidé de céder ses salons de beauté au Vietnam, puis a déménagé au Japon pour vivre avec son mari. Elle et son mari partagent les réflexions et le travail. Son mari l’a soutenue et l’a encouragée toujours.

« Quand je suis arrivée au Japon, j'ai dû faire beaucoup d’efforts pour m'adapter à l'environnement et à la culture de la famille de mon mari. J'étais très stressée même si j'avais toujours mon mari à mes côtés pour me soutenir. Si, au Vietnam, j'ai dû faire 10 efforts, j'ai dû en faire 100 au Japon. Les désaccords sur la langue, la culture et l'écart de génération avec les parents de mon mari étaient un défi qui m'a toujours rendue nerveuse et stressée pendant la première année de ma vie de mariée », se souvient Bùi Ngoc Thuy.

Son mari, à cause de la pression de l'entreprise familiale, a une dépression nerveuse et physique. Aimant son mari, Bùi Ngoc Thuy a voulu le suivre au travail, à la fois pour l'encourager au quotidien et pour apprendre à faire de l'agriculture.

D'une femme qui n'a jamais su travailler dans l'agriculture, Bùi Ngoc Thuy est devenue une véritable agricultrice au Japon, respectée par sa famille et de nombreuses personnes.

Surmonter les défis, conquérir la belle-mère

La plus grande difficulté à laquelle Bùi Ngoc Thuy est confrontée est la différence de pensée, de mode de vie et de façon de travailler de sa belle-mère.

Murakami Atsuko a 77 ans cette année. Quand elle était jeune, elle était une femme active, travaillant avec son mari et ses enfants, dirigeant la production agricole de l'entreprise familiale. Cependant, sa façon de penser et de faire n'est plus la même que celle de la jeune génération.

Bùi Ngoc Thuy et sa belle-mère récoltent des patates douces. Photo : Vietnamnet.vn

Bùi Ngoc Thuy et sa belle-mère récoltent des patates douces. Photo : Vietnamnet.vn

En commençant à travailler, Bùi Ngoc Thuy s'est rendu compte que les gens se concentraient uniquement sur la production mais ne prêtaient pas attention à l'étape de vente, qu’il y avait de nombreuses lacunes qui devaient être ajustées. Cela a changé les habitudes de sa belle-mère, elle n'en était alors pas contente.

« Ma belle-mère est en bonne santé, talentueuse et très dévouée à prendre soin de sa famille. Mais elle suit souvent le même chemin, pense toujours qu'elle a raison et veut guider les jeunes à faire ce qu'elle veut. Pour changer les préjugés, changer l'ancien « empire » agricole de ma belle-mère, il fallait que je sois très énergique et persévérante », se souvient-elle.

Au début, il était très difficile pour elle de surmonter les désaccords avec sa belle-mère. Mais quand elle a pensé aux bonnes qualités de chacun, ne regardant pas les défauts de l'autre mais seulement le côté positif, les choses ont progressivement changé.

Peu à peu, ses beaux-parents ont accepté de prendre du recul, cédant le droit de diriger l'entreprise à son mari et elle. Surmontant la différence de mode de vie et de culture, la petite vietnamienne est devenue un personnage important dans l’entreprise de la famille de son mari.

A la fin de 2018, Bùi Ngoc Thuy a donné naissance à son premier fils. Les désaccords entre Thuy et sa belle-mère ont été progressivement résolus.

Sa belle-mère est une femme japonaise traditionnelle, au service de son mari, de ses enfants. Différente par les générations, les modes de vie et les façons de travailler, Thuy a toujours été aimée par sa belle-mère comme sa fille.

Thuy et son mari sont occupés par leurs travaux agricoles saisonniers, les soins de leur fils doivent être confiés à sa belle-mère.

En tant que mariée au pays du soleil levant, elle était encore confuse sur la culture, sa belle-mère est devenue consultante pour elle. Sa belle-mère n'a pas hésité à l’aider à porter le Kimono, Yukata.

« Si je n’avais pas de courage ce jour-là en raison de la pression, nous n'en serions pas où nous en sommes aujourd'hui. Maintenant, j'ai une vie paisible, la bonne famille de mon mari et mon sage fils, rien de mieux que ça », a confié Bùi Ngoc Thuy.