La classe d’alphabétisation et de prévention de la rechute dans l’analphabétisme du hameau de Bóng a été mise en place dans le cadre du plan « Accompagner les femmes des zones frontalières en 2025 », organisé par l’Union des Femmes vietnamiennes (UFV) de la commune de Muong Chanh, province de Thanh Hoa (au Centre) en coordination avec le poste de gardes-frontières de Quang Chieu.
Il s’agit d’une activité d’éducation communautaire à forte portée sociale, contribuant à l’élévation du niveau d’instruction, à l’amélioration de l’accès à l’information et à la réduction progressive des écarts éducatifs entre les zones frontalières et les régions de plaine.
Surmonter les difficultés pour maintenir les classes d’alphabétisation
La classe d’alphabétisation et de lutte contre la rechute dans l’analphabétisme 2025 a été inaugurée au hameau de Bong, commune de Muong Chanh, avec la participation de 28 apprenantes, toutes des femmes. Il s’agit principalement de femmes de l’ethnie Thaï qui, en raison de conditions socio-économiques difficiles, n’avaient jamais été scolarisées ou n’avaient pas achevé le cycle primaire, ce qui a conduit à une perte des acquis de base en lecture et en écriture.
Mme Vi Thi Hong Ha, vice-présidente (par intérim) de l’Union des Femmes de la commune de Mường Chanh, explique :
« Chaque classe d’alphabétisation constitue une étape essentielle pour améliorer la conscience et le niveau d’instruction des habitants des zones frontalières. Nous accompagnons, encourageons et suivons de près chaque apprenante afin que la formation soit réellement efficace ».
Vi Thi Hong Ha, avec le comité des femmes du hameau de Bong, se rend régulièrement en classe pour suivre la situation pédagogique et mobiliser les apprenantes en difficulté afin qu’elles poursuivent leur apprentissage.
La classe d’alphabétisation du hameau de Bong est maintenue de façon régulière chaque soir. Dans un cadre d’apprentissage simple et modeste, des femmes issues des minorités ethniques, dont certaines ont plus de 50 ans, s’initient avec persévérance aux lettres, améliorant progressivement leurs compétences en lecture, en écriture et en calcul élémentaire.
Le cas de Lo Thi Thuong, 43 ans, en est un exemple emblématique. Autrefois analphabète, après quatre mois d’apprentissage, elle est aujourd’hui capable d’écrire son nom, de lire de courts textes et d’effectuer des opérations de base. Elle confie :
« Au début, j’étais très hésitante, je n’osais même pas tenir un stylo. Grâce au dévouement des enseignants, chaque soirée passée en classe me rendait plus confiante. Aujourd’hui, je peux lire mon nom, écrire quelques phrases simples et je souhaite transmettre cela à mes enfants ».
Les enseignants sont des cadres du poste de gardes-frontières de Quang Chieu. Conformément au plan initial, les cours étaient organisés trois soirs par semaine, de 19 heures à 21 heures, un créneau adapté aux habitants après le travail et les tâches familiales. Toutefois, le programme national d’alphabétisation du ministère de l’Éducation et de la Formation comprenant 50 leçons, afin de garantir la progression et la qualité de l’enseignement, le comité d’organisation a décidé, après plus d’un mois de mise en œuvre, de porter la fréquence à cinq séances hebdomadaires.
Tout au long du processus, la classe a bénéficié de l’attention et de l’orientation régulières du Comité du Parti, du Comité populaire, du Front de la Patrie et de l’Union des Femmes de la commune de Muong Chanh. Les autorités du hameau, les associations féminines et les établissements scolaires locaux ont activement soutenu l’initiative, assuré le suivi des effectifs, pris en compte la situation de chaque apprenante et mené des actions de sensibilisation afin de garantir une participation régulière et conforme au calendrier prévu.
Les enseignants, issus des forces de gardes-frontières, ont pris l’initiative d’étudier les manuels, d’échanger sur les méthodes pédagogiques et d’adapter les contenus au niveau de compréhension et aux particularités linguistiques des apprenantes. Au-delà de l’enseignement de la lecture et de l’écriture, ils ont également intégré des actions de sensibilisation aux orientations du Parti, aux politiques et aux lois de l’État ; ils ont encouragé les habitants à développer l’économie familiale, à accorder davantage d’importance à la scolarisation des enfants et à réduire le décrochage scolaire.
Un pilier éducatif dans les zones frontalières
La motivation des apprenantes constitue un facteur déterminant dans le maintien de la classe. Malgré de lourdes responsabilités familiales et professionnelles, la majorité d’entre elles s’efforcent d’assister régulièrement aux cours. De nombreuses femmes âgées, dont les capacités d’assimilation sont plus lentes, font preuve de persévérance, s’exerçant pas à pas afin de consolider leurs compétences en lecture et en écriture, posant ainsi les bases d’un apprentissage durable.
Ha Thi Mai, 40 ans, confie : « Je n’ai jamais eu l’occasion d’aller à l’école dans mon enfance. Il m’est arrivé de vouloir abandonner, mais en voyant les autres femmes persévérer, j’ai trouvé la force de continuer. Aujourd’hui, savoir lire et écrire me rend plus confiante et j’ai envie de poursuivre pour pouvoir apprendre à mes enfants et à mes neveux ».
Après plus de quatre mois de mise en œuvre, les résultats des évaluations montrent que 100 % des apprenantes ont achevé le programme et satisfait aux exigences. Parmi elles, plus de 30 % ont obtenu de bons ou très bons résultats. Toutes sont désormais capables de lire, d’écrire et d’effectuer des calculs courants. Il s’agit d’une base essentielle permettant aux habitants d’améliorer leur accès à l’information et d’appliquer les connaissances acquises dans la production et la vie quotidienne.
L’expérience de la classe d’alphabétisation du hameau de Bong met en évidence le rôle central des femmes et des forces de gardes-frontières dans l’éducation communautaire des zones frontalières. Les femmes ne sont pas seulement bénéficiaires, mais deviennent également des vecteurs de diffusion du savoir au sein de la famille et de la communauté. Lorsqu’une femme sait lire et écrire, sa capacité à accéder à l’information, à gérer l’économie familiale, à prendre soin de ses enfants et à encourager leur scolarisation s’en trouve renforcée, produisant un impact durable sur la qualité des ressources humaines locales.
Les gardes-frontières continuent d’affirmer leur rôle de force intimement liée aux populations des régions frontalières. Outre leur mission de protection de la souveraineté et de la sécurité des frontières nationales, les cadres et soldats participent directement aux actions d’alphabétisation et d’éducation communautaire, contribuant à pallier le manque d’enseignants et les conditions difficiles d’enseignement et d’apprentissage dans les zones particulièrement défavorisées. Leur accompagnement permet une mise en œuvre plus concrète et plus efficace des politiques d’alphabétisation et d’apprentissage tout au long de la vie.
Les premiers résultats du modèle d’alphabétisation au hameau de Bong, commune de Muong Chanh, confirment la pertinence de la mobilisation coordonnée de l’ensemble des forces dans le développement de l’éducation en zone frontalière. À partir de ces petites classes, les fondations du savoir se consolident progressivement, contribuant à l’élévation du niveau d’instruction, au développement socio-économique et au maintien de la stabilité des régions frontalières.
« Après la clôture du cours au hameau de Bong, dans notre plan à venir, nous poursuivrons la coordination avec le poste de gardes-frontières de Quang Chieu afin d’ouvrir une nouvelle classe d’alphabétisation au hameau de Chai – Lach, où vit la communauté ethnique Khơ Mú. Nous espérons vivement que cette classe rencontrera le même succès que celle de Bong, offrant aux personnes analphabètes ou ayant rechuté dans l’analphabétisme l’opportunité d’apprendre à lire et à écrire, et de devenir plus autonomes dans leurs échanges et leur accès à l’information à l’ère du numérique », a partagé Vi Thi Hong Ha, vice-présidente (par intérim) de l’Union des Femmes de la commune de Muong Chanh.