Bac Ninh s'efforce de préserver le genre de la peinture populaire

Le Service de la Culture, des Sports et du Tourisme de la province de Bac Ninh (au Nord-Est du Vietnam, dans le delta du fleuve Rouge) a inauguré le 24 février une maison d'exposition pour présenter la peinture Dông Hô, un genre de peinture populaire exceptionnel qui est au bord de l'oubli.
Les estampes Dông Hô sont fabriquées en papier traditionnel. Photo : VNA.
Les estampes Dông Hô sont fabriquées en papier traditionnel. Photo : VNA.

Le directeur adjoint du Service, Nguyên Van Dap, a déclaré que le Comité populaire provincial avait approuvé un projet sur la préservation et la promotion des valeurs patrimoniales de Dông Hô dans le district de Thuân Thành pour 2014 - 2020, avec une vision vers 2030.

En conséquence, Bac Ninh accordera plus d'attention à la promotion des peintures, constituera un dossier en vue de la reconnaissance par l'UNESCO du genre de peinture folklorique Dông Hô comme faisant partie du patrimoine culturel immatériel de l'humanité nécessitant une sauvegarde urgente et construira un centre de préservation.

Point d'orgue du centre de conservation, la maison d'exposition s'étend sur plus de 500 m² avec plus de 1 000 documents et objets témoignant de l'histoire du genre pictural, de ses valeurs et du travail de conservation.

Les estampes populaires de Dông Hô sont un genre de gravure sur bois peinte, aux côtés de celles du village de Sinh, celles de Kim Hoang, Nam Hoang et Hàng Trông… Elles sont originaires du village de Dông Hô dans la province de Bắc Ninh.

Les peintures de Dông Hô abordent des sujets qui reflètent de manière vivante et audacieuse la vie rustique, la culture simple et traditionnelle des Vietnamiens.

Il s'agit d'estampes réalisées à partir de planches xylographiques qui sont ensuite enluminées. La grande originalité des estampes de Dông Hô réside dans leurs couleurs naturelles et dans le papier sur lesquelles elles sont imprimées.

Il y a cinq couleurs essentielles correspondant aux cinq éléments fondamentaux de l’univers : le blanc; le vert; le noir; le rouge et enfin, le jaune. Chaque couleur utilisée a une valeur symbolique. D’ailleurs, à chaque impression, on obtient une seule couleur.

En ce qui concerne le papier, les estampes sont fabriquées en papier traditionnel (papier d’origine végétale), fait à partir d’écorce d’un arbre tropical appelé «rhamnoneuron». Ce papier est à la fois spongieux, doux, mince et résistant. La technique s’est transmise de génération en génération.

La technique n’est pas simple non plus. Tout d’abord, il faut graver des planches de bois pour constitue des dessins. Ensuite, on imprime la gravure sur la feuille « dó ». On utilise une plaque pour chaque couleur.

Dans le passé, les estampes de Dông Hô étaient vendues pour la fête du Têt. Les habitants les achetaient pour les coller sur le mur. Depuis la fin du 19e siècle à 1944, c’était l’apogée des estampes populaires de Dông Hô. Pendant les années de guerre, plusieurs gravures du village de Dông Hô ont été détruites. Dès la fin de la guerre, les villageois ont cherché à faire revivre leur métier traditionnel. De 1970 à 1985, des estampes ont été exportées dans certains pays.

Actuellement, aux côtés des peintures traditionnelles, les villageois ont cherché à développer de nouveaux styles tout en gardant leur identité. Grâce à leurs efforts inlassables, en dépit des difficultés, l'art des peintures de Dông Hô est toujours considéré comme un symbole de la culture traditionnelle et une valeur esthétique du Vietnam.