Selon les organisateurs, ces circuits constituent l’un des moyens les plus efficaces de faire découvrir la culture vietnamienne.
En participant au circuit « I am a farmer » (Je suis un paysan), proposé à 1,1 million de dôngs à Hang Trau, Amelia, une touriste russe, confie avoir vécu « cinq heures inoubliables ». Pour la première fois, elle a revêtu la tunique brune, marché pieds nus, tenu une nasse (outil de pêche) et s’est aventurée dans l’étang.
« Au début, j’étais un peu inquiète à cause de la vase, mais l’eau ne montait qu’aux genoux. J’observais : dès que des bulles apparaissaient à la surface ou que l’eau s’agitait, je plongeais rapidement la nasse, puis je passais la main pour attraper le poisson et le mettre dans le panier accroché à ma taille. En quelques minutes, je suis devenue habile, chaque geste portait ses fruits. Chez moi, on pêche uniquement à la ligne, cette expérience était tellement amusante que j’en riais aux éclats », raconte-t-elle.
Après être sortie de l’eau, Amelia a nourri, lavé et monté un buffle. Pour l’apprivoiser, elle s’est approchée doucement, a caressé son dos, lui a donné de l’herbe et l’a massé à l’eau pour le débarrasser de la boue. « Ces gestes simples m’ont apporté des instants de détente uniques et inoubliables », confie-t-elle.

« Le Vietnam m’a offert une expérience rare, difficile à trouver ailleurs dans le monde. Le guide m’a plongée dans leur culture traditionnelle. Bien que le circuit ne soit pas très long, il m’a suffi pour ne plus me sentir une simple touriste de passage », poursuit-elle. Au cours de ce programme, Amelia a également participé à la plantation de riz, à la baignade dans une cascade et à un atelier de cuisine.
Venue à Ninh Binh en juin, Jamie, une Américaine, décrit le circuit comme une véritable « thérapie pour l’âme ». Elle a pu se glisser dans la peau d’une Vietnamienne, baigner un buffle, attraper des poissons et savourer de nombreux plats locaux au bord de l’étang. Pour elle, ce sont des expériences authentiques à privilégier pour comprendre la culture d’une destination, plutôt que de fréquenter uniquement les lieux touristiques animés.
« Je savais seulement que j’allais pêcher, je ne m’attendais pas à porter l’ao bà ba, à tremper mes pieds dans l’eau fraîche, ni à voir un poisson éclabousser de la boue dans mes mains, mais c’était amusant ! J’ai même pu toucher et monter un buffle, ce qui m’a fascinée. Les lourds soucis liés aux épreuves que j’avais traversées semblaient disparaître. C’est réellement une expérience inestimable lorsqu’on visite un pays lointain », confie-t-elle.
De retour chez elle, Jamie continue de recommander cette activité à ses amis prévoyant de visiter le Vietnam. Elle compte revenir fin novembre pour participer à un circuit de cinq jours, période qui coïncide aussi avec les travaux de repiquage du riz aux côtés des habitants.
Selon Nguyen Tien Dung, directeur du site d’expériences de Hang Trâu (Buffalo Cave Tours - Vietnam Authentic Eco Tour), ces circuits écotouristiques à caractère local accueillent des visiteurs depuis la mi -2023. Chaque jour, plusieurs centaines de jeunes étrangers, principalement âgés de 20 à 30 ans, viennent y participer, séduits par des expériences authentiques. Les marchés principaux sont le Royaume-Uni, les États-Unis, l’Allemagne, l’Australie, Israël, entre autres.

Les touristes découvrent directement la quiétude de la campagne du Nord du Vietnam à travers la pêche, le repiquage du riz ou la monte des buffles. Auparavant, Nguyen Tien Dung, après de longues années dans le secteur touristique, avait constaté que la plupart des visiteurs étrangers à Ninh Binh se limitaient aux sites emblématiques, sans réelle immersion dans la vie locale. Il avait aussi observé l’enthousiasme des voyageurs à photographier les paysans vietnamiens. C’est ainsi qu’est née l’idée de ce modèle.
« Nous avons intégré de nombreuses activités rurales au programme afin que les visiteurs vivent des expériences authentiques introuvables ailleurs. Chaque participant reçoit des outils de travail, un costume de paysan, et est accompagné d’un guide qui leur présente l’histoire et la culture agricole », explique-t-il.
La zone de pêche est soigneusement préparée pour garantir la sécurité : profondeur étudiée, vase curée pour enlever les coquillages susceptibles de blesser. Bottes et chapeaux sont également fournis.

L’organisateur propose actuellement deux formules : un circuit partagé à 75 000 dôngs par personne, où les visiteurs expérimentent par eux-mêmes avec l’appui du personnel, et un circuit complet avec guide à 1,1 million de dôngs par personne, incluant les repas.
À cela, s’ajoutent des programmes spécifiques, tels que la monte de buffles, la plantation de riz, la pêche, ainsi que des séjours de 3 jours/2 nuits ou 2 jours/1 nuit. Le plus prisé reste le circuit de 5 jours Hanoï - Ninh Binh - Hang Trau, qui comprend la découverte de la vie paysanne, une balade en barque à Tam Coc, la visite du jardin d’oiseaux de Thung Nham et des cours de cuisine traditionnelle vietnamienne.
« Ce type de tourisme rural ne se contente pas d’apporter des revenus supplémentaires aux habitants : il offre aussi aux visiteurs étrangers des souvenirs inoubliables à Ninh Bình. C’est une manière simple et efficace de transmettre la culture vietnamienne », conclut Nguyen Tien Dung.