Inaugurée le 6 avril par le Comité populaire de l’arrondissement de Hoàn Kiêm (capitale Hanoi du Vietnam), l’exposition "Estampes populaires de Hàng Trông" propose aux visiteurs d’admirer les estampes de Dông Hô créées par Lê Dinh Nghiên - le dernier maître artisan de de cet art folklorique.
Les estampes de Hàng Trông célèbres comme Ngũ hổ (Cinq tigres), Thánh mẫu cửu trùng(Sainte Mère de neuf couches de ciels), Ông tiên sư (Immortel), Đám cưới chuột (Mariage des souris), Lợn (Cochon), Thầy đồ Cóc (Professeur Crapaud) … séduisent les visiteurs par une tonalité éclatante, une combinaison de couleurs harmonieuse et ingénieuse et des traits de pinceaux souples.
Plus singulièrement, ces estampes sont mises en parallèle de 23 œuvres contemporaines créées par de jeunes artistes sur la laque et la soie - matériaux connus des beaux-arts vietnamiens.
"C’est la première fois que les estampes originales de Lê Dinh Nghiên sont présentées comme le noyau d’une exposition. Elles sont entourées par les œuvres des jeunes artistes qui se sont inspirées des estampes de Hàng Trông. Ce qui a créé un dialogue franc et net entre les deux générations", explique l’artiste Nguyên Thê Son, curateur de l’exposition.
Conserver la valeur du patrimoine culturel
Le curateur Nguyên Thê Son présente les œuvres à une visiteuse. Photo : VNA.
Ainsi, on peut voir l’œuvre laquée Ngũ hổ - Ngũ hành (Cinq éléments du cosmo) de Truong Hoàng Hai, placée en-dessous de l’estampe Ngũ hổ (Cinq tigres) du vieux Lê Dinh Nghiên ou l’œuvre laquée Vườn hoa (Jardin de fleurs) de Lê Thi Hoài Giang en-dessous de Tứ quý (Quatre plantes précieuses).
Les images typiques des estampes de Hàng Trông deviennent une source d’inspiration pour les œuvres contemporaines.
"Ce qui traduit aussi le respect de la jeune génération pour la valeur des patrimoines traditionnels. Avec ce respect, les jeunes artistes créent de nouvelles œuvres", souligne Nguyên Thê Son.
"L’exposition présente 23 estampes de Hàng Trông, une partie très modeste du trésor de cette ligne. C’est estimable, précisément parce qu’elles deviennent une source d’inspiration pour les créations des jeunes", insiste Lê Dinh Nghiên.
En évaluant les valeurs artistiques, l’artiste et Docteur Trân Hâu Yên Thê partage ses impressions sur l’harmonie entre les éléments du patrimoine et de la rénovation et de la créativité : "Les jeunes artistes ont développé les valeurs des estampes de Hàng Trông en créant des œuvres sur les matériaux traditionnels des beaux-arts vietnamiens comme la soie et la laque. Ces jeunes ont fait des efforts pour chercher différentes méthodes de manifestation : les images typiques des estampes de Hàng Trông sont laquées sur les vases ou sur des matériaux recyclés, ou encore dessinées sur la soie".
Les estampes remises en lumière
Les images typiques des estampes de Hàng Trông sur une vase. Photo : VNA.
L’exposition s’inscrit dans le cadre du projet "De la tradition à la tradition" démarré par l’artiste Nguyên Thê Son il y a quelques années.
Le projet encourage les jeunes artistes à exploiter les valeurs des estampes populaires du Vietnam et à s’exprimer sur la laque et la soie.
Il s’agit d’étudiants de l’École des beaux-arts du Vietnam qui ont travaillé avec l’artisan Lê Dinh Nghiên pour apprendre les secrets du métier de fabriquer de ces estampes.
Apparaissant au XVIe siècle, les estampes de Hàng Trông florissent dans les années à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle.
Après cette époque glorieuse, ces œuvres populaires perdent peu à peu de leur superbe.
Les estampes de Hàng Trông se divisent en deux catégories principales : les estampes du Têt et les estampes du culte.
Les artisans utilisent les gravures pour imprimer les dessins sur les papiers do avec l’encre de Chine puis les colorent minutieusement.
Autrefois, les estampes de Hàng Trông étaient immanquables dans les familles hanoïennes, lors du Têt.
"Nous avons reçu les applaudissements des visiteurs vietnamiens et étrangers. L’exposition contribue à valoriser les estampes de l’artisan Lê Dinh Nghiên mais aussi les œuvres des jeunes qui lancent leur carrière artistique", conclut Nguyên Thê Son.
L’exposition dure jusqu’au 16 avril.