Lors du colloque ayant pour thème « Les idées pour compléter le projet de développement durable sur un million d’hectares de rizières de haute qualité, associées à la croissance verte du delta du Mékong », organisé récemment dans la province de Kiên Giang, les autorités, les agronomes ainsi que les scientifiques ont insisté sur l’importance du développement des rizières associées à la croissance verte de cette région pour la période 2021 - 2030, avec une vision jusqu’en 2050.
Quatre stratégies étaient abordées concernant l’amélioration de la qualité du riz tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, le développement des énergies vertes et renouvelables, la réorganisation de la production, la garantie de l’égalité sociale en particulier au bénéfice des ménages pauvres, et en respectant la parité homme femme.
Réduire les émissions de gaz à effet de serre
Selon le docteur Bùi Ba Bông, expert senior en agriculture, l’essentiel du projet repose sur l’organisation d’une production associée à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le plus difficile pour réorganiser la production c’est de signer des contrats avec des entreprises et coopératives.
« Il est important de mieux réorganiser les liaisons entre elles en respectant les engagements du gouvernement concernant les politiques adoptées pour ce projet », a suggéré le docteur Bùi Ba Bông lors du colloque.
C’est la deuxième fois que le ministère de l’Agriculture et du Développement rural organise ce colloque, pour écouter les scientifiques, les experts, et les dirigeants des provinces du delta du Mékong. L’objectif étant de maintenir le rendement tout en se dirigeant vers une production sans agent contaminant.
De son point de vue, Lê Quôc Anh, vice-président du Comité populaire provincial a déclaré que l’orientation du développement agricole de la province est en bonne voie. En 2022, la production de riz a atteint 4,4 millions de tonnes, dont 97,32% de riz de haute qualité, et il existe 109 000 ha de rizières liées à la consommation, répondant à la norme GlobalGap riz bio. L’objectif de la province est de cultiver 200 000 ha dans la riziculture de haute qualité.
Cao Thang Binh, expert de la Banque mondiale, a, pour sa part, déclaré que la riziculture est la plus grande responsable d’émissions de gaz à effet de serre dans le secteur agricole, avec des émissions d’environ 49,6 millions de tonnes de CO2 par an. Selon lui, le développement des rizières associé à la croissance verte devrait augmenter de 5% en rendement, et réaliser 28,6% de profit tout en réduisant de 8 tonnes la production de CO2/ha/an.
Produire des engrais bio à partir des résidus de riz
Afin de profiter des valeurs ajoutées de la riziculture, selon Lê Hoàng Dài Trang, présidente du Conseil d’administration de la société Gavi, si 160 millions de tonnes de sous-produits agricoles sont bien exploités chaque année, il y aura 40 millions de tonnes d’engrais organiques alors que la demande actuelle du pays n’est que d'environ 11 millions de tonnes. Cela permet de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux engrais chimiques, ce qui aidera le sol à être meuble et ainsi minimiser l’impact sur la santé des agriculteurs.
Il est à savoir que le delta du Mékong est le grenier à riz du pays. Ces dernières années, la production de riz de la région a atteint environ 24 - 25 millions de tonnes/an. Au cours de la période de 2010 à 2021, la superficie rizicole a diminué, mais pas la production, qui a connu, par contre, une augmentation significative. Dans la culture d’hiver-printemps dans le delta du Mékong, le rendement du riz est supérieur à 7 tonnes/ha, le plus élevé de la région de l’ASEAN et parmi les meilleurs au monde.