Les éléphants « spéciaux » du parc national de Pu Mat

Au cœur de la réserve naturelle luxuriante de Pu Mat, dans la province de Nghe An (au Centre du Vietnam), les visiteurs peuvent désormais découvrir non seulement des éléphants sauvages en liberté, mais aussi quatre spécimens bien particuliers qui suscitent un vif intérêt, notamment auprès des enfants.

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Le squelette d’une éléphante âgée de 60 ans exposé dans l’enceinte du siège du parc national de Pu Mat.

Devant le bâtiment principal du parc national, deux impressionnants squelettes d’éléphants sauvages sont exposés. Le premier provient d’une femelle âgée d’environ 60 ans, découverte morte en mars 2024 dans la forêt de Chau Khe. Vivant en solitaire dans les forêts protégées de la région, cette éléphante mesurait 2,58 mètres de haut et pesait près de trois tonnes.

Le second squelette est celui d’un mâle adulte, membre d’un troupeau de 7 à 8 individus vivant dans la partie sud du parc. Retrouvé en mai 2024, son corps portait des signes d’ostéoporose avancée – ses quatre membres étaient fracturés, ce qui aurait conduit à sa mort. Ses défenses mesuraient environ 30 cm, l’une d’elles étant cassée.

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Le squelette d’un éléphant mâle adulte (45–50 ans), dont une défense mesure plus de 30 cm.

Ces restes ont été soigneusement préparés et exposés grâce à la coopération entre le parc national, des experts vietnamiens et étrangers, et des organisations comme l’organisation de conservation de la faune et de la flore sauvage FFI Vietnam, ainsi que le Centre pour la conservation de la faune sauvage au Vietnam (SVW).

Une sculpture émouvante faite de pièges récupérés

Autre attraction marquante : une sculpture grandeur nature représentant une mère éléphant et son petit, fabriquée à partir de plus de 14 000 pièges et câbles saisis dans la forêt entre 2018 et 2022. Cette œuvre artistique, installée dans l’enceinte du parc, symbolise à la fois la beauté de la faune vietnamienne et la menace constante que représentent les activités de braconnage.

« Voir ces milliers de pièges transformés en œuvre d’art est à la fois poignant et révoltant », témoigne Nguyen Thi Minh, visiteuse venue de Ha Tinh. « Cela nous rappelle que de nombreux animaux auraient pu mourir si ces pièges n’avaient pas été retirés à temps. »

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Une sculpture « particulière » représentant une mère éléphant et son petit, fabriquée à partir de milliers de pièges et câbles saisis dans la forêt du parc national de Pu Mat.

Une population d’éléphants sous surveillance

Le directeur du parc, Le Anh Tuan, précise que le parc abrite actuellement environ 13 éléphants sauvages, souvent observés en petits groupes grâce à des pièges photographiques installés dans les forêts protégées. Bien qu’aucun conflit grave homme-animal n’ait été signalé, les pressions démographiques et le développement agricole à proximité des habitats naturels augmentent les risques d’interactions.

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La sculpture de deux éléphants – une mère et son petit – conçue à partir de pièges à animaux s’inspire d’une scène réelle observée dans le parc national de Pu Mat.

Dans ce contexte, le parc national de Pu Mat, en collaboration avec le Centre d’action pour la faune sauvage du Vietnam (WildAct), appelle le public à agir pour la protection de la biodiversité : refuser les produits issus de la faune sauvage, ne pas monter à dos d’éléphant, et signaler tout acte de braconnage aux autorités compétentes.

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