Une petite pièce fait naître de grands rêves
Présents dans une petite maison au centre de Paris un jour de fin d'année, nous avions l'impression d'être au cœur de Hanoï. Derrière la porte du siège de l'Union générale des Vietnamiens de France, des comptines en vietnamien résonnaient. Il y a eu des enfants qui chantaient bien et clairement, mais il y a aussi des enfants qui s’efforçaient de prononcer des phrases et des sons. Mais ils dressaient tous ensemble un portrait de leur Patrie au cœur de la France.
Nous avons été reçus par Nguyen Quynh Mai, fondatrice du club de Canh Dieu (cerf-volant) de la communauté vietnamienne de France. Celui-ci a pour objectif d’aider les futures générations à comprendre la culture traditionnelle, à parler vietnamien et à mieux connaître leur pays natal.
Mai est enseignante dans une école primaire à Paris. Ayant été en contact avec de nombreuses générations de Vietnamiens à l'étranger, elle comprend bien l’inquiétude de perdre la racine des parents lorsque leurs enfants et petits-enfants parlent de moins en moins vietnamien et ont tendance à ne pas soucier des choses qui appartiennent à leur Patrie. Elle a travaillé dur pour trouver des professeurs de vietnamien qualifiés.
Parler couramment le vietnamien, ce n'est pas seulement connaître une autre langue. La langue vietnamienne aide à relier les membres de la famille vietnamienne en France, préservant ainsi la tradition vietnamienne au sein de la communauté.
Hoang Phuong est architecte, père d'un enfant qui apprend le vietnamien au Club de Canh Dieu. Il est également professeur de dessin du club.
Dans ses cours de peinture, le lac Hoan Kiem, la tour de la Tortue, le mausolée de l'oncle Ho et de nombreux autres endroits mentionnés dans les cours de vietnamien de Mai ont tous été peints par les élèves.
Certains parents ont confié qu'à Paris, ils ne pouvaient pas imaginer qu'un jour leurs enfants et petits-enfants puissent pratiquer les danses traditionnelles vietnamiennes, des danses qu’ils ne pouvaient regarder qu'en ligne ou à la télévision. Ainsi, jour après jour, Mai transmet avec passion « l'âme vietnamienne » dans chaque danse.
Les danses interprétées par les élèves du club de Canh Dieu Club sont également interprétées lors de la Fête du Têt traditionnel organisée à l'Hôtel de Ville de Paris, des réceptions diplomatiques ou de nombreuses cérémonies solennelles de l’Ambassade du Vietnam en France.
D’une part, le club de Canh Dieu aide à promouvoir la culture vietnamienne, de belles images du Vietnam auprès des amis étrangers. D'autre part, il sert d’une corde qui guide le cerf-volant pour qu'il ne perde pas sa direction dans le ciel haut et large. Aller loin pour retourner à la racine.
Étant père de deux jeunes enfants, tous les deux samedis après-midi, Do Tuan Thanh parcourt plus de 30 km pour emmener ses enfants au Club de Canh Dieu.
Au départ, son objectif était de trouver un terrain de jeu adapté à ses enfants. Peu à peu, il a remarqué que ses enfants pouvaient pratiquer le vietnamien avec plus de diligence et connaissent mieux la culture traditionnelle.
Et le vietnamien sert de passerelle pour relier les Vietnamiens malgré la distance géographique et l’écart de générations.
« Ma fille aînée Ha Anh et mon cadet Tuan Minh téléphonent souvent à leurs grands-parents. Ils leur chantent et dansent. Ils ont également participé des chansons vietnamiennes lors de nombreux spectacles. Les enfants connaissent la beauté de leur pays et les grands-parents à la maison deviennent également plus heureux », a déclaré Tuan Thanh.
Le Club de Canh Dieu a aidé de nombreux enfants à entrer en contact avec la culture vietnamienne, à mieux comprendre leur pays d'origine et à nouer des liens avec leurs familles. Le club de Canh Dieu n'est qu'une petite maison. Pourtant, cette petite salle contient de nombreuses grandes ambitions. Dans les poèmes il y a l'esprit du Vietnam, dans le son de l'instrument il y a le son du pays, et dans les dessins il y a l'image de la Patrie et les danses. Tout cela aide les Vietnamiens en France à renforcer davantage leur solidarité et à s’entraider davantage dans la vie quotidienne.