En langue thaï, « xoè » signifie danse : une danse collective, en l’occurrence, avec des mouvements simples qui symbolisent les activités humaines dans le rituel, la culture et le travail. Il existe trois types de xoè qui sont la xoè rituelle, la xoè en cercle et la xoè de présentation. Pour les Thaï, la xoè est aussi indispensable que la nourriture et l’eau qu’ils consomment au quotidien, affirme Hoàng Thi Liên, une Thaï de Son La.
« Je suis tellement fière que notre xoè soit désormais portée à la connaissance du monde entier. En tant que danseuse de xoè, je me suis moi-même produite lors de nombreux évènements et à chaque fois, le public était conquis par le charme de nos gestes comme par celui de nos costumes », dit-elle.
La vallée de Muong Lo, dans la province d’Yên Bai, passe pour être le berceau des Tháï du Nord-Ouest et donc de la danse xoè. Elle abrite des milliers de danseuses xoè, vraisemblablement les meilleures du Vietnam. Dans cette contrée, les habitants sont persuadés que sans la xoè il n’y aurait ni joie ni couple, et que le riz ne pourrait pas pousser non plus. C’est du moins ce que nous dit Diêu Thi Siêng, une maîtresse de xoè.
« Pour moi, rien n’égale le bonheur et la fierté de voir l’UNESCO inscrire notre xoè sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité. Cette danse merveilleuse que nos aïeux nous ont léguée, c’est à nous de la transmettre aux générations futures », déclare-t-elle.
C’est en 2013 que la xoè des Thaï a été classée au patrimoine national. Ses hauts-lieux sont aujourd’hui Muong Lo dans la province d’Yên Bai, Muong So dans la province de Lai Châu, Muong Lay et Diên Biên Phu dans la province de Diên Biên et Thuân Châu dans la province de Son La. Si cette danse a la vitalité qu’elle a, c’est parce qu’elle est ouverte à tout le monde, sans distinction d’âge, de sexe, de classe sociale, de milieu professionnel ou d’appartenance ethnique. Cette ouverture est un atout que les responsables de la culture entendent exploiter pour élargir la pratique de cette danse, comme nous l’indique Nguyên Hoàng Hiêp, directeur adjoint du Département de la culture, des sports et du tourisme de la province de Diên Biên.
« Avant même la reconnaissance de l’UNESCO, nous avons introduit la xoè dans toutes les manifestations culturelles de la province et de nos villages culturels et touristiques. Prochainement, nous ferons monter des numéros de danse de xoè plus élaborés, avec la participation de nos meilleures danseuses, pour présenter cette danse aux touristes vietnamiens et étrangers », fait-il savoir.
Les provinces concernées, Yên Bai, Son La, Diên Biên et Lai Châu, vont co-organiser une grande fête pour accueillir le certificat de l’UNESCO en 2022. Les cercles de xoè promettent d’être grands et joyeux.