Continuer à nourrir l’esprit d’engagement en temps de paix
Dans les cent ans d’histoire de la presse révolutionnaire vietnamienne, notre pays a reconnu jusqu’à présent 539 journalistes morts en service, tombés pendant les guerres comme dans les efforts de construction et de défense de la nation. Il s’agit d’un dévouement profondément émouvant et digne de fierté que la presse a offert à la Patrie.
Le journaliste Ho Quang Loi, ancien vice-président permanent de l’Association des journalistes du Vietnam, actuellement vice-président de l’Association vietnamienne de la communication numérique, estime que ce n’est pas seulement en temps de guerre que les journalistes ont montré leur esprit de sacrifice et d’engagement. Même en temps de paix, cet esprit doit continuer à être nourri.
Aujourd’hui, la presse fait face à des « combats » silencieux, mais âpres. On peut dire que le métier de journaliste n’est pas seulement dangereux en période de guerre, mais qu’il comporte également de nombreux risques et défis en temps de paix.
Nous menons un combat contre le mal et l’injustice pour affirmer les valeurs fondamentales de la société. Cela exige que les journalistes conservent cet esprit d’engagement et de dévouement.

Dans le contexte actuel, cet esprit demeure absolument nécessaire pour nous engager dans de nouveaux combats, notamment celui visant à affirmer de nouvelles valeurs. Affirmer ces nouveautés n’est en rien une tâche aisée. Cela exige une participation empreinte de courage, mais aussi d’une grande intelligence de la part de la presse. Au-delà de la simple affirmation de ces nouvelles valeurs, nous devons poursuivre la lutte contre la corruption et les pratiques négatives. Ces missions exigent un engagement total, un esprit de sacrifice, tout en requérant un haut niveau de professionnalisme dans l’exercice du métier.
« Nous devons exercer le journalisme de manière professionnelle, pour nous protéger nous-mêmes, et ainsi protéger les valeurs fondamentales de la vie », a souligné M. Ho Quang Loi.
Une presse au service du peuple
M. Le Hai, membre du comité de rédaction de la Revue Cộng Sản(Communiste), partage avec fierté : « Nous avons l’honneur de travailler pour la Revue Cộng Sản, le journal “Đỏ” (Rouge) d’origine, précurseur de l’actuelle revue. Tout au long de son développement, elle est restée intimement liée à la cause révolutionnaire, devenant une composante indissociable de l’histoire du Parti, reflétant de manière vivante l’évolution de sa pensée théorique et sa capacité à tirer des leçons de la pratique. »
Dès 1925, le Président Ho Chi Minh a fondé le journal Thanh Niên, premier organe de presse révolutionnaire. Il fut un journaliste exemplaire et un maître éminent de la presse révolutionnaire vietnamienne.
« Ce qui nous marque le plus, ce n’est pas une phrase en particulier, mais l’esprit que l’Oncle Hô a toujours exprimé à travers ses écrits : la presse doit être au service du peuple, défendre ses intérêts, accompagner la révolution, mais aussi être son ami fidèle, à l’écoute et plein de compassion. »

L’Oncle Hô disait : « Le Parti n’a pas d’autre intérêt que celui de la nation et du peuple. Pour être un Parti du peuple, il faut le servir. »
C’est pourquoi la presse révolutionnaire, sous la direction du Parti, doit impérativement placer l’intérêt du peuple au premier plan. C’est là une leçon profonde que nous gardons à l’esprit tout au long de notre carrière journalistique, a confié le journaliste Le Hai.
Celui qui aime son métier créera toujours des « enfants spirituels » de valeur
Dans un paysage médiatique en pleine mutation, marqué par l’essor des technologies modernes et l’intelligence artificielle, le journaliste Do Phu Tho, rédacteur en chef du journal Cựu Chiến binh (Anciens Combattants), salue la réactivité des jeunes journalistes face aux nouvelles tendances.
« Ils ont une formation journalistique plus solide que notre génération. En particulier, ils sont très agiles dans l’adoption des technologies, dans la compréhension des tendances du journalisme numérique et de l’intelligence artificielle », a-t-il souligné.
Cependant, il a aussi exprimé une certaine inquiétude : une partie des jeunes journalistes semblent surexploiter la technologie, au détriment des connaissances fondamentales et de l’esprit d’engagement, qui constituent pourtant le cœur du journalisme révolutionnaire.
« Je ne dis pas que tous les jeunes journalistes sont ainsi. Mais le fait qu’une partie le soit est préoccupant et mérite une attention sérieuse. Chaque journaliste se doit de refléter fidèlement et de manière plurielle la réalité sociale, dans tous les domaines : société, économie, politique, culture, éducation… afin de fournir au public une information pertinente et opportune », a déclaré M. Do Phu Tho.

Le centenaire de la presse révolutionnaire vietnamienne est le reflet d’un développement exceptionnel, marqué par le dévouement et les sacrifices des générations de journalistes dans les guerres contre le colonialisme français, l’impérialisme américain et sur les fronts frontaliers.
Ces figures héroïques ont laissé une empreinte glorieuse, émouvante et source de grande fierté pour les générations actuelles de journalistes. Ils incarnent l’image du journaliste révolutionnaire de première ligne.
Aujourd’hui encore, cet esprit d’engagement reste crucial, même si les formes ont évolué.
Selon le journaliste Le Hai, l’engagement commence par la fidélité absolue à la ligne politique du Parti. Le journaliste révolutionnaire doit être celui qui incarne le plus clairement l’esprit partisan et la foi en la voie choisie par le Parti.
Deuxièmement, c’est l’amour du métier, la passion journalistique, la volonté de surmonter toutes les épreuves, de toujours se remettre en question pour mieux servir.
Et ceux qui aiment leur métier, qui s’y consacrent pleinement, donneront toujours naissance à des « enfants spirituels » de valeur, laissant des traces remarquables tout au long de leur parcours.
« Il n’y a pas de plus grand bonheur pour un journaliste que de pouvoir s’engager et se consacrer à sa profession », a affirmé M. Le Hai.