Le Directeur général adjoint de l'UNESCO : la jeunesse est la « clé » de la transformation de la société

Firmin Edouard Matoko, Directeur général adjoint de l'UNESCO pour les relations extérieures et les priorités Afrique, a accordé une interview au journal « Le Monde et le Vietnam » en marge de la célébration du 25e anniversaire de la création du Bureau de l'UNESCO au Vietnam.
La cérémonie de remise du titre de Citoyen d'honneur de Hanoï à Firmin Edouard Matoko, Directeur général adjoint de l'UNESCO pour les relations extérieures et les priorités africaines, tenue le 25 octobre. Photo : baoquocte.vn
La cérémonie de remise du titre de Citoyen d'honneur de Hanoï à Firmin Edouard Matoko, Directeur général adjoint de l'UNESCO pour les relations extérieures et les priorités africaines, tenue le 25 octobre. Photo : baoquocte.vn

* Quelle est la signification du titre de Citoyen d'honneur de la capitale pour vous personnellement et pour l'UNESCO, dans la promotion des valeurs de l'éducation, de la science, de la culture et de la paix au Vietnam ?

+ Directeur général adjoint de l'UNESCO : Tout d'abord, du point de vue de l'UNESCO, le titre de Citoyen d'honneur de la capitale est véritablement un symbole de la coopération solide entre le Vietnam et l'UNESCO.

Sur le plan personnel, je suis très heureux et honoré. Je tiens également à exprimer mes sincères remerciements à la ville de Hanoï et au gouvernement vietnamien pour m'avoir décerné ce titre.

Je souhaite également partager cette joie avec tous mes collègues de l'UNESCO au Vietnam, qui collaborent étroitement avec le gouvernement et le peuple vietnamien pour promouvoir les valeurs et la mission de notre organisation.

* Comment évaluez-vous le rôle et l'efficacité des politiques de diplomatie culturelle que le Vietnam poursuit et comment l'UNESCO peut-elle contribuer à les promouvoir davantage, en aidant à construire des passerelles culturelles entre le Vietnam et la communauté internationale ?

+ Directeur général adjoint de l'UNESCO : C'est un domaine que l'UNESCO a développé depuis de nombreuses années. Parfois, nous réussissons, parfois nous n'atteignons pas nos attentes, mais dans le contexte mondial actuel marqué par de nombreux conflits, je pense que la diplomatie politique ne suffit pas.

Nous devons renforcer davantage les politiques de diplomatie culturelle, car à travers la culture, les gens apprennent à vivre en harmonie, à se comprendre et à se respecter mutuellement, reliant ainsi les différentes communautés.

Nous apprécions et reconnaissons les efforts du Vietnam pour promouvoir la diplomatie culturelle, non seulement dans la région mais aussi à l'échelle mondiale. Par conséquent, l'UNESCO est prête à soutenir les initiatives de diplomatie culturelle du Vietnam.

* Quel rôle attribuez-vous à la jeunesse dans la préservation et la promotion de la culture vietnamienne auprès des amis internationaux, en particulier dans le contexte d'une mondialisation de plus en plus profonde ?

+ Directeur général adjoint de l'UNESCO : À l'UNESCO, la jeunesse a toujours été un groupe prioritaire au cours des 25 dernières années. Nous organisons tous les deux ans le Forum des Jeunes de l'UNESCO à Paris (France), parallèlement à la réunion de l'Assemblée générale de l'UNESCO.

Des jeunes de partout dans le monde se réunissent pour discuter et proposer des projets et des idées. Nous les soutenons toujours pleinement, car pour l'UNESCO, la jeunesse est la « clé » du développement et de la transformation de la société.

Cependant, les jeunes doivent également avoir une voix et être responsables de leurs choix. C'est pourquoi nous avons mis en place de nombreux programmes de formation, d'éducation et de sensibilisation aux problèmes sociaux pour la jeune génération.

Mais avant tout, l'UNESCO croit qu'à chaque étape, les jeunes doivent avoir l'opportunité de faire entendre leur voix et de choisir leur propre avenir.

* Quels sont vos espoirs pour la coopération future entre le Vietnam et l'UNESCO, en particulier face aux nombreux défis mondiaux comme la protection du patrimoine, le développement durable et la lutte contre le changement climatique ?

+ Directeur général adjoint de l'UNESCO : Aujourd'hui, nous sommes confrontés à de nombreux problèmes mondiaux et à d'innombrables nouveaux défis.

En particulier, l'intelligence artificielle, les nouvelles technologies, les réseaux sociaux - s'ils sont mal utilisés, ils peuvent avoir des conséquences énormes. C'est pourquoi la désinformation et les fausses nouvelles sont également un des « maux » de la société moderne.

Nous espérons que des pays dotés d'une infrastructure technologique avancée comme le Vietnam intégreront ces enjeux dans leurs politiques, en promouvant l'utilisation éthique de la technologie, sans permettre à celle-ci de créer des inégalités entre les personnes. Tout le monde doit avoir accès à la technologie de manière équitable.

De plus, lorsque l'information se répand sur les réseaux sociaux, si les jeunes ne sont pas suffisamment conscients de la manière de l'utiliser, cela peut avoir des conséquences imprévisibles. Nous espérons que le Vietnam sera l'un des pays pionniers pour sensibiliser les jeunes à l'information, ainsi qu'au changement climatique et à la protection de l'environnement.

Par ailleurs, j'apprécie les initiatives intéressantes du Vietnam en matière de développement durable et de réserves de biosphère. Nous sommes convaincus que la coopération entre l'UNESCO et le Vietnam se renforcera de plus en plus dans ces domaines.

* Nous vous remercions !

En reconnaissance des contributions de M. Firmin Edouard Matoko, directeur général adjoint de l'UNESCO pour les relations extérieures et les priorités Afrique, le Comité populaire de la ville de Hanoï lui a décerné le titre de Citoyen d'honneur.


Edouard Matoko a contribué à divers rôles pour la coopération complète entre le Vietnam et l'UNESCO, notamment en soutenant la reconnaissance de Hanoï en tant que ville pour la paix et ville créative.

Il a également apporté un grand soutien au dossier de conservation du patrimoine mondial de la Cité impériale de Thang Long depuis sa reconnaissance (en 2010).