C'était un matin de milieu de semaine, Vinnie Lauria conduisait son fils de 3 ans à moto, passant par les rues étroites et encombrées de Hô Chi Minh-Ville pour aller à l'école. En tant que co-fondateur de Golden Gate Ventures, cet homme d'affaires américain a déménagé à Hô Chi Minh-Ville après avoir travaillé à Singapour et à San Francisco pendant un certain temps.
« L'Asie du Sud-Est deviendra un moteur de croissance pour le monde au cours des 10 prochaines années, et le Vietnam en sera le centre », a-t-il déclaré au journal Bloomberg.
« Magnet » attire les capitaux étrangers
Selon de nombreux Occidentaux, le Vietnam n'est qu'un lieu de transformation des produits pour Nike. Cependant, au cours des dernières années, des fondateurs internationaux se sont installés au Vietnam pour lancer des startups dans divers domaines, de la santé à la finance.
Selon un rapport publié en juillet 2022 par KPMG International et HSBC Holdings, le nombre de startups au Vietnam a presque doublé depuis le début de la pandémie jusqu'à mi 2022. De grands investisseurs dans le monde comme Sequoia Capital, Warburg Pincus ou Alibaba Group Holding a versé des capitaux dans des startups potentielles de la terre en forme de S.
En 2021, le Vietnam a attiré un capital d'investissement record, s'élevant à 2,6 milliards de dollars via 233 entreprises, alors qu'un an plus tôt, ce chiffre n'était que de 700 millions de dollars et 140 entreprises. Les startups vietnamiennes sont également en concurrence féroce avec de nombreux concurrents d'Asie du Sud-Est dans la collecte de fonds, attirant 13% du capital-risque total dans la région en 2021, juste derrière l'Indonésie et Singapour.
Selon le plan, d'ici 2023, Hô Chi Minh-Ville deviendra un « magnet » pour attirer le capital technologique, et en même temps évoluer vers une économie numérique représentant 40% du PIB de la ville.
Au cours de ce voyage, de nombreux résultats ont commencé à apparaître. VNG, la première licorne du Vietnam devrait être répertoriée aux États-Unis dans les mois à venir. La startup Gimo a récemment réussi à appeler l’investissement de 5,1 millions de dollars et l'écosystème agricole Koina a également appelé avec succès 1 million de dollars en capital d'investissement.
Certains experts voient que Hô Chi Minh-Ville fait converger de nombreux facteurs pour devenir la prochaine Silicon Valley. C'est un système éducatif qui se concentre sur les matières mathématiques et scientifiques ; un grand nombre d'ingénieurs talentueux après plus de 10 ans d'externalisation ; Sans oublier que cette ville fait également partie du pays dont l'économie connaît la croissance la plus rapide d'Asie.
Il y a encore des bosses à venir
Dans le contexte actuel, de nombreux défis attendent encore le marché vietnamien des startups. Le financement serré du capital-risque à l'échelle mondiale, combiné aux difficultés de l'environnement immobilier national, fait que les startups en général sont confrontées à de nombreuses difficultés.
De plus, selon Bloomberg, la lourdeur des procédures et des réglementations complique encore la vie de nombreuses startups, telles que les politiques de visa pour les étrangers ou l'établissement de la propriété s'il s'agit d'une startup établie dans un autre pays. Sans oublier que les zones où les investisseurs étrangers sont autorisés à détenir plus de 49% sont également limitées.
Malgré cela, les investisseurs étrangers comme Vinnie Lauria n'ont pas reculé. Son fonds Golden Gate Ventures a versé des capitaux au Vietnam depuis 2014 et l'année dernière, ils ont ouvert des bureaux à Hô Chi Minh-Ville et à Hanoi. Les investisseurs américains estiment que le marché vietnamien a encore beaucoup de potentiel, alors que les dépenses en ligne des Vietnamiens peuvent augmenter de 5 fois au cours des 6 prochaines années.
Le docteur Nguyên An Nguyên, fondateur de Trusting Social, une startup Fintech spécialisée dans la notation de crédit des utilisateurs, a déclaré que de nombreuses startups font bon usage de la vague de Vietnamiens rentrant chez eux depuis l'étranger. M. Nguyen lui-même est également retourné au Vietnam après avoir obtenu un doctorat en économie aux États-Unis. Il a révélé qu'environ les deux tiers du personnel de Trusting Social ont au moins une maîtrise obtenue à l'étranger.
Semblable à Nguyên An Nguyên, Binh Trân, cofondateur du fonds d'investissement Ascend Vietnam Ventures, a quitté les États-Unis pour retourner au Vietnam en 2020. Il a rappelé : « Le Vietnam est maintenant bien au-delà de ce que les étrangers peuvent imaginer. C'est un marché très ouvert et la langue n'est pas un gros obstacle… Vous verrez beaucoup de jeunes talents se préparer à rejoindre votre startup ».