Le professeur, Dr Dang Luong Mô appelle à la création d’une « Banque des talents vietnamiens d’outre-mer »

Avec une diaspora de plus de 5,3 millions de Vietnamiens vivant dans 130 pays, les Vietnamiens d’outre-mer ne sont pas seulement des ponts culturels, mais aussi une précieuse ressource intellectuelle pour accélérer le développement économique, scientifique et technologique du Vietnam.
Le professeur Dang Luong Mo a proposé des idées pour attirer les talents de la communauté vietnamienne à l'étranger. Photo : BPL.
Le professeur Dang Luong Mo a proposé des idées pour attirer les talents de la communauté vietnamienne à l'étranger. Photo : BPL.

Lors de la Conférence des intellectuels 2024, tenue le 22 décembre à Hô Chi Minh-Ville, le Professeur Dang Luong Mo – professeur émérite de l’Université Hosei (Japon) et conseiller de l’Université nationale de Hô Chi Minh-Ville – a proposé une initiative audacieuse : la création de la « Banque des talents vietnamiens d’outre-mer (BOVITA)». Cette plateforme vise à connecter les experts vietnamiens vivant à l’étranger aux besoins de développement du pays.

Valoriser le potentiel intellectuel mondial de la diaspora vietnamienne

Le professeur Dang Luong Mô a souligné que bien que la diaspora vietnamienne dispose d’un potentiel énorme, notamment dans les domaines de la science, de la technologie et de l’industrie, ses contributions restent encore largement sous-exploitées. Le Vietnam doit redoubler d’efforts pour attirer des ressources humaines de haute qualité provenant des Vietnamiens d’outre-mer afin de contribuer au processus d’industrialisation et de modernisation du pays.

L’initiative de la « Banque des talents vietnamiens d’outre-mer » est envisagée comme une plateforme de connexion. Les agences et entreprises nationales pourraient enregistrer leurs besoins en ressources humaines, et l’organisation mobilisera des experts appropriés au sein de la communauté vietnamienne à l’étranger. Cela permettra non seulement de répondre aux besoins à court terme, mais aussi de construire des relations durables avec les experts vietnamiens à travers le monde.

« Nous avons besoin d’une organisation à l’échelle nationale, voire mondiale, pour réunir tous les talents vietnamiens d’outre-mer, afin de mobiliser efficacement cette ressource précieuse pour le développement du pays », a déclaré le professeur Dang Luong Mô.

Ce n’est pas la première fois que le professeur Dang Luong Mo propose des initiatives pour connecter la diaspora vietnamienne. En 2005, il a cofondé le Club des sciences et technologies des Vietnamiens d’outre-mer, réunissant de nombreux experts vietnamiens à travers le monde pour collaborer avec les institutions nationales. Parmi ses succès les plus remarquables figure la création du Centre de recherche et de formation en conception de circuits intégrés (ICDREC), affilié à l’Université nationale de Hô Chi Minh-Ville.

Sous la direction de l’ICDREC, le Vietnam a conçu avec succès ses premiers microprocesseurs, affirmant ainsi sa position sur la carte mondiale de la technologie des circuits intégrés. Ces réalisations ont également jeté les bases pour le lancement du programme de développement de la technologie des semi-conducteurs à Hô Chi Minh-Ville dans les années suivantes.

Cependant, le professeur Dang Luong Mô estime que ces réalisations ne sont pas encore à la hauteur du potentiel et du statut de Hô Chi Minh-Ville, le principal centre économique, scientifique et technologique du pays.

Attirer les talents : Une stratégie en quatre étapes

Le Professeur Dang Luong Mô a proposé quatre principes clés pour que le Vietnam puisse attirer et retenir les talents vietnamiens d’outre-mer :

Identifier clairement les besoins : Le Vietnam doit répondre à la question : « Avons-nous vraiment besoin de leur aide et quels types de talents recherchons-nous ? »

Créer un environnement propice : S’assurer que les experts reçoivent des missions à la hauteur de leurs compétences et une reconnaissance équitable de leurs contributions.

Offrir une rémunération appropriée : Ce que les talents recherchent, ce n’est pas uniquement une rémunération matérielle, mais avant tout le respect, l’équité et des opportunités de développement.

Faire preuve de tolérance : « Les talents ont parfois des particularités. Tant que celles-ci n’affectent ni leur personnalité ni leur travail, nous devons faire preuve de tolérance afin de ne pas perdre des talents précieux », a-t-il ajouté.

Un pont pour une coopération mutuellement bénéfique

Selon le professeur Dang Luong Mô, la coopération entre le Vietnam et les Vietnamiens d’outre-mer doit se baser sur le principe du bénéfice mutuel. Les entreprises – principales bénéficiaires – doivent jouer un rôle actif dans la recherche et l’utilisation des talents de la diaspora, tandis que l’État doit soutenir par le biais de mécanismes et de politiques appropriés.

« La Banque des talents vietnamiens d’outre-mer n’est pas seulement une solution pour connecter des ressources intellectuelles, mais également une étape essentielle pour que le Vietnam mobilise efficacement ses talents globaux et accélère son développement », a affirmé le professeur Dang Luong Mô.