Le Tau Sai est l’un des rituels les plus sacrés de la communauté Dao Tien.

Le rituel du Tau Sai : un marqueur d’identité et de cohésion pour la communauté Dao Tien à Cao Bang

Lorsque résonnent les tambours et les flûtes au cœur de la forêt du Nord-Est, les habitants du village Hoa Tham, district de Nguyen Binh, se rassemblent pour célébrer l’un des rituels les plus sacrés de la communauté Dao Tien : le Tau Sai. Bien plus qu’un simple rite initiatique, cette cérémonie marque un passage vers la maturité spirituelle et symbolise la solidarité communautaire ainsi que la résilience d’une tradition face aux bouleversements du monde moderne.

Dans le riche système rituel des Dao, la cérémonie de « cap sac » (initiation spirituelle) est souvent considérée comme une naissance symbolique, par laquelle un homme accède à un nouveau statut reconnu par le monde des ancêtres et par sa communauté.

Le Tau Sai – ou rituel des douze lampes – constitue une forme avancée de ce rite, réservée à ceux qui, par leur conduite, leur savoir et leur dévouement, sont jugés dignes d’assumer des fonctions chamaniques et spirituelles. Ce n’est qu’avec le consensus du clan et la reconnaissance de ses pairs que ce rituel peut être organisé.

Pour être éligible, l’initié doit répondre à des critères rigoureux : être en paix avec lui-même, avoir une famille épanouie, ne pas être en période de deuil, jouir d’une réputation irréprochable et avoir démontré un engagement profond envers sa communauté.

Le Tau Sai – ou rituel des douze lampes – constitue une forme avancée de la cérémonie de « cap sac » des Dao Tien.

Le Tau Sai – ou rituel des douze lampes – constitue une forme avancée de la cérémonie de « cap sac » des Dao Tien.

Le Tau Sai est ainsi une consécration personnelle, mais aussi un acte social, un pont entre l’individu et le collectif, entre la tradition et la responsabilité de transmission.

La préparation du rituel est méticuleuse. Le cœur de la cérémonie repose sur un collège de maîtres chamans, au minimum quatorze, dont cinq principaux et neuf assistants issus d’autres clans. Leur sélection se fonde sur leur sagesse, leur expérience et leur légitimité reconnue. Pendant plusieurs jours, ils dirigent les nombreuses étapes du rituel : invocation des ancêtres, offrandes, danses rituelles, et chants liturgiques.

Le cœur de la cérémonie repose sur un collège de maîtres chamans, au minimum quatorze, dont cinq principaux et neuf assistants issus d’autres clans.

Le cœur de la cérémonie repose sur un collège de maîtres chamans, au minimum quatorze, dont cinq principaux et neuf assistants issus d’autres clans.

Chaque geste, chaque parole récitée est porteuse d’un savoir ancestral, transmis par l’oralité et les pratiques rituelles, qui constitue l’essence même de l’identité culturelle des Dao Tien.

Dans un contexte où la modernité bouscule les repères traditionnels, la communauté Dao Tien de Hoa Tham parvient à adapter la forme tout en conservant le fond : certaines étapes sont simplifiées, la durée raccourcie, mais la dimension sacrée du Tau Sai reste intacte.

Dans le paysage culturel des ethnies minoritaires du Vietnam, le Tau Sai est une perle rare.

Dans le paysage culturel des ethnies minoritaires du Vietnam, le Tau Sai est une perle rare.

Autrefois strictement réservé au cercle clanique, le rituel s’ouvre désormais aux visiteurs, chercheurs et curieux. Cette ouverture maîtrisée permet une transmission vivante, sans altérer l’architecture spirituelle du rite.

Le Tau Sai devient ainsi un vecteur de valorisation du patrimoine culturel Dao, un espace de transmission intergénérationnelle des valeurs, croyances et pratiques de cette communauté des montagnes du Vietnam.

L’homme ayant reçu les douze lampes acquiert la légitimité pour conduire les grandes cérémonies du clan. Il devient aussi le gardien et le passeur de la mémoire collective, chargé d’enseigner les savoirs spirituels, les chants, les gestes et la langue des ancêtres aux générations futures.

L’homme ayant reçu les douze lampes acquiert la légitimité pour conduire les grandes cérémonies du clan.

L’homme ayant reçu les douze lampes acquiert la légitimité pour conduire les grandes cérémonies du clan.

Dans le paysage culturel des ethnies minoritaires du Vietnam, le Tau Sai est une perle rare. Il n’a ni l’éclat tapageur des festivals modernes ni l’ambition spectaculaire des événements folklorisés. Sa force réside dans la profondeur d’un savoir-vivre spirituel enraciné, dans le lien intime entre l’humain, la nature, les ancêtres et le monde invisible.

La persistance du Tau Sai prouve que les traditions ne sont vivantes que si les communautés elles-mêmes y trouvent un sens. Cette cérémonie n’est pas un vestige figé, mais un ressort intérieur du développement durable, un socle pour relier culture, éducation, tourisme et citoyenneté.

Dans les hauteurs frontalières du nord, le Tau Sai brille comme une flamme culturelle inextinguible.

Dans les hauteurs frontalières du nord, le Tau Sai brille comme une flamme culturelle inextinguible.

Dans les hauteurs frontalières du nord, le Tau Sai brille comme une flamme culturelle inextinguible, nourrissant l’unité du groupe, ravivant la fierté des origines et consolidant le socle spirituel indispensable à toute trajectoire de progrès enraciné dans l’humain.

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