Mettre en valeur la portée scientifique et culturelle du site des pieux de Bach Dang

Les pieux de la bataille de Bach Dang constituent des éléments essentiels du système de vestiges de la victoire de Bach Dang. Leur conservation doit être envisagée dans une approche intégrale, spatiale, stratigraphique et historique, afin de valoriser pleinement la portée scientifique et culturelle de ce patrimoine exceptionnel.

Un coin du site de pieux de Yen Giang, actuellement submergé pour sa conservation et son exposition. (Photo d'archives)
Un coin du site de pieux de Yen Giang, actuellement submergé pour sa conservation et son exposition. (Photo d'archives)

La victoire de Bach Dang en 1288 représente un jalon éclatant dans l’histoire de la résistance nationale contre les envahisseurs étrangers. Elle est indissociablement liée à l’art militaire exceptionnel du héros national Hung Dao Dai Vuong Tran Quoc Tuan.

Les trois sites archéologiques de pieux, Yen Giang, Dong Van Muoi et Dong Ma Ngua, appartenant au site historique de la victoire de Bach Dang, offrent des données précieuses sur l’ampleur et la structure de la campagne. Ils reflètent une large zone de l’ancien Quang Yen, s’étendant le long des rivières Chanh, Rut, Kenh et Bach Dang.

Les premiers pieux ont été découverts en 1953, lors de travaux de terrassement pour la construction de digues. Nombre d’entre eux furent alors réutilisés comme poutres de maison ou supports agricoles, tandis que d’autres furent récupérés par des musées.

Le site a été classé vestige national spécial en 2012. Les analyses au carbone 14 ont confirmé une datation centrée sur le XIIIᵉ siècle.

Parmi les trois sites, Yen Giang est le seul à présenter un bassin de pieux à ciel ouvert d’environ 120 m². Les deux autres ont été recouverts après fouilles pour garantir leur conservation. Tous ont été minutieusement documentés.

Depuis 2005, de nombreuses études ont été menées dans les zones de Phong Coc et Quang Yen. Grâce à des équipements avancés (GPS, ultrasons, magnétomètres, forages), les chercheurs ont reconstitué la topographie ancienne, contribuant à élucider les tactiques militaires de Tran Hung Dao.

Le Dr Nguyen Van Viet, directeur du Centre de préhistoire de l’Asie du Sud-Est, explique que la longévité des pieux tient à l’environnement sédimentaire anoxique des mangroves. Leur conservation requiert un protocole strict : désalinisation en milieu neutre, immersion dans du polyéthylène glycol (PEG) pour stabiliser la structure du bois, puis séchage lent. Les pieux laissés in situ doivent être protégés par des périmètres réservés.

Selon Ngo Dinh Dung, vice-président du Comité populaire du quartier de Phong Coc, il est essentiel d’allouer des ressources adéquates en personnel et en financement pour les recherches, les fouilles et la mise en valeur du site.

Outre le soutien d’experts internationaux, la province de Quang Ninh doit accélérer ses investissements pour intégrer ces trois sites de pieux dans le complexe de Yen Tu – Vinh Nghiem – Con Son – Kiep Bac, en vue d’une candidature au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Pham Chien Thang, chef adjoint du Comité de gestion des vestiges de Quang Ninh, précise qu’un projet de réaménagement est à l’étude : il vise à relier le site de Yen Giang au paysage fluvial, à travers des ouvrages tels que des passerelles et des tranchées d’observation partiellement immergées, afin d’offrir aux visiteurs une meilleure compréhension de la structure géologique et du système défensif historique.

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