Un engagement commun pour le développement
Lors de la cérémonie de clôture du programme DANAFF Talents, inscrit dans le cadre du DANAFF III, l’ambassadeur de France au Vietnam, Olivier Brochet, représentant le Fonds Cinéma du Monde, a remis le Prix du projet Arthouse, d’une valeur de 8 000 euros, au film Ghost of the Currents, porté par le réalisateur thaïlandais Itt Patiparn Boontarig et son coréalisateur Kalil Pitsuwan.
Ce prix est financé par le Fonds Cinéma du Monde, une initiative conjointe du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) et de l’Institut français, qui vise à soutenir les cinématographies indépendantes à travers le monde.
La présence de la France au DANAFF ne se limite pas à un prix, mais s'inscrit également dans une série d'activités concrètes : soutien technique, échanges professionnels, mise en réseau, avec pour objectif de renforcer les liens croissants entre les cinémas des deux pays.
L’accent mis sur l’investissement dans la jeune génération créative, scénaristes comme réalisateurs, traduit une vision à long terme, fondant les bases d’une relève capable de faire rayonner le cinéma vietnamien dans le monde.
Dans une interview accordée au journal Le monde et le Vietnam, l'ambassadeur Olivier Brochet a déclaré : « La France s'engage à accompagner le Vietnam pour contribuer au développement du cinéma, à la création cinématographique et à toute son industrie. »
Le programme Cinéma du Monde s’inscrit dans la stratégie culturelle internationale de la France, fondée sur la coopération avec les pays qui partagent les valeurs de liberté créative et de protection de l’identité culturelle. Pour M. Brochet, le cinéma est une industrie mondiale qui ne devrait pas être dictée uniquement par des logiques économiques ou commerciales.
Dans cet esprit, la France reste fidèle à la Convention de l’UNESCO de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, un engagement que partage également le Vietnam.
« Nos deux pays œuvrent ensemble pour une création libre, identitaire et capable de franchir les frontières », a-t-il souligné.
De grands espoirs pour le cinéma vietnamien
Interrogé sur la qualité des projets présentés par les jeunes réalisateurs lors du DANAFF III, M. Brochet s’est dit impressionné par l’ampleur et le professionnalisme de la troisième édition du Festival. En plus de la collaboration avec les organisateurs, la France s’emploie activement à faciliter l’accès des jeunes cinéastes vietnamiens aux scènes internationales.
« Nous avons des dispositifs permettant aux jeunes talents vietnamiens de venir en France, notamment pour participer au Festival de Cannes ou, pour les réalisateurs d’animation, au Festival d’Annecy », a-t-il expliqué.
« Cette année, nous nous réjouissons de la présence d’un stand vietnamien à la fois à Cannes et à Annecy. C’est une étape essentielle dans notre coopération, et nous continuerons à encourager le Vietnam dans cette voie. »
S’agissant de la qualité des films, même s’il n’a pu assister à toutes les projections, le diplomate français a relevé le dynamisme de la création vietnamienne et l’engouement du public national pour les productions locales. Il a cité en exemple le film « Tunnels : Soleil dans l’obscurité » (Underground Tunnel), réalisé par Bui Thac Chuyen, bien que hors compétition, qu’il a trouvé remarquable : « Si tous les films vietnamiens atteignaient ce niveau de qualité, l’avenir du cinéma vietnamien serait extrêmement prometteur. »
Il a également dit avoir bon espoir qu’avec sa richesse culturelle et historique, et la présence de nombreux jeunes talents, le Vietnam est pleinement capable de développer un cinéma reconnu au plus haut niveau international.
La coopération culturelle dans le cadre du partenariat stratégique intégral
Évoquant le rôle du DANAFF, l’ambassadeur Brochet a souligné : « Pour affirmer sa place sur la scène internationale, le Vietnam ne doit pas seulement produire de bons films, mais aussi savoir accueillir le monde, en particulier le monde du cinéma. »
Il a salué la progression rapide et professionnelle du festival de Da Nang, qu’il juge « à la fois unique et captivant, avec une qualité d’organisation en constante amélioration ».
« Je suis convaincu que le niveau du festival continuera de s’élever. Même cette année, la qualité était déjà très impressionnante. Je souhaite que de plus en plus de réalisateurs viennent y présenter leurs œuvres dans le cadre d’un événement aussi remarquable », a-t-il déclaré.
Pour lui, l’évolution du DANAFF témoigne des efforts du Vietnam pour bâtir des infrastructures culturelles ouvertes, capables de dialoguer en profondeur avec la région et le monde. C'est également l'occasion pour les œuvres vietnamiennes d'aborder le marché international de manière plus systématique et professionnelle.
Le 7e art au cœur du dialogue culturel
Au-delà du cinéma, l’Ambassade de France au Vietnam développe de nombreux autres projets culturels. Parmi les événements à venir figure Photo Hanoi, biennale de photographie prévue pour novembre 2025, fruit de la coopération bilatérale et conçue pour faire de Hanoi un pôle majeur de la photographie en Asie et dans le monde.
« Nous sommes ravis de partager notre expertise dans ce domaine », a confié l’ambassadeur.
Selon lui, les relations franco-vietnamiennes traversent actuellement une phase florissante, comme en témoignent les récentes visites de haut niveau : visite officielle du Secrétaire général du Parti communiste du Vietnam et président de la République To Lam en France (octobre 2024), visite d’État au Vietnam du président français Emmanuel Macron et de son épouse (mai 2025), visite officielle du Premier ministre vietnamien Pham Minh Chinh et de son épouse à Nice et à Paris (juin 2025).
« Ces visites reflètent un partenariat profond, fondé sur la confiance et tourné vers l’avenir. Nos deux pays entendent renforcer leur coopération dans tous les domaines, non seulement pour préserver leur souveraineté, mais aussi pour contribuer ensemble aux équilibres stratégiques mondiaux », a-t-il souligné.
L’élévation des relations au niveau de Partenariat stratégique intégral ouvre de nouvelles perspectives de coopération dans les domaines politique, économique, de défense, mais aussi dans les échanges culturels, en particulier dans le secteur cinématographique.
Dans ce contexte, le DANAFF s’impose progressivement comme un canal de connexion entre artistes, cinéastes et institutions culturelles des deux pays.
Les projets concrets, soutien aux jeunes réalisateurs, accompagnement des initiatives de formation, valorisation internationale du cinéma vietnamien, illustrent le rôle de plus en plus central du cinéma dans les relations culturelles bilatérales.
Plus qu’un art, le cinéma est désormais perçu par les deux pays comme un langage de dialogue et un outil durable au service de la coopération culturelle.
