Ce modèle émergent permet non seulement de préserver le patrimoine culturel de l’ethnie Co Tu, mais aussi d’améliorer les conditions de vie des habitants.
À Ta Lang, un village de la commune de Bha Lêê, district de Tay Giang, situé le long de la légendaire route Hô Chi Minh, les visiteurs sont invités à partager le quotidien des habitants : cueillette de légumes et de pousses de bambou dans la forêt, pêche en rivière, préparation de plats traditionnels, et découverte des danses et chants folkloriques sous le toit emblématique de la maison communale Gươl.
Un modèle porteur d'espoir
« Avant, nous vivions uniquement de l’agriculture sur brûlis, et la pauvreté faisait partie de notre quotidien », raconte A Lang Mit, un habitant du village. En 2018, sa famille a reçu une aide publique de 40 millions de dongs pour transformer leur maison en homestay.
Aujourd’hui, ils accueillent régulièrement des touristes, proposent des repas traditionnels et des nuitées à 100 000 dongs par personne. « Grâce au tourisme, la vie est meilleure et plus stable », confie-t-il.
Depuis la mise en service officielle du tourisme communautaire en 2019, le village de Ta Lang a bénéficié du soutien de plusieurs organisations pour structurer son offre touristique. Les habitants ont été formés aux normes d’hygiène alimentaire, à l’accueil des visiteurs et à la mise en valeur de leur patrimoine : tissage de brocart, vannerie, musique, chants traditionnels et spectacles culturels.
Les visiteurs peuvent également explorer les forêts anciennes de Pơ Mu (Fokienia) ou de rhododendrons, encore préservées dans leur état naturel.
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Des touristes étrangers découvrent le village touristique communautaire du district de Dong Giang. Photo : VOV. |
Selon Mac Nhu Phuong, président par intérim du Comité populaire de Tay Giang, les autorités locales ont investi dans des infrastructures écotouristiques, notamment les sites de Dinh Que et Loc Troi.
Ces initiatives, encore à leurs débuts, montrent un potentiel certain de développement économique et de réduction de la pauvreté.
« Nous avons mis en place des formations pour sensibiliser les habitants à l’accueil touristique. Cela contribue non seulement à améliorer leurs revenus, mais aussi à changer les mentalités », souligne-t-il.
Dans la commune de Ta Lu, district de Dong Giang, le village touristique communautaire DhRoong compte 35 foyers engagés dans l’accueil touristique.
Parmi eux, Briu Thi Hanh, membre de l’atelier de tissage, observe une nette amélioration de ses revenus.
Autrefois destiné à l’usage domestique, le brocart tissé à la main est désormais vendu comme souvenir : une jupe courte se vend 500 000 dongs, une étoffe double 1,2 million, sans compter les sacs, étuis pour téléphones ou trousses.
Une stratégie provinciale cohérente
À ce jour, plusieurs dizaines de villages de montagne dans la province de Quảng Nam ont lancé des projets de tourisme communautaire, écologique ou artisanal.
Pour soutenir cette dynamique, la province met en œuvre des politiques d’incitation, en favorisant la collaboration avec les agences de voyage, les guides touristiques et en renforçant la promotion sur les réseaux sociaux.
Le vice-président du comité populaire provincial, Ho Quang Buu, insiste sur la stratégie de développement touristique globale : « Nous encourageons les projets de tourisme communautaire et rural, en les intégrant avec les circuits culturels de Hoi An, My Son et la côte. Cette synergie apporte une réelle valeur ajoutée pour les habitants des zones montagneuses ».