Quang Binh (ajourd’hui Quang Tri), au Centre du Vietnam, est réputée non seulement pour ses grottes majestueuses et ses plages de sable blanc, mais aussi pour ses nombreux ruisseaux sauvages à l’eau cristalline et rafraîchissante, ainsi que ses cascades impressionnantes sous le soleil estival. Ces sites préservés retiennent les visiteurs venus en quête de fraîcheur.
Des havres de nature préservée
Perchée dans la forêt primaire, la cascade Mo, entre les communes de Hoa Hop et désormais Kim Dien, séduit par sa beauté intacte – une harmonie parfaite entre eau, roches et forêt. En amont, sa chute principale forme un bassin naturel d’environ 500 m², semblable à une piscine sauvage pour les visiteurs et habitants. Selon la légende, la cascade abrite un mystère lié au roi patriote Ham Nghi.
Plus au sud, le long de la route Ho Chi Minh ouest, sous la canopée de la commune de Truong Son, foisonnent ruisseaux et grottes propices à l’écotourisme. À noter : les ruisseaux de Cha Rao et Cha Cung, ainsi que les cavités de la rivière Long Dai en amont.
Cha Rao borde le chemin menant au village de Cay Ca, tandis que pour atteindre le bassin et la cascade de Cha Cung, il faut marcher quelques centaines de mètres le long du ruisseau, à l’ombre des arbres.
À Cha Cung, l’eau s’écoule en cascades écumantes, dévalant des gradins de pierres avant de former des bassins paisibles. Les visiteurs profitent de l’air pur, contemplent les rochers couverts de mousse sous l’eau cristalline, se baignent ou glissent sur les plates-formes rocheuses naturelles.

Non loin de là, les sites du Duong Cam à l’ouest-sud de l’ancienne Quang Binh (aujourd’hui Quang Tri), et le ruisseau Nuoc Lanh attirent un public jeune avide de sensations et d’évasion.
Ces cours d’eau et chutes, nichés au cœur de la forêt de Truong Son, offrent un spectacle naturel rafraîchissant : promenades, baignades, franchissement de cascades, randonnées, camping… l’occasion de goûter la quiétude et la beauté brute d’une nature préservée.
Réveil d’un potentiel touristique
À l’été 2025, alors que les circuits classiques (grottes, bord de mer) restent très prisés, de plus en plus de touristes se tournent vers ces ruisseaux idylliques. Durant les canicules, l’achalandage s’intensifie au point que l’accueil peine parfois à suivre.
Outre la détente, ces sites sont parfaits pour les activités de plein air : SUP, kayak, baignade, pêche ou jeux aquatiques y sont possibles. Les randonnées dans la forêt primaire, guidées par des ethnies locales, invitent à découvrir des lieux mystérieux encore inexplorés.

Mais ces sites demeurent largement inexploités : infrastructures rudimentaires, absence de produits touristiques spécifiques, manque de connectivité avec les attractions régionales. Le vice‑directeur du tourisme de Quang Tri, Dang Dong Ha, spécifie que les zones protégées posent des contraintes réglementaires pour les investissements touristiques. De plus, en zone frontalière, l’accès des touristes internationaux exige de multiples autorisations.
Des entreprises ont entamé des projets pilotes : navettes, restauration locale, hébergement chez l’habitant, avec des résultats prometteurs, mais des ajustements restent nécessaires.
Les ruisseaux du Centre demeurent splendides et mystérieux en été, mais en saison des pluies, le danger est réel : les crues emportent ponts et passerelles. L’exemple du ruisseau Lạnh le prouve : un ponton en bois respectueux de l’environnement a été détruit en octobre 2024. L’investisseur, Dang Dai Ngon, a perdu des dizaines de milliards de dongs en quelques heures. Chaque année, les crues endommagent presque toutes les installations — après chaque saison, les tour-opérateurs réparent quais, passerelles et équipements.

Pour un tourisme écologique durable, les experts recommandent de recenser, classer et prioriser les ruisseaux et cascades selon leur beauté et accessibilité, d’investir avec des matériaux éco-responsables sans altérer le paysage, et de développer des circuits intégrés mêlant écotourisme et sensibilisation à l’environnement.
Selon Tran Xuan Cuong, directeur de Netin Tourisme, la clé réside dans la formation et l’emploi des populations locales comme guides, porteurs, dans l’hébergement et la gastronomie.
La création de circuits fermés combinant rivières, cascades, grottes et villages bru‑Van Kieu, enrichis de technologies (promotion digitale, géolocalisation, réseaux sociaux), rendrait ces espaces attractifs pour un public jeune, tout en valorisant l’identité de la région.
Malgré les défis, ces sites offrent aux jeunes visiteurs en quête de tranquillité, d’immersion naturelle et de défis, une destination estivale inoubliable.