Le "tuông" inclut danses, chants, récits et musiques de style classique. Cet art, autrefois réservé à la cour royale, exalte des héros nationaux. Son interprétation est érudite. Chants, paroles et gestes sont extrêmement codifiés.
Son originalité est reconnue par les Vietnamiens comme étrangers. Les tenues chatoyantes, brodées de motifs multicolores, font le bonheur des spectateurs, surtout des photographes. Les maquillages sont compliqués et symboliques. Les couleurs des visages varient selon les personnages: rouge pour les héros, blanc pour les malfrats, noir pour les personnes simples. Les comédiens sont non seulement des chanteurs mais aussi des peintres capables de se maquiller eux-mêmes.
La danse est aussi un élément important. Les chorégraphies sont tirées de la danse folkloriques et des arts martiaux traditionnels. Maquillages, tenues et danses doivent refléter les caractères et les sentiments des personnages.
Malgré la richesse artistique du tuông, le public le délaisse peu à peu, le considérant comme trop conventionnel. Face à la pléthore d’autres genres artistiques plus contemporains, le théâtre classique n’attire plus les foules. De plus, les jeunes artistes ont dû mal à satisfaire à ses exigences élevées. Le risque de perte de ce patrimoine est réel. Pour le conserver, selon les spécialistes, cet art devrait entrer dans les programmes scolaires, et les représentations devraient être soutenues et encouragées.