La relation bilatérale, l'une des plus anciennes de l'histoire diplomatique des deux pays, a été établie le 19 juin 1975, peu après la réunification du Vietnam.
Depuis la Déclaration commune de coopération de 2005, leurs relations ont été renforcées : un partenariat global (2009), un partenariat stratégique (2020) et un partenariat stratégique global (février 2025). Il s'agit non seulement d'une étape diplomatique importante, mais aussi du reflet d'une confiance stratégique et d'un engagement politique croissants, alors que les deux pays entrent dans une nouvelle phase de collaboration.
Intérêts communs – Force motrice
Les experts ont souligné que la forte convergence des intérêts constituait le fondement de l'évolution des relations entre le Vietnam et la Nouvelle-Zélande.
Le professeur Roberto Rabel, de l'Université Victoria de Wellington, a souligné les complémentarités économiques et les valeurs communes en matière de politique, de sécurité, de culture et de relations interpersonnelles. Cette synergie a permis d'élargir la coopération, du niveau bilatéral aux niveaux régional et mondial.
Les liens économiques demeurent au cœur des relations bilatérales. Le Vietnam, fort de sa croissance économique rapide et de son intégration mondiale croissante, complète les atouts de la Nouvelle-Zélande en matière d'agriculture de haute technologie, d'énergies renouvelables et de gouvernance durable. Les deux pays sont signataires de l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP) et du Partenariat économique régional global (RCEP), réaffirmant ainsi leur engagement commun en faveur d'un commerce libre, équitable et fondé sur des règles. Ces complémentarités offrent d'importantes opportunités de renforcement des liens commerciaux et d'investissement.

Sur le plan diplomatique, les valeurs communes renforcent les relations. Suzannah Jessep, directrice générale de la Fondation Asie-Nouvelle-Zélande, a souligné l'adhésion des deux pays au droit international, à la paix régionale et au commerce fondé sur des règles. Cet alignement renforce la confiance stratégique et soutient les efforts coordonnés au sein des forums multilatéraux.
Le professeur Damon Salesa, de l'Université de technologie d'Auckland, a vu dans le Partenariat stratégique global un signe de renforcement de la confiance, de l'harmonisation et de la coopération. Il fournit également un cadre formel pour des initiatives conjointes dans les domaines du commerce, de la sécurité, de l'éducation et des échanges interpersonnels.
La collaboration à l'ère du numérique et du développement durable est un domaine particulièrement prometteur. Le Vietnam possède l'une des économies numériques à la croissance la plus rapide d'Asie-Pacifique, avec une croissance annuelle de près de 20 %. La Nouvelle-Zélande, quant à elle, possède des atouts en matière d'IA éthique, d'inclusion numérique, d'énergies renouvelables et d'agriculture de haute technologie.
Selon Damon Salesa, l'intégration du dynamisme numérique du Vietnam à l'expertise néo-zélandaise en matière de développement durable pourrait générer une valeur mutuelle substantielle. Les domaines prioritaires comprennent la transformation numérique, les efforts en faveur de l'économie verte, les énergies propres et l'innovation agricole, tous alignés sur les stratégies de développement des deux pays.
Un potentiel de coopération inexploité
Les experts s'accordent à dire que le partenariat entre le Vietnam et la Nouvelle-Zélande recèle un vaste potentiel inexploité. Roberto Rabel a souligné la nécessité d'identifier les secteurs à fort impact et de lancer des projets collaboratifs entre les gouvernements, les entreprises et la société civile. Les secteurs clés comprennent l'éducation, l'innovation agricole et la bonne gouvernance.
Suzannah Jessep a ajouté que la prochaine phase sera propulsée par la dynamique économique du Vietnam et le pivot stratégique de la Nouvelle-Zélande vers l'Asie, renforçant ainsi les liens bilatéraux et contribuant à la stabilité régionale.
L'éducation est considérée comme une pierre angulaire des relations bilatérales. Damon Salesa a souligné que la collaboration dans le domaine de l'éducation permet non seulement de développer le capital humain, mais aussi de renforcer la compréhension mutuelle, essentielle à un partenariat résilient et durable. Elle forme une nouvelle génération de dirigeants dotés d'une vision mondiale et d'une sensibilité culturelle.
Pourtant, le contexte mondial actuel est de plus en plus complexe, marqué par la concurrence stratégique, les tensions régionales, le changement climatique et les menaces sécuritaires non traditionnelles. Jim Rolfe, de l'Université Victoria, a affirmé que le partenariat doit évoluer en conséquence – par une collaboration économique approfondie, une diplomatie multilatérale renforcée et des capacités de défense renforcées – afin de soutenir un Indo-Pacifique stable et équilibré.
Fort de cinq décennies de collaboration, d'intérêts communs et d'une forte volonté politique, le Partenariat stratégique global Vietnam-Nouvelle-Zélande est bien placé pour s'approfondir davantage. Son succès reposera sur le développement d'une vision commune, l'investissement dans le capital humain, la promotion de l'innovation et le renforcement des liens internationaux.
Des secteurs émergents tels que le changement climatique, la sécurité alimentaire, l'équité numérique, le tourisme et la recherche scientifique offrent de nouvelles perspectives de coopération. Un partenariat ciblé et tourné vers l'avenir apportera des avantages tangibles aux populations des deux pays, tout en favorisant la paix, la stabilité et le développement durable dans la région.