« Au début, je ne connaissais presque rien du Vietnam ni du vietnamien. Je savais seulement que c’était un pays d’Asie du Sud-Est, mais j’ignorais même que le vietnamien utilisait l’alphabet latin.
Après le lycée en R. de Corée, je me suis inscrit à l’Université des langues étrangères de Corée.
Mes deux parents sont enseignants, et c’est mon père qui m’a suggéré de choisir la filière vietnamienne, estimant qu’elle offrait de bonnes perspectives d’emploi ».
Cependant, l’apprentissage du vietnamien a été très difficile au début. En 2012, je suis venu étudier à Hanoï pendant un an, et peu à peu, j’ai réellement approfondi ma compréhension de la culture et du peuple vietnamiens.
Avant cela, mes connaissances étaient purement théoriques, tirées des livres.
L’expérience sur le terrain m’a apporté des bases solides pour mon travail actuel.
La langue vietnamienne procure un sentiment à la fois d’étrangeté et de familiarité.
Sous l’influence du confucianisme, les Vietnamiens et les Coréens partagent de nombreuses similitudes dans les comportements et la vie quotidienne. Toutefois, le vietnamien possède un système tonal complexe et une façon très particulière d’exprimer les émotions, ce qui demande du temps pour bien le maîtriser.
Après avoir obtenu une licence en vietnamien puis un master en linguistique à l’Université des langues étrangères de Corée, j’ai poursuivi mon parcours académique au Vietnam parallèlement à mes fonctions dans l’entreprise.
- Les connaissances acquises en langue et culture vietnamiennes vous sont-elles utiles dans votre travail actuel ?
En tant que spécialiste de la langue vietnamienne travaillant dans une entreprise coréenne, ayant enseigné le vietnamien à des employés envoyés par Samsung,
Lotte, CJ, ou encore participé à des missions d’interprétation pour le gouvernement vietnamien et les collectivités locales, je peux affirmer que les débouchés professionnels dans le secteur de la langue et de la culture vietnamiennes sont nombreux.

De nombreuses entreprises coréennes opérant au Vietnam, comme Samsung, LG, ou encore Shinhan Bank, ont besoin de spécialistes maîtrisant à la fois le coréen et le vietnamien.
En particulier lors de réunions, de négociations contractuelles ou de collaborations avec les autorités, il est primordial de transmettre fidèlement les messages.
Sans une personne qui comprend à la fois les langues et les cultures concernées, les malentendus peuvent avoir de lourdes conséquences.
- Quelle est la demande actuelle en spécialistes du vietnamien dans les entreprises étrangères, en particulier coréennes ?
Les opportunités sont nombreuses, surtout pour les étudiants spécialisés en langue et culture vietnamiennes.
Les grands groupes comme Samsung, LG, ou Shinhan Bank privilégient les profils ayant une solide base linguistique.
La valeur de ces ressources humaines est de plus en plus reconnue, non seulement en raison de salaires attractifs, mais surtout en raison de leur rôle irremplaçable dans le lien entre les entreprises étrangères et le marché vietnamien.
En réalité, les personnes capables d’analyser en profondeur des documents techniques, juridiques ou liés à des projets complexes sont encore très rares.
Ainsi, avec le développement de la coopération internationale, la demande pour des talents vraiment compétents dans ce domaine ne cesse d’augmenter.
Les entreprises recherchent des personnes capables de maîtriser la langue et la culture, et non pas seulement de parler ou de traduire à un niveau basique.
Les entreprises coréennes espèrent que les universités formant en langue et culture vietnamiennes pourront renforcer la dimension pratique de leurs programmes.
Le plus important est que les étudiants puissent expérimenter le monde professionnel – par exemple à travers des stages en entreprise.
- Selon vous, les programmes actuels répondent-ils à ces besoins concrets ?
À mon avis, les formations en langue et culture vietnamiennes s’améliorent progressivement. Auparavant, elles étaient très théoriques et manquaient de pratique.
Mais récemment, j’ai constaté des changements positifs, avec des enseignements plus ancrés dans la réalité.
En particulier, l’Université des langues et cultures étrangères, Université nationale du Vietnam à Hanoï (ULIS-VNU), a lancé un programme de licence en enseignement du vietnamien comme langue étrangère, au sein du département de Langue et Culture vietnamiennes (code : 7220101).
C’est le premier programme au Vietnam spécifiquement dédié à la didactique du vietnamien pour étrangers, combinant langue, culture et compétences pratiques, afin de répondre à la demande croissante dans ce contexte d’intégration internationale renforcée.
- Auriez-vous un conseil à donner aux jeunes Vietnamiens ou Coréens qui envisagent de suivre cette filière ?
C’est une discipline très prometteuse dans le contexte d’intensification des échanges vietnamo-coréens.
Cependant, il faut être prêt à étudier sérieusement, chercher des stages dès que possible, et ne pas avoir peur des défis.
Car si vous avez les compétences, les opportunités et la rémunération suivront, que ce soit dans les entreprises coréennes, japonaises, chinoises, ou dans les sociétés internationales implantées au Vietnam.

Je suis convaincu que les étudiants formés dans l’environnement académique de l’ULIS-VNU auront un avenir brillant, et que la voie du succès leur sera largement ouverte.
Même s’il y a aujourd’hui de nombreux Vietnamiens maîtrisant le coréen et vice versa, le nombre de professionnels hautement qualifiés capables de traduire des documents techniques ou de rédiger des rapports complexes reste très limité, voire gravement insuffisant, du point de vue des grandes entreprises.
- Qu’attend votre entreprise des diplômés en Langue et Culture vietnamiennes de l’Université des langues étrangères de l’UNV Hanoï ?
Avec un corps enseignant de qualité, des experts reconnus, des formations efficaces et de nombreuses opportunités, je suis convaincu que les étudiants de cette filière deviendront parmi les meilleurs talents du pays – des personnes dotées non seulement de connaissances approfondies en vietnamien, mais aussi capables d’établir des comparaisons linguistiques avec le coréen, le chinois, le japonais et l’anglais.
J’espère que les étudiants sauront dialoguer activement avec leurs enseignants, acquérir un maximum d’expériences dès leurs années universitaires, et devenir bientôt des experts de référence dans le domaine de la langue et de la culture vietnamiennes.
Merci pour votre partage !