Un bureau sans « fumée »
L'un des exemples typiques d’emploi vert est le projet Misa Campus, un complexe récemment autorisé à être investi dans la zone d’exportation de Tan Thuan, mit en œuvre par la société par actions Kotia SaiGon. Doté d’un capital d’investissement total de 600 milliards de dongs, ce projet vise à développer la production de logiciels, les services informatiques et le conseil en transfert technologique, des secteurs phares de l’économie verte.

Selon Nguyen Thi Ngoan, directrice de l’entreprise, l’objectif n’est pas seulement de créer un environnement de travail à faibles émissions, mais aussi un espace d’innovation ouvert, exigeant des compétences technologiques et la maîtrise de l’intelligence artificielle. Une fois opérationnel, le projet devrait générer environ 2 000 emplois dans des postes liés au déploiement de logiciels de comptabilité, de gestion de l’éducation et d’administration.
Dans la zone d’exportation de Tan Thuan, l’une des pionnières de la transformation des zones industrielles traditionnelles vers un modèle plus vert, les efforts se concentrent sur l’attraction d’entreprises technologiques et la formation d’une main-d’œuvre hautement qualifiée, dans la perspective de créer un centre d’innovation au sud de la ville.
Dans la zone industrielle de Tan Tao, une entreprise spécialisée dans l’énergie solaire sur toiture recrute actuellement des ingénieurs en conception, des techniciens d’installation et des conseillers en exploitation. Son représentant souligne que ce secteur contribue directement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et à la protection des écosystèmes.
Parallèlement à la production, les secteurs du transport et de l’énergie propre offrent également de nombreuses opportunités. Selon une enquête du Service des affaires intérieures de Ho Chi Minh-Ville, la demande de main-d’œuvre dans les domaines des énergies renouvelables et des véhicules électriques devrait croître de 12 à 15 % par an d’ici 2030. Ces secteurs clés permettront à la ville d’atteindre son objectif de convertir 100 % des transports publics à l’électricité d’ici 2030, contribuant ainsi à réaliser son engagement de zéro émission nette en 2050.
Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), les emplois « verts » se multiplient rapidement dans les domaines des énergies renouvelables, de la gestion de l’environnement, du recyclage et de la construction durable. À mesure que les entreprises privilégient des procédés de production propres et des technologies respectueuses de l’environnement, la demande en main-d’œuvre « verte » ne cesse d’augmenter.
Les emplois « verts », moteur du développement
Selon Nguyen Thi Thu Trang, directrice de la marque Manpower Vietnam, la transition verte ne se limite pas à la création de dizaines de millions d’emplois dans le monde (environ 30 millions d’ici 2030), mais transforme également la structure du marché du travail.

Les emplois « verts » couvrent aujourd’hui presque tous les secteurs, des ingénieurs en matériaux durables aux techniciens de bornes de recharge pour véhicules électriques, en passant par les experts en agriculture urbaine et les ingénieurs en environnement.
Cependant, la qualité de la main-d’œuvre demeure un défi majeur. « Jusqu’à 75 % des employeurs peinent à recruter des travailleurs qualifiés, tandis que 94 % des entreprises déclarent ne pas trouver de candidats répondant aux critères ESG (environnement, société et gouvernance) », indique Nguyen Thi Thu Trang.
Pour que les emplois verts deviennent un véritable moteur de développement, les travailleurs doivent renforcer leurs compétences et apprendre de nouvelles technologies, tandis que les entreprises et les autorités doivent jouer un rôle catalyseur. Les entreprises sont invitées à investir dans la formation interne, et les établissements d’enseignement à adapter leurs programmes aux objectifs de transition verte et de durabilité.
Ho Chi Minh-Ville, locomotive économique du pays, entre dans une nouvelle phase de développement, plaçant l’innovation et la croissance verte au cœur de sa stratégie. Dans ce contexte, les emplois « verts » ne sont plus une simple tendance, mais un élément essentiel de la stratégie de développement durable de la ville.
Des zones industrielles en mutation aux entreprises technologiques en plein essor, en passant par les politiques de promotion des énergies renouvelables, un écosystème d’emplois « verts » prend forme. Par conséquent, la mise en place d’un système de formation adapté à la demande en compétences vertes devient une priorité. Une coopération étroite entre les autorités, les établissements éducatifs et les entreprises est indispensable pour assurer une main-d’œuvre qualifiée et créer davantage d’opportunités d’emploi pour les travailleurs.