La directrice générale de l’organisation, Ngozi Okonjo-Iweala, a participé à la conférence annuelle du Forum économique mondial (WEF) à Davos (Suisse), où elle a annoncé que l’OMC pourrait revoir à la baisse ses prévisions de croissance du commerce mondial pour cette année, initialement fixées à 3,3% à la fin de l’année dernière.
Selon elle, l’OMC observe de nouvelles perturbations en mer Rouge, par laquelle transite environ 12% du commerce mondial, et qui est le théâtre d’attaques des forces Houthis du Yémen depuis le mois dernier. Ces attaques ont contraint de nombreuses compagnies maritimes à suspendre leurs opérations ou à détourner leurs navires vers l’Afrique australe, via le Cap de Bonne-Espérance, ce qui augmente le temps et les coûts de transit.
Le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’Énergie (AIE), Fatih Birol, a averti que si la situation en mer Rouge ne s’améliorait pas, le marché mondial du pétrole risquait d’en être grandement impacté…
« Le transport du pétrole se heurte actuellement à des difficultés, qui pour l’instant, n’ont pas encore eu d’effet significatif sur les prix du pétrole. La production reste stable, mais elle pourrait être menacée si le conflit impliquait directement un ou plusieurs des grands pays exportateurs de pétrole, ce qui ferait monter les prix », a-t-il averti.
Le canal de Panama, qui relie l’océan Pacifique à l’océan Atlantique et par lequel transitent chaque année pour 270 milliards de dollars de marchandises, est également confronté à une situation critique. L’Autorité du Canal de Panama a déclaré le 18 janvier qu’en raison d’une grave sécheresse provoquant une pénurie d’approvisionnement en eau, elle avait dû réduire de 36% le nombre de navires pouvant transiter par le canal chaque jour. Cette mesure entraîne non seulement une perte de revenus de 500 à 700 millions de dollars pour le Panama cette année, mais aussi un impact majeur sur le commerce mondial.