Selon les statistiques du département des Douanes vietnamiennes, entre janvier et avril 2025, le chiffre d’affaires total des exportations de fruits et légumes vietnamiens vers l’Union européenne (UE) a atteint 132 millions de dollars, soit une augmentation de 33 % par rapport à la même période de l’année précédente.
Les produits ayant connu la plus forte croissance des exportations vers l’UE ont été la mangue, avec une valeur totale de 27,6 millions de dollars, soit une hausse de 54 %, suivie par la pistache avec 17 millions de dollars (+ 90 %). Les exportations d’ananas vietnamiens vers ce marché ont triplé pour atteindre 11 millions de dollars, tandis que la valeur d’exportation de la noix de coco a progressé de 41 %, atteignant 10 millions de dollars.
Parmi les pays de l’UE, les Pays-Bas sont le plus grand importateur de fruits et légumes vietnamiens, avec près de 37 millions de dollars sur quatre mois, représentant environ 28 % du chiffre d’affaires total des exportations vietnamiennes à destination de l’UE.
Les exportations de fruits et légumes vietnamiens vers la Pologne ont doublé par rapport à la même période de l’année dernière, tandis que celles vers l’Espagne ont enregistré une hausse de 83 %. Les marchés allemand et français ont également affiché une croissance à deux chiffres.

Dang Phuc Nguyen, secrétaire général de l’Association vietnamienne des fruits et légumes (Vinafruit), a indiqué que le Vietnam s'affirme comme l'un des principaux producteurs et exportateurs de fruits et légumes à l’échelle mondiale.
Actuellement, le Vietnam a réussi à exporter 19 produits agricoles d'origine végétale et des fruits frais vers certains marchés principaux tels que la Chine, les États-Unis, la République de Corée, le Japon, l'UE et l'Australie.
En 2024, les exportations nationales de fruits et légumes ont atteint un niveau record de plus de 7,2 milliards de dollars, soit une augmentation de 1,6 milliard par rapport à 2023. La dynamique actuelle du secteur laisse entrevoir la possibilité de réaliser l'objectif de 10 milliards de dollars à l'horizon 2030.
Les produits vietnamiens sont de plus en plus appréciés sur le marché européen. La reprise de la demande de consommation dans cette région après la pandémie de Coivd-19 est également un facteur favorisant les exportations vietnamiennes.
D’autre part, la production fruitière de certains pays européens a diminué considérablement en raison de conditions météorologiques défavorables, rendant l'UE plus dépendante des importations.
Les tarifs préférentiels offerts par l’Accord de libre-échange Vietnam – UE (EVFTA) constituent également un levier important. « Cet accord a supprimé ou réduit les droits de douane sur de nombreuses variétés de fruits, créant un avantage compétitif pour le Vietnam face aux pays n'ayant pas conclu d'accord commercial avec l'UE », a expliqué Dang Phuc Nguyen.
Des normes strictes sur le marché européen
Selon l'autorité et point d'information de notification sanitaire et phytosanitaire du Vietnam (SPS Vietnam), la tendance à la consommation verte en Europe, avec une priorité accordée aux aliments biologiques et aux produits certifiés de haute qualité, ouvre de grandes nouvelles opportunités pour les produits agricoles vietnamiens.
Face à cette tendance, les entreprises et les producteurs vietnamiens doivent s'adapter de manière proactive et renforcer leur capacité à répondre à ces exigences. Le respect strict et l'adaptation proactive aux normes techniques permettront non seulement de maintenir un marché d'exportation durable, mais aussi d'améliorer l'image et la marque des produits agricoles vietnamiens sur le marché international.
Par ailleurs, le Vietnam bénéficie d’un climat favorable pour pouvoir produire de nombreux fruits tropicaux, tels que le fruit du dragon, la mangue, le fruit de la passion, le litchi, ou encore le longane. Ce sont des produits que l’UE ne peut pas cultiver.
Comme l’UE est un marché particulièrement exigeant en matière de qualité et de sécurité alimentaire, les produits agricoles exportés vers ce marché doivent satisfaire aux réglementations strictes de SPS (contrôle de la sécurité alimentaire, quarantaine, additifs…) ou OTC (obstacles techniques au commerce), notamment en ce qui concerne les limites maximales de résidus de pesticides.
À cet égard, Bui Xuan Hoang Henry, directeur général du Centre d’inspection des produits alimentaires Hoan Vu, a jugé nécessaires pour les entreprises exportatrices et les organismes de contrôle de la sécurité alimentaire de travailler en étroite collaboration avec les agriculteurs pour maîtriser la qualité des produits agricoles, allant de la culture à l’emballage. Cela permettra aux fruits vietnamiens de mieux répondre aux normes de plus en plus strictes du marché européen, a-t-il affirmé.