L’objectif : associer chaque produit à une histoire culturelle et humaine afin de pénétrer durablement le marché européen.
Intégrer l’histoire vietnamienne dans chaque produit
L’événement, présidé par la vice-ministre des Affaires étrangères (AE) Le Thi Thu Hang, a réuni plus de 200 participants en présentiel et en ligne, parmi lesquels des représentants de plusieurs provinces, de ministères, d’associations professionnelles et d’entreprises du secteur agro-sylvo-aquacole. Les services compétents du ministère des AE et les missions diplomatiques vietnamiennes en Europe étaient également présents.
Dans son allocution d’ouverture, la vice-ministre a affirmé que les bonnes relations politiques entre le Vietnam et l’Union européenne (UE), ainsi que l’Accord de libre-échange entre le Vietnam et l’UE (EVFTA), constituent des fondements essentiels pour renforcer la présence vietnamienne sur l’un des plus grands marchés mondiaux de produits agricoles. Elle a cependant rappelé que la part de marché des produits vietnamiens reste modeste, environ 3 %, malgré la position du Vietnam parmi les premiers exportateurs mondiaux de café, noix de cajou, poivre, riz, produits de la mer et fruits tropicaux.
Le Thi Thu Hang a appelé les participants à proposer des solutions permettant d’augmenter durablement la valeur des exportations, car l’UE renforce ses exigences en matière de normes environnementales, de durabilité et de lutte contre la pêche illicite (IUU).
Normes strictes de l’UE : un défi qui impose un changement de paradigme
Les représentants des provinces et des associations professionnelles ont souligné que de nombreuses entreprises vietnamiennes peinent encore à répondre aux normes techniques, environnementales et de traçabilité imposées par l’UE. La visibilité des marques vietnamiennes reste également limitée sur ce marché exigeant.
Le représentant de la province de Vinh Long a insisté sur la nécessité d’opérer une transition verte conforme aux standards européens. Celui de Quang Tri a demandé un renforcement de l’information et de l’accompagnement des entreprises, tandis que la province de Thanh Hóa a rappelé l’importance d’adapter les produits aux attentes des consommateurs européens.
L’Association vietnamienne des producteurs et exportateurs de produits de la mer (VASEP) a évoqué les difficultés liées au « carton jaune IUU » et exprimé le souhait de bénéficier d’un soutien technique de l’UE pour améliorer la durabilité de la pêche.
Depuis l’Europe, l’entrepreneur vietnamien Mai Hai Lam, président du réseau « We love Phở », a plaidé pour une meilleure valorisation culturelle des produits vietnamiens et proposé l’organisation de « Semaines du Phở » dans plusieurs pays européens.
Tirer parti des opportunités offertes par l’UE et l’EVFTA
Les missions diplomatiques vietnamiennes en Europe ont souligné que le marché européen, doté d’un fort pouvoir d’achat, apprécie particulièrement les produits biologiques, un segment dans lequel le Vietnam dispose d’atouts, mais où la concurrence se renforce. Selon l’ambassadeur du Vietnam auprès du Royaume de Belgique et de l’UE, Nguyen Van Thao, les normes de l’UE représentent à la fois un défi et une opportunité d’améliorer la qualité et la réputation des produits vietnamiens.
La vice-ministre Le Thi Thu Hang a réaffirmé l’engagement du ministère des AE à accompagner les entreprises dans l’accès au marché européen, à fournir des informations actualisées sur les réglementations, à intensifier la promotion des produits et à favoriser la coopération technique et la transition verte. Elle a également appelé les missions diplomatiques à renforcer leur coordination et à mobiliser la diaspora vietnamienne en Europe pour développer de nouveaux canaux de distribution.
« Les collectivités locales et les entreprises doivent s’engager pleinement dans la construction d’une marque nationale forte, en associant chaque produit à l’histoire du pays et de son peuple, afin de porter plus loin les produits agricoles vietnamiens sur la scène internationale », a conclu la vice-ministre.
