Madame Hoang Thi Hue (à gauche) échange avec des visiteurs et leur montre comment confectionner un chapeau.
Madame Hoang Thi Hue (à gauche) échange avec des visiteurs et leur montre comment confectionner un chapeau.

Tresser un chapeau conique et s’imprégner de la culture des Tay à Lam Thuong


Dans le village de Tong Thang, commune de Lam Thuong, province de Lao Cai (anciennement rattachée à Yen Bai), le chapeau conique en feuilles de palmier ne sert pas seulement à se protéger du soleil ou de la pluie : il est aussi un symbole culturel ancestral des Tay.

Depuis quelques années, l’artisanat traditionnel du chapeau est devenu une activité touristique originale, attirant aussi bien les visiteurs vietnamiens qu’étrangers.

Le village de Tong Thang est niché au cœur de la vallée de Lam Thuong, à environ 250 km de la capitale Hanoï. Il se situe sur un itinéraire pratique reliant deux destinations très prisées du Nord du Vietnam : Sa Pa et Ha Giang.

Le tourisme à Lam Thuong séduit de plus en plus les amoureux de nature et les curieux désireux de découvrir les cultures des ethnies montagnardes du Nord.

L’art du chapeau tressé est devenu une véritable expression du patrimoine culturel traditionnel dans la commune de Tan An (district de Chiem Hoa).

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Avec leur tenue traditionnelle, les femmes Tay portent fièrement leur chapeau en feuilles de palmier, une touche emblématique de leur identité.

À Lam Thuong, en plus des séjours de détente, des bains de forêt, des randonnées ou des découvertes culinaires, de nombreux visiteurs sont captivés par les ateliers artisanaux de fabrication de chapeaux, animés par des artisanes chevronnées du village.

Madame Hoang Thi Hue, l'une des trois meilleures artisanes de Tong Thang, confie qu’elle a appris dès l’enfance, auprès de sa mère, à aller en forêt récolter le rotin et les feuilles de palmier, à préparer les matériaux, puis à maîtriser chaque étape de fabrication.

Léger, durable, aéré, le chapeau conique symbolise l’élégance et l’habileté des femmes Tay. Il accompagne leur quotidien, que ce soit aux champs, au marché, lors des fêtes ou dans la vie domestique.

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Les mains de l’artisane, agiles comme dans une danse, façonnent une armature de chapeau régulière et harmonieuse.

Mme Hue explique : « Le chapeau semble simple, mais il comporte de nombreux détails. Il faut beaucoup de patience et de minutie pour qu’il soit bien rond et solide. Si l’on est concentré, il faut environ trois à quatre heures pour en finir un. Les modèles plus complexes prennent encore plus de temps. »

Le rotin est finement découpé, poli et calibré pour créer l’armature ; les feuilles de palmier sont nettoyées, passées au feu, séchées puis lissées afin d’obtenir une souplesse et une blancheur homogènes. Le produit fini est souvent orné d’une lanière en brocart coloré qui met en valeur le visage de celle qui le porte.

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Mme Tran Phuong Anh, une touriste venue de Hanoï, participe avec enthousiasme à la fabrication d’un chapeau Tày et affirme qu’elle recommandera le tourisme au village Tày de Lam Thuong à ses amis.

L’atelier de confection de chapeaux à Tong Thang est devenu une activité emblématique pour les touristes. Ceux-ci ne se contentent pas d’observer : ils participent activement, découvrent les récits fascinants liés à cet artisanat, et repartent avec leurs propres créations, souvent offertes en souvenir.

Grâce aux matériaux préparés à l’avance par les artisanes, le coût d’un atelier reste très abordable – quelques centaines de milliers de dôngs, selon la taille et l’épaisseur du chapeau.

Tran Phuong Anh, une touriste venue de Hanoï, s’est réjouie de cette activité et a affirmé vouloir la recommander à ses amis afin de promouvoir le tourisme culturel chez les Tày à Lam Thuong.

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La joie des visiteurs étrangers après avoir fabriqué eux-mêmes leur chapeau.

Les chapeaux coniques des Tay séduisent non seulement les touristes vietnamiens, mais aussi les groupes internationaux.

Ces visiteurs sont impressionnés par l’alliance entre esthétique, utilité et le récit culturel qui se tisse dans chaque couture.

Sous les toits en pilotis traditionnels, les échanges entre artisans et visiteurs créent une atmosphère chaleureuse et inoubliable.

Madame Hue, très accueillante et ouverte, a maintes fois guidé avec succès des touristes étrangers dans la réalisation de leur propre chapeau.

Mme Hue confie également qu’à l’occasion des festivals traditionnels, du Tet ou d’événements culturels et touristiques locaux, elle représente souvent le village dans des concours de confection de chapeaux.

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Le chapeau conique fait partie intégrante de la vie quotidienne des femmes Tay à Lam Thuong. (Photo fournie par le personnage)

Ce métier ne permet pas seulement de préserver l’identité culturelle, mais constitue aussi une source de revenus complémentaire pour les femmes rurales et issues des minorités ethniques.

Le développement du tourisme communautaire insuffle une nouvelle vitalité au chapeau des Tay : il ne se limite plus à une simple relique de tradition, mais devient un vecteur de rayonnement culturel, porteur de l’âme des montagnes vers le reste du monde.

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