Avant d’arriver sur l’archipel de Truong Sa (Spratleys), tout le monde pensait y trouver du sable, de la chaleur, et un climat rigoureux, mais nous avons été surpris par le paysage verdoyant. Les routes en béton bordées d’arbres, les jardins de légumes frais et les salles de classe résonnant de la voix des enfants ont dissipé le mal de mer et la fatigue de ceux qui venaient de descendre du navire. On ressentait ici l’atmosphère d’un village vietnamien. C’est avec cette sensation familière que toute distance géographique devient si réduite. Truong Sa n’est pas loin, car c’est une partie intégrante de la Patrie vietnamienne.
Après un long voyage en mer à bord du navire-hôpital nommé Khanh Hoa-01, le premier endroit où nous sommes allés lorsque nous avons mis les pieds sur l’île, a été le centre médical du bourg de Truong Sa.
Ce lieu dispose de 30 lits d’hôpitaux avec des salles fonctionnelles telles que : consultation ambulatoire, consultation en médecine interne, soins d’urgence, chirurgie, obstétrique, radiographie, analyses ... Pour servir les officiers, les soldats et les pêcheurs, en plus des salles fonctionnelles d’un hôpital continental, le centre s’équipe également d’une salle de pression pour le traitement des maladies des caissons.
Des navires se mettent à l’abri de la tempête sur l’île de Truong Sa. |
Chaque année, le centre organise des consultations et fournit des médicaments à environ 2 000 personnes, dont plus de la moitié sont des pêcheurs. Depuis sa création en 2018, le centre a examiné plus de 10 000 officiers, soldats et pêcheurs, pris en charge et effectué des milliers d’interventions d’urgence et des opérations chirurgicales et transporté rapidement des centaines de patients sur la terre ferme pour un traitement, garantissant ainsi leur sécurité.
Bien que les médecins travaillent sur l’île dans des conditions matérielles et techniques moins satisfaisantes que sur le continent, leur enthousiasme au travail et leur conscience professionnelle, ainsi que la discipline militaire, les ont rendus plus forts et plus compétents. Ils sont le soutien solide des pêcheurs et des militaires. - Le médecin militaire Bùi Công Hung
L’une des personnes travaillant depuis de nombreuses années sur les îles de l’archipel de Truong Sa, le médecin militaire Bùi Công Hung, a déclaré qu’il comprenait les craintes et les inquiétudes des patients travaillant en mer, donc en plus de fournir une assistance médicale d’urgence rapide, les médecins doivent aussi être capables d’encourager et de réconforter les patients. Cela les aide ainsi à retrouver leur calme et à se sentir en sécurité face au traitement. Hung a partagé que bien que les médecins travaillent sur l’île dans des conditions matérielles et techniques moins satisfaisantes que sur le continent, leur enthousiasme au travail et leur conscience professionnelle, ainsi que la discipline militaire, les ont rendus plus forts et plus compétents. Ils sont le soutien solide des pêcheurs et des militaires.
Cérémonie de lever du drapeau en début de semaine. |
La route en béton menant au quartier général de commandement de l’île est ombragée par des badamiers (Barringtonia asiatica). Le lieutenant-colonel Pham Thê Nhuong a confié qu’en plus des soins médicaux et de la garantie de la sécurité des pêcheurs en mer, les soldats de Truong Sa doivent également être formés pour bien guider les bateaux de pêche vers des refuges lors des tempêtes, et aider les pêcheurs à acquérir les compétences en navigation ou en plongée et les techniques de survie en mer en cas d’incident.
En collaboration avec les services médicaux spécialisés, les soldats en poste sur l’île sont toujours prêts à aider les pêcheurs en cas de situation d’urgence. Ils effectuent efficacement les patrouilles en mer et sensibilisent les pêcheurs à l’exploitation légale des ressources marines et à la protection de la souveraineté maritime de la patrie.
Remise des cadeaux aux habitants et aux soldats de Truong Sa. |
Actuellement, sur les îles du district insulaire de Truong Sa, de nombreux endroits disposent d’écluses. Il existe des écluses pouvant accueillir des centaines de navires pour s’abriter lorsque la mer est agitée. Les écluses de Truong Sa sont devenues un refuge sûr, un point d’appui des pêcheurs qui s’aventurent en mer en contribuant à protéger les zones de pêche et la souveraineté du pays sur les îles et les mers.
Le Centre de services logistiques de pêche sur l’archipel de Truong Sa dispose d’installations et de techniques complètes pour desservir les navires de pêche. Pham Thi An, un pêcheur de Binh Dinh dont le bateau est en réparation à l’écluse de Truong Sa, a déclaré que chaque fois qu’il y a un incident météorologique, tous les bateaux de pêche se rendaient dans l’écluse où le personnel du centre de services logistiques de pêche les soutenait et les inspectait, en assurant soigneusement leurs amarres, préparant des pare-chocs. Le Centre aménage également des zones pour les repas et le repos des pêcheurs, tout en ayant un plan de préparation pour évacuer les pêcheurs sur l’île en cas de besoin. Une fois le temps stabilisé, les médecins et infirmières viennent examiner et surveiller l’état de santé des pêcheurs, et leur fournissent de l’eau douce, du carburant et de la nourriture pour qu’ils puissent poursuivre leur voyage de pêche.
Non seulement sur l'île de Truong Sa, mais aussi sur les îles de Da Dông, Da Tây, An Bang, Song Tu Tây, Sinh Tôn, des écluses ont été construites, accueillant chaque année des centaines de bateaux de pêche en cas de manque de fournitures, d’eau douce, de difficultés ou de mauvais temps en mer.
Les soldats et les habitants de l’île de Truong Sa confectionnent des banh chung pour célébrer le Têt. |
En se rendant à Truong Sa à l’approche du Têt (Nouvel An lunaire), nous avons ressenti une atmosphère joyeuse de préparation à la fête, comme dans nos propres villages. Un officier a déclaré qu’il avait passé de nombreux Têts à Truong Sa et sur des navires. Sur les îles, à chaque Nouvel An lunaire, les militaires et les habitants se rassemblent pour préparer des banh chung (gâteaux de riz gluant) et des offrandes et bruler des bâtonnets d’encens pour rendre hommage aux ancêtres. Le moment le plus joyeux est celui où l’on prépare le banh chung. Nous avons en fait compris à tel point les navires transportant des sacs de feuilles de phrynium, de riz gluant, des cochons, des kumquats et des branches d’abricotiers revêtent une signification particulière.
Grâce à l’augmentation de la fréquentation des navires vers les îles de Truong Sa, sur lesquels sont transportés les ingrédients pour faire des plats du Têt, les banh chung n’ont plus d’odeur salée de la mer et l’arôme des feuilles de badamier, mais ont la saveur savoureuse des recettes traditionnelles.
Doàn Triêu Nhon, originaire du district de Son Hoa (Phu Yên), vient d’arriver pour la garnison sur l’île et fait partie du groupe d’officiers et de soldats responsables de la logistique. Il a fait savoir que c’était la troisième fois qu’il vient à Truong Sa en mission. Les années précédentes, il n’y avait pas autant de voyages en bateau pour visiter les îles, donc il y avait une pénurie de fournitures pour faire des banh chung. Pour remédier à cela, les soldats de Truong Sa devait en faire avec des feuilles de badamier.
Des branches de pêcher du Têt envoyées du continent. |
Maintenant, tout est différent. Grâce à l’augmentation de la fréquentation des navires vers les îles de Truong Sa, sur lesquels sont transportés les ingrédients pour faire des plats du Têt, les banh chung n’ont plus d’odeur salée de la mer et l’arôme des feuilles de badamier, mais ont la saveur savoureuse des recettes traditionnelles.
Une réunion du comité du Parti de la brigade de combat n°2. |
Dans l’après-midi, après les séances d’entraînement au combat, les terrains de volley-ball, de football, les salles de sport multifonctionnelles étaient remplies de rires des jeunes soldats. Le soir, la bibliothèque, avec plus de 1 000 livres et journaux, attire de nombreux officiers et soldats. Ils se lisent mutuellement des articles et s’informent des informations provenant de la terre ferme.
Il est temps de lire les journaux des soldats de Truong Sa. |
Une impression qui nous frappe est le paysage verdoyant qui règne dans les îles de l’archipel de Truong Sa. Autrefois, les légumes verts étaient une « spécialité » des îles car ils étaient rares et difficiles à cultiver. Mais désormais, la plupart des îles cultivent des légumes frais de toutes sortes, améliorant considérablement les repas des soldats et des civils. Sur les îles, il y a des réservoirs d’eau douce, approvisionnés par des bateaux ou par la pluie. À côté des arbres pour l’ombrage, se trouvent des fleurs colorées et des jardins verts bien entretenus par les unités militaires et la population locale.
Des journalistes travaillent sur l’île de Truong Sa. |
Peu importe la saison, les légumes sont là. Lors de notre visite, la terre ferme connaissait une vague de froid, mais Truong Sa était sous un soleil brûlant. Dans le jardin, les citrouilles, et les courges étaient abondantes, les rangées de légumes verts comme les bettes, les épinards de mer et épinards malabar poussent encore en vert grâce aux soins assidus des officiers, des soldats et des habitants.
Les soldats de Truong Sa s’occupent du jardin de légumes. |
Actuellement, de nombreuses familles viennent s’installer dans le bourg de Truong Sa. Avant de déménager sur l’île, elles étaient toutes des familles d’agriculteurs de la province de Khanh Hoa. L’une d’entre elles est le ménage de Nguyen Minh Vinh et Va Thi Song, du district de Ninh Hoa. Leur famille compte 4 membres, leur fils aîné vit maintenant sur le continent pour étudier au collège, tandis que leur fille cadette est en 3e année à l’école primaire de Truong Sa. Vinh et sa femme ont développé la culture et l’élevage sur l’île de Truong Sa, grâce à cela, la vie économique de leur famille s’est améliorée.
Le développement de l’agriculture sur l'île est toujours très difficile en raison du vent de mer, de la chaleur extrême et du manque d’eau douce. Pour cultiver des légumes, il faut avoir de bonnes terres, des serres bien couvertes pour éviter le vent et le sel marin. L’élevage rencontre également de nombreuses difficultés en raison du manque de nourriture, donc seules les espèces animales faciles à élever comme les poules, les canards, les porcs... peuvent se développer bien. - Nguyên Minh Vinh, habitant du bourg de Truong Sa
Vinh a confié que le développement de l’agriculture sur l'île est toujours très difficile en raison du vent de mer, de la chaleur extrême et du manque d’eau douce. Pour cultiver des légumes, il faut avoir de bonnes terres, des serres bien couvertes pour éviter le vent et le sel marin. L’élevage rencontre également de nombreuses difficultés en raison du manque de nourriture, donc seules les espèces animales faciles à élever comme les poules, les canards, les porcs... peuvent se développer bien. Sa famille possède désormais des jardins de légumes verts toute l’année, ainsi qu’un grand troupeau d’animaux fournissant suffisamment de nourriture non seulement pour la famille, mais aussi pour les repas collectifs des troupes sur l’île.
Les soldats de Truong Sa s’occupent du jardin de légumes. |
Les forces armées de Truong Sa, en plus de leur excellence dans l’entraînement militaire et le combat, sont également de véritables « agriculteurs ». En visitant les jardins de la brigade de combat n°2, nous avons pu voir les officiers et les soldats récolter des légumes verts pour le dîner. Dans le jardin, il y a plein de courges, de citrouilles, et les rangées de légumes sont bien verts et sains. Au milieu du jardin, il y a un puits fournissant suffisamment d’eau douce pour les activités de tout le groupe et pour l’irrigation des légumes. Le capitaine Ly Quy Cuong, secrétaire du comité du Parti de la brigade de combat n°2, a déclaré que depuis de nombreuses années, son unité est toujours la meilleure de l’île en termes de production agricole.
En dehors des heures de travail, après les séances d’entraînement sur le terrain, les officiers et les soldats de l’unité se concentrent sur le soin des jardins de légumes. Aujourd’hui, les légumes verts et les aliments sains produits par l’armée et la population locale sont intégrés dans les repas quotidiens.
Une classe à l’école primaire dans le bourg de Truong Sa. |
Le printemps est arrivé sur les îles de l’archipel de Truong Sa. Les fleurs d’épinard de mer commencent à s’épanouir abondamment sur les plages de sable doré. Nous avons quitté Truong Sa avec un sentiment de nostalgie. Alors que nous montions à bord, les chants des élèves de l’école primaire de Truong Sa résonnaient encore, comme pour nous retenir
« Au milieu de l’immensité de l’océan, là où les vagues battent de tous côtés
Aux côtés des jeunes soldats, assis et chantant une chanson d’amour
Tout près, oh Truong Sa, pas loin... Oh Truong Sa » !